"Le Dernier Combat" est en tous points précurseur du médiocre cinéma que notre cher Luc Besson national nous offrira les années suivantes. En effet, si les intentions pouvaient sembler louables et ambitieuses (le tournage s'est effectué en noir et blanc et muet), le résultat est stupéfiant dans le mauvais sens du terme. Comment peut-on transformer un sujet aussi original en un produit incroyablement formaté en tous points ? Là, je m'interroge parce que s'il est clair que le réalisateur n'a jamais été franchement doué en terme d'innovation cinématographique, force est de constater qu'il ne manifeste ici pas l'ombre d'une personnalité, notamment à travers une mise en scène lamentable et tout ce qu'il y a de plus convenu, respectant à la lettre toutes les règles débiles qui ont pu être établies par le passé. Comment voulez-vous que le spectateur soit embarqué si la narration ne repose que sur un visuel lui-même totalement inintéressant ? Le scénario, en plus d'être naïf (comme d'habitude), caricatural au niveau de ses personnages (lorsque je vous dis que "Le Dernier Combat" est précurseur !) pompe à droite à gauche l'excellent "Escape from New-York" de Carpenter tourné deux ans plus tôt. La musique est totalement ridicule, ancrée à l'extrême dans son époque (paradoxal pour un film se disant intemporel), ringarde, laide, tout ce que vous voulez. Reno se ridiculise dans un résultat n'allant pas plus loin au niveau de l'invention que les petits courts tournés entre potes à 15 ans et l'ensemble, en plus d'être nullisime est incroyablement prétentieux (retrait de la couleur, des dialogues, format scope... Et puis quoi encore ? Il faut déjà savoir utiliser les techniques employées !). Pas d'humour (ou alors facile et vulgaire), de l'action digne de pistolets en plastique... Si ça avait été signé Ed Wood, tout le monde aurait crié au génie ! Seulement, c'est du Besson alors c'est pompeux, pompant, lourd, nombriliste, carré, soporifique... Bref, totalement dépourvu d'intérêt.