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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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3,5
Publiée le 24 janvier 2019
Entre l’horreur et la science-fiction, ce film sorti en 1956 et dont le titre français relève du non-sens est passé du statut de série B à celui d’œuvre culte du cinéma américain. Mise en scène avec grande efficacité, cette histoire d’invasion extraterrestre distille une tension qui monte crescendo, au travers de plusieurs séquences remarquables. Fort sympathique.
L’invasion extraterrestre s’incruste sur Terre pour contrôler les humains, une menace d’intelligence visqueuse venue d’ailleurs. La manipulation mentale ou le bourrage de crâne comme transposition de la période guerre froide, l’agitation perturbatrice de la politique anti-communiste. Les terriens regroupés sous contrôle suivent le mouvement, tels des moutons du maccarthysme. Il n’est nécessaire de s’attarder sur l’ampleur de l’horreur, la suggestion épouvantable de l’envahisseur rouge suffit amplement dans ce chef-d’œuvre, une pensée de la peur chez ses proches familles qui ne seront plus les mêmes.
Revu avec grand plaisir ce grand classique du cinéma de science-fiction des années 50. Ce long-métrage, qui est évidemment une adaptation du roman de Jack Finney, est toujours aussi passionnant à suivre grâce à son histoire d'invasion extraterrestres qui n'est vraiment pas comme les autres, puisqu'il s'agit ici de graines, venues d'une planète inconnue qui donnent naissance à d'énormes cosses qui libèrent un fruit qui prend ensuite apparence humaine. La mise en scène de Don Siegel est en plus de grande qualité car elle installe une peur constante et le casting fait très bien son travail. Très certainement la plus réussi de toute les adaptations du roman qui en comptera en tout cas, puisqu'il y aura ensuite les films de Philip Kaufman, d'Abel Ferrara et d'Oliver Hirschbiegel.
Le style est vieillot mais ça reste grandement efficace dans l'ensemble, très dans l'esprit paranoïaque et complotiste des USA des années 50. Les interprétations sont franchement appuyées, prêtant parfois à sourire, mais la dynamique générale du récit est très habilement gérée par Don Siegel et vient compenser dans une certaine mesure la faiblesse des moyens et un final peut-être un peu vite expédié. Daté mais intéressant.
Les effets n'étaient pas très bons à l'époque mais même aujourd'hui, ça tient. L'histoire est jouée facile à comprendre pour nous maintenant. Pas de vrai défaut dans l'histoire. C'était bien plaisant de le revoir, une capsule temporelle.
Classique de la science fiction, cette première adaptation pose les bases avec des scènes cultes que l'ont retrouvera dans les versions qui suivront. Sortie en 1956, la simplicité de sa mise en scène lui permet de ne pas avoir tant vieilli que ça. Le film se déroule sans temps morts, la tension monte progressivement et la paranoïa, restée intacte, en devient même angoissante. Seuls points négatifs : la fin est un peu rapide et une scène en particulier (spoiler: la transformation de Becky ) manque de cohérence par rapport aux explications données. La longue et mauvaise traduction française du titre (merci Philippe G. pour l'explication) est un argument de plus pour le préférer en version originale. Réservé aux amateurs du genre. (Pas mal)
Thriller que l'époque a voulu politisé alors que, d'après Siegel, le film critique bien un groupe de personnes mais de manière plus apolitique. En effet, il semblerait que les cibles soient, à l'image du film, une certaine catégorie de personnes qui deviennent sans émotion, plus machines sans âme et sans coeur plutôt qu'humain. Mais au-delà de ça, nous sommes face à un film d'une efficacité imparable même un demi-siècle après sa sortie. Les acteurs ne sont pas très connus mais qu'import, ce qui compte ici, c'est l'atmosphère mise en place par Siegel, l'efficacité de sa mise en scène qui propose un montage crescendo et qui se révèle être une oeuvre étourdissante jouant avec brio sur la paranoïa. Certains plans sont vraiment impressionnants, le découpage de Siegel est très précis, le rythme est emballant, le film file à vive allure tout en développant le couple au coeur de l'intrigue bref, c'est de la série B de luxe qui compense son maigre budget par une maîtrise totale du langage cinématographique. Et si le prologue et l'épilogue en atténuent la portée, il reste un formidable thriller mené tambour battant. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un médecin de campagne réalise progressivement que les habitants de sa petite ville sont peu à peu substitués par leurs clones, doubles parfaits nés d’énormes cosses végétales qui semblent pousser partout et qui seront bien vite exploités par les premiers nés. Les envahisseurs, dépourvus d’émotions, engendrent par conséquent une forme de société à l’intelligence collective vivant dans un glacial pseudo-bonheur, sans évolution possible, et menaçant très vite l’humanité, tant au sens tant physiologique que spirituel. Et si ce qui fait notre humanité n’était pas aussi notre source de maux et qu’il fût préférable de s’en débarrasser ? Ce thème rappelle évidement Paradis pour tous, mais ici, ce qui s’apparente à un épisode à rallonge de La 4ème dimension verse surtout dans l’angoisse et le fantastique. Film original tiré d’un roman génial qui inspira trois autres remakes (L’invasion des profanateurs en 78, Body Snatchers en 93 et Invasion en 2007), à mes yeux tous mieux développés, actualisés et même mis en scène.
