Ce film, réalisé par David Mackenzie et sorti en 2011, n'est vraiment pas mal du tout ! C'est l'histoire d'un "virus" se propageant à travers le monde et causant petit à petit la perte des sens. Annoncé comme ça, on pourrait s'attendre à un énième film catastrophe (dans la catégorie épidémies), surtout que le film est sorti peu de temps après de "Contagion" de Steven Soderbergh. Seulement, le film va à l'encontre des clichés du genre en évitant les effets spéciaux, les scènes spectaculaires etc. mais en étant au contraire très intimiste. Nous suivons en effet cette épidémie depuis le point de vue d'un jeune couple, un cuisinier et une biologiste, et puis surtout, la perte de sens est progressive. Ça n'a l'air de rien mais ça permet au scénario d'avoir une approche beaucoup plus en douceur, montrant la population paniquée puis s'habituer à la nouvelle perte d'un sens. C'est d'autant plus intéressant du point de vue du cuisinier qui adapte son menu en fonction des sens qu'il lui reste. De plus, le film à ce côté romance, sans pour autant tomber dans le larmoyant ni le mélodrame, ce qui amène un mélange des genres plutôt intéressant. Seulement, le film est, dans sa première partie, assez lent. Au départ intriguant, ces pertes de sens en deviennent lassantes, enfin surtout leur traitement qui est un peu redondant, surtout lorsqu'elles sont accompagnées d'effets secondaires, faisant tomber le film là, pour le coup, dans les clichés du genre (notamment lorsqu'on voit ce qu'il se passe dans les pays voisins, lorsque le monde commence à virer au chaos etc.). Fort heureusement, le film se rattrape dans sa seconde partie avec des pertes de sens beaucoup plus importantes, rendant à la fois le côté romance et catastrophe beaucoup plus prenant. De plus, la fin est tout simplement magnifique, trouvant un juste milieu lui permettant de ne jamais tomber dans le mélodrame. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout Ewan McGregor et Eva Green qui jouent très bien ! "Perfect Sense" est donc un film qui aurait pu être superbe sur toute la ligne sans cette première partie légèrement fastidieuse.