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Alolfer
134 abonnés
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4,0
Publiée le 14 octobre 2024
Cultissime, "L'Invasion des profanateurs de sépultures" est un film d'horreur comme on n'en fait plus aujourd'hui... Brillantissime dans sa construction, ce film fait perdre les téléspectateurs avec intelligence. D'un scénario solide, et d'un stress permanent, ce film est un pionnier de son style. Malgré son âge, le film est très bon et n'a pas du tout vieilli
Première adaptation ciné de Invasion of the Body Snatchers, ce métrage de Don Siegel distille l'angoisse plutôt habilement avec une intrigue déjà effrayante sur le papier. De la SF moins tape à l'œil qu'à l'accoutumée avec son lot de critiques sociales lorsque l'on recontextualise correctement. Maintenant, à l'écran ce n'est malheureusement pas tant effrayant, les body snatchers ne jouant pas si différemment des autres, le rythme étant peu dynamique puis la bande originale étant quelque peu surprenante également. N'oublions pas tout de même que le film a bientôt 70 ans, forcément les standards étaient différents et puis la traque finale est plutôt réussie dans son genre. Il va maintenant falloir que je revois le remake histoire de comparer.
Grand classique de la science-fiction qui aura inspiré de nombreux autres films sur le même sujet, "L'invasion des profanateurs de sépultures" est une franche réussite. Avec un scénario prenant et une mise en scène tout aussi prenante, on est rapidement propulsé dans cet étrange monde où la folie rattrape la réalité. Bien que ce soit aujourd'hui digne d'une série B, il y a toujours un effet saisissant fonctionnel et on s'y retrouve dans cette vision avec ces deux univers qui s'affrontent. Si à l'époque, ces envahisseurs désignaient les communistes pendant la guerre froide, le message reste finalement toujours le même et pourrait être remplacé par bien d'autres peuples. Quoi qu'il en soit, pour un film de SF de 1956, il se porte toujours bien.
Avec ce genre de sujet, sauf à modifier le scénario, difficile de faire mieux. Est-ce une critique du communisme, ou du mac carthysme ? Comment savoir ? En tout cas un truc en isme comme le totalitarisme. Ce qui est le mieux dénoncé ici c'est la perte du sens moral et c'est probablement comme cela que finissent les sociétés humaines. Et le film alors ? Don Siegel est un bon faiseur, pas génial mais bon. Par moments les dialogues s'élèvent à un bon niveau de subtilité. L'écriture cinématographique s'inspire des maîtres du genre, sans innovations, avec pas mal de longueurs inutiles. Les acteurs sont bien dirigés même si Jack, l'ami du héros, en fait parfois trop. Mac Carthy, l'acteur, pas le sénateur, a un faux air d'Arthur Kennedy, autre acteur de second plan, mais plus connu. On le retrouve malgré tout dans les Misfits avec Marilyn Monroe, Clark Gable, Montgomery Clift, Eli Wallach. Son jour de gloire était presque arrivé. Sa petite amie dans le film, prénommée Dagmar dans la vie en raison de ses origines allemandes, ne manque pas de charme, mais elle peine à aller au delà du charme. Elle non plus n'a pas fait une carrière fulgurante. Pour résumer, ce film a surtout un caractère mythique et sa réputation doit beaucoup à son titre qui fait imaginer des hordes de vampires assoiffés de sang. J'espère que le producteur aura eu l'élégance de féliciter le traducteur français pour son exagération linguistique.
Excellente et fidèle adaptation du roman génial de Jack Finney. Au second degré, on peut interpréter l'histoire comme la standardisation et la déshumanisation des individus dans la société moderne (de même que les films de zombies proprement dits, mais cette approche est beaucoup plus subtile).
En imaginant une invasion de clones sans émotions qui viendraient prendre la forme de nos proches un beau matin, Don Siegel signe un grand film paranoïaque et anxiogène, l'un des jalons du cinéma fantastique de la deuxième moitié du 20e siècle. Ici le rythme est haletant, pas une seconde de répit pour Miles et Becky, les deux héros qui passent une grande partie du film à fuir, et pour nous spectateurs, qui ne voyons pas d'issue à cette course-poursuite infernale. L'Invasion constitue ainsi un extraordinaire divertissement qui n'a pas pris une ride malgré ses 67 années ; c'est aussi, bien sûr, un grand film de guerre froide, qui illustre autant la peur du Maccarthysme que celle de l'infiltration communiste, autant la peur d'une inquiétante étrangeté que celle d'un conformisme mortifère. Fascinant.
Une métaphore pertinente à double lecture des espions ou simplement des hommes qui se détournent de leurs rêves et de leurs émotions s'appuyant non sur d'admirables effets spéciaux mais sur l'insidieuse inquiétude du quotidien face à des événements inexpliqués ou aux légères distorsions de l'ordinaire. Dans une mise en scène efficace qui ne s'encombre pas de digressions se tisse le récit en flash-back d'une course pour la survie de son humanité. Très efficace.