Que dire de plus que ce qui a déjà été si bien expliqué? Rien si ce n'est une petite précision par rapport au titre: en effet de quelles "sépultures" s'agit-il dans le titre? Pour bien comprendre le raccourci opéré par les traducteurs - si tant est qu'on puisse les définir ainsi - un film de Robert Wise datant de 1945, produit par Val Lawton, avait pour titre original: BODY SNATCHER, mot qui signifiait un profanateur de sépulture. Un personnage qui déterrait les cadavres récemment inhumés afin de fournir ainsi un chirurgien renégat pratiquant des expériences dessus. Et dans le film de Don Siegel, INVASION OF BODY SNATCHERS, ces fameux Body Snatchers signifient non pas des déterreurs de cadavres mais, vous l'avez compris, des extra terrestres prenant possession des humains par le biais des cosses etc... Donc, ces fameux "traducteurs", devant le mot Body Snatcher, ne se sont pas cassé la tête et ont reproduit littéralement la traduction du titre de 1945. Le profanateur de sépultures. Le déterreur de cadavres. J'espère que ma petite explication a bien été claire. Un autre phénomène quasi identique concerne un film américain réalisé par Howard Koch de 1954. Voir ma critique à ce sujet. Le titre français est LE BOUCLIER DU CRIME.
Sur fond de guerre froide, un excellent film de science-fiction qui instille une atmosphère paranoïaque prenante, étouffante à souhait. Peu de temps morts, une interprétation de qualité, un film qui n'a pas trop vieilli dans l'ensemble et qui, grâce à un scénario tout simple, réserve une bonne tension psychologique. Une référence dans son genre.
Dans une paisible ville de Californie, le docteur Bennell découvre chez ses patients d'étranges symptômes : ils ne reconnaissent plus leurs proches. Ses craintes se réaliseront bientôt : des clones extraterrestres germent dans d'énormes cocons et profitent de la nuit pour s'emparer de l'esprit des habitants.
"Invasion of the Body Snatchers" n'est pas un film de zombies. L'affiche pourrait le laisser croire, ainsi que le titre français, traduction erronée de "body snatchers" qui signifierait plutôt "voleurs de corps". Il faudra attendre "La Nuit des morts-vivants" de George A. Romero pour fixer en 1968 les règles de ce sous-genre et en lancer la mode toujours vivace aujourd'hui.
Il est le seul film de science-fiction de Don Siegel qui s'illustra à Hollywood par quelques films noirs avant de devenir le mentor de Clint Eastwood. Avec une remarquable économie de moyens et sans aucun effet spécial, il réussit à distiller une peur paranoïaque qui va crescendo.
Le film pèche par sa fin maladroite, reflet des désaccords entre les scénaristes et les producteurs. Le roman de Jack Finney se terminait par un happy end niaiseux. Le scénario de Daniel Mainwaring était autrement plus percutant qui se concluait par un gros plan sur le docteur Bennell près d'être rattrapé par les "Body snatchers" et criant face caméra : "They're here already! You're next! You're next!". Les producteurs ont exigé une fin moins pessimiste.
Le film se prête à deux interprétations. La première, maccarthyste, en fait un pamphlet contre le communisme accusé de s'insinuer insidieusement dans la pensée des honnêtes gens en tuant leur individualité et leurs émotions. La seconde, antimaccarthyste, en fait au contraire une dénonciation contre tous les fascismes qui, jouant sur le grégarisme des masses, refusent l'expression de la dissidence. Ces deux interprétations radicalement opposées sont aussi plausibles l'une que l'autre.
