Un thriller pseudo-psychologique un peu trop conventionnel.
Synopsis : un superflic se lance aux trousses d’un serial killer qui utilise les mêmes procédés pour tuer ses victimes que le meurtrier précédent pourtant exécuté dans une chambre à gaz. Un duel sans merci s’engage alors entre le policier et le tueur… .
Pour son deuxième long-métrage, Gregory Hoblit, le réalisateur qui a révélé Edward Norton (« Peur primale »), aligne un scénario fantastique, genre qu’il reprendra avec plus de justesse pour son troisième film « Fréquence interdite ».
Ici, c’est bien l’éternel combat du Bien contre le Mal qui tient toutes ses promesses notamment dans l’utilisation de la caméra (formidables mouvements de plongées) que de l’ambiance (absence de lieu défini dans le temps et l’espace, déroulement des meurtres) sans pourtant atteindre l’austérité implacable et la noirceur de « Seven » qui prenaient également la peine de brosser des personnages proche de la réalité. Dans « Le témoin du mal », seul Denzel Washington, dans le rôle de superflic (trois avant le phénoménal « Training day »), apporte tout ce dont avait besoin le film pour tenir : son charisme et son jeu naturel. A ses côtés, un casting luxurius pour des seconds couteaux en or (John Goodman, le père Sutherland, Elias Koteas, le parrain regretté Gandolfini) qui peinent à convaincre. Vraiment dommage !
De plus, sur un thème maintes fois rebattu (« Seven » dénonçant avec panache les péchés capitaux en une enquête policière à énigmes, « Le témoin du mal » les reprenant de manière fantastique pour se centrer davantage sur une mise en scène certes inventive mais approximative), Gregory Hoblit oublie l’essentiel : un scénario alambiqué. Pour « Fréquence interdite », le voyage dans le temps est non seulement le prétexte mais aussi une vision autre d’un futur ou d’un présent. Grégory nous propose certes deux visions dans « Le témoin du mal » (voir le final, assez explicite pour ma part), mais qui n’a décidément pas l’art du décidément glacial et glaçant « Silence des agneaux ». Oui, le diable est en définitive vraiment méchant et les gentils des supposés de Satan (d’accord, il y a des anges chez la gentille –en passant, Embeth Davidtz (« La liste de Schindler », « The gingerbread man ») est inexpressive !-, et Elias Koteas est censé nous ouvrir les portes de l’esprit du Malin) qui ne comprennent pas le fléau qui plane sur eux, mais fort heureusement, Denzel Washington possède toutes les armes pour évincer le Diable en personne.
Pour conclure, « Fallen »(1998) est un divertissement fantastique honnête dominé par une bande-son jaegerienne aux deux génériques (« Time is on my side », « Sympathy for the devil »). Cool !
2 étoiles sur 4.
Spectateurs, à malin, malin et demi !
A noter : le scénariste, Nicholas Kazan, qui n’a pas réussi sa carrière au cinéma (on peut souligner « Le mystère Van Bülow » à son actif), n’est autre que le fils du cinéaste Elia Kazan, le metteur en scène de « Viva Zapata », « Sur les quais », « A l’est d’Eden ».