Don Siegel signe une thriller de SF efficace à l’ambiance paranoïaque angoissante, reflétant le sentiment de la société américaine des années maccarthystes. En revanche, sans doute une des pires traductions françaises de titre de l’histoire !
Pur chef d'oeuvre en dehors du titre Français idiot, il aurait du s'appeler "l'invasion des voleurs de corps", Un des meilleurs sinon le meilleur des films de science fiction des années 50, a coté du "météore de la nuit" ou de "Them", en dehors de l'excellente histoire au suspens hyper efficace,et au scénario génial, la mise en scène parfaite et les images superbes font culminer le film en une merveille de série B.
spoiler: Cette première adaptation du roman "L'invasion des profanateurs" (titre français un peu foireux d'ailleurs qui n'a rien à voir avec l'histoire), réalisée par Don Siegel et sortie en 1956, est très bonne ! Voilà un bon moment que je devais voir ce "classique" de la science-fiction, surtout que j'adore ce genre d'histoires dans lesquelles des extraterrestres prennent peu à peu la place de la population, qui rappelle par ailleurs des séries télé comme "Les Envahisseurs" et son fameux "David Vincent les a vus !". Mais bref, on suit en tout cas ici l'histoire du docteur Miles Bennell qui a des patients de plus en plus étranges prétendant que des membres de leur entourage ne seraient pas ce qu'ils prétendent être. Prenant dans un premier temps ce phénomène pour un cas d'hystérie collective, il va être ensuite rapidement confronté au problème. Je précise d'ailleurs que je n'ai pas lu le roman original, je ne pourrais donc pas le comparer au film. Mais ce que j'apprécie beaucoup ici, c'est que la tension et le mystère montent petit à petit. De simples cas étranges éparpillés çà et là, on en vient ensuite peu à peu à la paranoïa collective, à savoir qui est vraiment qui. J'ai par ailleurs adoré la scène qui fait basculer le film dans cette paranoïa, à savoir celle du "cadavre" dans le bar, que je trouve excellente ! Alors oui, c'est un "vieux film" (même si je n'aime pas trop ce terme), ça ne bouge pas beaucoup mais ce n'est pas pour autant que l'on s’ennuie, bien au contraire, le film m'a personnellement captivé du début à la fin ! Les effets spéciaux ne sont pas dingues non plus mais restent très correct pour l'époque et puis surtout efficaces ! Le film parvient en effet à effrayer (même si c'est un bien grand mot) le spectateur rien qu'avec ces cocons qui se propagent un peu partout. Le film travaille également son ambiance au travers de cette petite ville fermée sur elle-même qui, dans l'inconscient collectif, cache toujours quelque-chose. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Kevin McCarthy et Dana Wynter qui jouent très bien ! "L'Invasion des profanateurs de sépulture" est donc un très bon film de science-fiction !
Les années 1950 à Hollywood ont été en partie empoisonnées par le maccarthysme qui trouvera ses traductions les plus délétères dans la mise en place de la fameuse liste noire et dans l’exécution du couple Rosenberg, le 19 juin 1953. Parallèlement, la Guerre Froide bat son plein à travers la course à la conquête spatiale que se livrent à distance l’Union Soviétique et les Etats-Unis. Le cinéma de genre hollywoodien se fait l’écho du contexte avec la production de films de science-fiction libérant sur l’écran la paranoïa qui saisit alors le peuple américain face aux hommes verts, monstres géants et autres soucoupes volantes qui envahissent les écrans comme autant de métaphores d’un communisme menaçant le mode de vie yankee. De cette période restent quelques films que les cinéphiles amoureux du genre aiment se repasser en boucle. Citons pêle-mêle : « La chose d’un autre monde » de Christian Nyby et Howard Hawks (non crédité) en 1951, « Le choc des mondes » de Rudolph Maté en 1951, « Le jour où la Terre s’arrêta » de Robert Wise en 1951, « La guerre des mondes » de Byron Haskins en 1953, « Le météore de la nuit » de Jack Arnold en 1953, « Des monstres attaquent la ville » de Gordon Douglas en 1954, « Tarantula » de Jack Arnold en 1955 ou encore « Planète interdite » de Fred M. Wilcox en 1956 pour les plus célèbres. « L’invasion des profanateurs de sépultures » de Don Siegel qui en 1956 ferme un peu la marche chronologiquement est sans aucun doute l’un des plus réussis de ces films qui fleurent bon aujourd’hui les effets spéciaux rudimentaires. Il convient en premier lieu de revenir sur le titre français qui peut porter à quiproquo, faisant clairement référence au film de Robert Wise, « Les profanateurs de sépultures » (1945) qui s’inspirait d’une nouvelle de Robert Louis Stevenson prenant sa source dans un fait divers sordide s’étant déroulé entre 1827 et 1828 à Edimbourg (l’affaire Burke et Hare). Une erreur de traduction sans aucun doute, « Invasion of body