Parangon du film paranoïaque des années 50, ce premier « Body Snatchers » est d’abord un modèle de série B, réalisé avec vigueur par un Don Siegel très en forme et impeccablement rythmé. Mais c’est aussi un film glaçant sur le formatage de la société capitaliste et puritaine. Car bien plus qu'une métaphore du communiste dont le film a été trop rapidement réduit, c’est plutôt cette injonction à la « normalité sociale » affichée avec une candeur désarmante par les "envahisseurs" qui fait froid dans le dos. Avec ce film foncièrement anarchiste, Don Siegel a su créer des images obsédantes dont l'empreinte demeure très forte (ces plans généraux sur une ville en apparence normale qui soudain se dérègle, ces gros plans expressionnistes qui viennent trouer le récit, etc). Dommage que cette radicalité ait été atténuée par une construction en flash back éculée, une voix off pesante et un happy end indigne de la rigueur de l'oeuvre, le tout imposé au cinéaste par le studio. Cette "Invasion" demeure malgré ça une oeuvre majeure, à la tenue exemplaire.
Pas d'effets spéciaux dans ce film de science fiction réalisé par Don Siegel. Tout est dans l'atmosphère et la partie qui se joue entre le héros et les "profanateurs" est d'une tension palpable mais par certains moments gâchée avec des incohérences grosses comme les cosses..... mais c'est pas trop grave car on suit ce suspens comme on suit les aventures de la quatrième dimension ou des Envahisseurs, avec intérêt et stress.....ce film a été vu par les critiques de l'époque comme anti communiste, trop heureux de taper sur la paranoïa des américains pour mieux protéger leurs maîtres... pour d'autres c'était plutôt une allégorie montrant le décérébrage des individus confrontés au communisme justement.... Don Siegel et le scénariste ont toujours affirmé que c'était juste un film de SF sans aucun message politique, dont acte.......
Au final je connais assez mal Don Siegel, mais ce film fait parti des plus célèbres des séries B de SF alors comment passer à côté. Je m'étais fait un film sur le film et je suis franchement déçu. Déjà on a une mise en scène efficace certes mais très fonctionnelle, ça n'est jamais réellement palpitant. Ensuite comme on est en pleine guerre froide bah on a tout le discours anti-communiste qui peut être assez lourd. Enfin j'ai clairement l'impression que le film se termine là où il devrait commencer. Parce que tu sais que ça va partir en cachette juste après, on arrête pas de bestioles de la sorte en appelant juste le FBI et puis je veux dire que ce happy end est vraiment dommage parce qu'on nous fait croire que justement il n'y en aura pas. La fille se barre, il est pris pour un fou. Ca aurait pu être énorme de relancer l'intrigue en montrant que même les docteurs sont déjà des envahisseurs. Ensuite bah je m'attendais à tension monstre et c'est vrai qu'on a quelques scènes où on sait pas trop comment ça va se finir mais rien de vraiment énorme, un truc où tu te dis le seul truc que je peux faire c'est fuir et ne faire confiance à personne. Là je trouve que ça n'est pas assez appuyé. L'autre point c'est que c'est une série B et que forcément ça pousse le réal a la jouer plus intimiste, et plus géolocalisé, à être en gros plus cloisonner. Et en l'idée je trouve ça pas mal, souvent ça permet aux réalisateurs de faire des choses assez surprenantes et d'être plus inventifs par le manque de moyen (même si je ne suis pas un grand adepte de cette théorie : la preuve) sauf qu'ici bah en fait ça ne décolle jamais vraiment. En plus on un scénario type de cette époque ce qui a tendance à rendre le tout assez prévisible et cliché par certains aspects. On retrouve toujours ce problème où personne ne veut croire au surnaturel, où le personnage se retrouve seul et que dès qu'il a moyen de prouver sa théorie, les preuves s'envolent au quatre vent. Bah voilà je suis clairement déçu. Je m'attendais à un truc flippant au possible, avec une tension insoutenable, une pure paranoïa. Peut-être que je retire ce que j'ai dit sur le message du film, c'est plus ambiguë que ça en a l'air parce qu'on ne sait pas vraiment qui incarne les américains et les communistes, qui chasse qui, qui est la menace... Sinon le film se regarde, avec quelques problèmes de rythmes parce qu'il n'y a pas de réelle gradation dans le suspense, il n'y a que des scènes qui se succèdent, on chute et on remonte, à la place d'arriver à un degré insoutenable de tension paroxysmique.
L'invasion des profanateurs de sépultures (ce titre qui montre direct toute l'incompétence des traducteurs) est un film célèbre en partie parce qu'il s'ancre dans une époque où la guerre froide avait atteint son paroxysme. Le propos est donc assez clair et pourrait passer pour du patriotisme écœurant, or il se trouve que le film se regarde aussi très bien comme un thriller paranoïaque et pessimiste, plutôt bien rythmé (la courte durée du film aidant) et assez couillu dans ses choix de narration. Je trouve dommage que le film ne laisse pas un peu plus planer le doute quand à la folie du personnage, mais ça reste bon et assez stressant (sans être non plus transcendant).