snatchers » voulant tout simplement dire : « L’invasion des voleurs de corps ». C’est exactement ce que relate le scénario écrit par Daniel Mainwaring, adaptant un roman de Jack Finney paru un an auparavant. Don Siegel qui a débuté sa carrière de réalisateur en 1945 n’est pas familiarisé avec un genre qui en est alors à ses balbutiements. Cela ne sera en rien gênant. Après avoir pensé à Dick Powell ou Joseph Cotten pour le rôle masculin et à Anne Bancroft, Donna Reed ou Vera Miles pour le rôle féminin, le producteur Walter Wanger doit rabattre ses ambitions face au budget limité que lui impose le studio. Don Siegel propose donc Kevin McCarthy avec lequel il vient de travailler sur « An Annapolis Story ». Pour le rôle féminin ce sera Dana Wynter qui est une quasi inconnue, hormis quelques petits rôles chez Robert Siodmak ou Richard Thorpe. Le tour de force réalisé par Don Siegel est de ne pratiquement jamais parler explicitement d’extra-terrestres dans le but de faire monter très progressivement une angoisse diffuse. Le docteur Miles (Kevin McCarthy) qui revient dans sa petite bourgade après avoir assisté à un congrès de médecine constate de légers changements comportementaux dans son entourage comme chez certains de ses patients. Par un jeu d’identification parfaitement orchestré, le spectateur est lui aussi incrédule et c’est en même temps que le docteur Miles que son jugement va évoluer. La recette fonctionne à plein. Don Siegel n’a plus qu’à accélérer le mouvement, distillant quelques scènes mémorables comme celle spoiler: chez le romancier (King Donovan), ami de Miles où la transformation en cours ne laisse plus guère de doute. Point de bascule de l’intrigue et des personnages dans l’urgence d’une situation devenue incontrôlable. La tension est à son comble jusqu’à un climax final que Don Siegel aurait voulu plus ouvert car laissant le doute sur l’issue de cette invasio n. L’interprétation univoque du film comme une charge anticommuniste était sans aucun doute la plus aisée en rapport avec l’époque. Mais les convictions politiques de Daniel Mainwaring comme l’autobiographie écrite par Don Siegel laissent entrevoir que si la menace de l’uniformisation de la population exposée dans « Invasion of the body snatchers » peut-être assimilée à l’absence de liberté du communisme soviétique, elle peut-être aussi générée de manière plus insidieuse par le consumérisme américain forcené qui conditionne d’une autre manière les comportements. Un film parfaitement mené par le grand professionnel qu’était Don Siegel qui a engendré deux remakes tout aussi intéressants par Philip Kaufman (1988) et Abel Ferrara (1993).
Le titre français est totalement erroné puisqu'il s'agit littéralement des voleurs de corps. Le film est très années 50, il est prenant, bien joué et vraiment de son époque avec la peur du nucléaire. Il s'agit d'une série B qui a bien vieilli.
L'Invasion des Profanateurs de Sépultures est un classique du genre horrorifique bien sympathique à retrouver. Comme beaucoup de films d'horreur de l'époque, il est difficile de ne pas percevoir le contexte très marquant de la Guerre Froide. On y retrouve l'obsession de l'ennemi de l'intérieur, qui en apparence est comme nous, qui se comporte comme nous, qui peut penser comme nous, mais qui n'est pas comme nous. Ça permet au réalisateur, sans avoir à utiliser pléthore d'artifice et de maquillages, de créer l'une des créatures les plus géniales et terrifiantes du cinéma d'horreur : le faux être humain qui peut tout reproduire chez l'autre (l'apparence, le comportement, les souvenirs). C'est ce qui nous fait nous accrocher d'ailleurs autant aux aventures du personnage principal. L'idée en est géniale (notre héros est-il paranoïaque ? qui croire ? à qui peut-il faire confiance ?). Difficile de ne pas perdre la raison avec les personnages principaux. L'angoisse est omniprésente tout le long du film et les dernières minutes sont extrêmement tendues. Le film réussit à créer un climat inquiétant sans recourir à des créatures monstrueuses. Le film est particulièrement court (évidemment, les films à l'époque ne duraient pas 2 heures comme ceux d'aujourd'hui mais celui-ci est bien en-deçà des 90 minutes) et n'a aucune longueur. spoiler: La fin est assez étrange : l'existence des body snatchers a été dévoilée et le monde (en l'occurrence les États-Unis) se prépare militairement à y faire. Comme si le film préparait une suite (qui verrait le conflit entre les deux espèces), qui, il me semble, n'a pas été réalisé.
Les acteurs sont très convaincants. Kevin McCarthy porte très bien le film dans le rôle du Dr Binnell. Le film, du fait de son âge et de son faible budget (j'imagine) ne marquera sans doute pas pour ces scène d'action mais c'est assez secondaire à l'intrigue. Bref, une excellente idée pour un excellent film.