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stebbins
499 abonnés
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4,5
Publiée le 25 janvier 2013
En voilà un film qu'il est excellent ! Cinéaste de l'indécence et des psychologies malades Roman Polanski signe avec Cul-de-sac un conte impitoyable et raffiné aux allures d'épopée grotesque, préfigurant à sa façon la réflexion politique de Straw Dogs et la trame scénaristique du Funny Games de Michael Haneke - l'abstraction suffocante et la démonstration discursive en moins. Dans ce Cul-de-sac on trouve : un corps puissant ayant laissé son cerveau malade sur le bord de la route, gangster au charme discret mais pervers bien comme il faut ; un Donald Pleasence répugnant de veulerie et de civilité bafouée ; une Françoise Dorléac diaboliquement sexuée, manipulatrice et débauchée ; un enfant-démon turbulent fustigeant le bon goût ; un manoir-forteresse tenant de la pure apparition, fantasme tout droit sorti d'un roman de Cervantès... Une mise en scène précise et intelligente de la part de Polanski, qui s'inscrit dans la même veine que celle du brillant Couteau dans l'eau, jouant énormément sur les décors et les accessoires tout en repoussant les limites du thriller psychologique dans ses derniers retranchements. Au gré du métrage l'humour cocasse laisse place à un redoutable pugilat noir et cynique. L'un des meilleurs films de son auteur.
Déjà tout Polanski, sa maîtrise de la caméra et des situations, sa direction d'acteurs géniale. Ajoutons-y un Donal Pleasance complétement déjanté et résumons nous en affirmant que ce film se déguste comme une rare friandise.
Après une entrée en matière surprenante, où le spectateur doit apprendre à cerner un lieu et des personnages peu communs, le film trouve aisément son rythme. Entre situations cocasses et humour noir, on retrouve bien la patte du génial Polanski. "Cul-de-sac" reste néanmoins plus optimiste que la plupart des films du cinéaste, en dédramatisant des événements pas toujours heureux. Drôle et étrange à la fois, le film est tout à fait plaisant en faisant évoluer son scénario de façon souvent inattendue. Et puis, enfin, il y a Françoise Dorléac. Illuminant l'écran par sa beauté et son charisme, elle est en plus sublimée par le désir intense qu'a Polanski à la filmer. Le film n'est pas toujours irréprochable en terme de rythme, mais brille globalement par sa singularité et son interprétation.
Un drôle de huit-clos qui oscille constamment entre drame et comédie. Malgré l'horrible situation dans laquelle se retrouve ce couple bobo (un gangster en cavale qui squatte leur maison isolé sur une île, pour attendre que ces potes viennent le chercher), on se surprend à rire devant les quelques situations burlesques que propose le film. On est bien loin des thrillers psychologiques sur fond de schizophrénie, que j’affectionne tant dans la filmographie de Polanski, mais ce "Cul-de-Sac" égale presque les autres chefs-d'oeuvre du cinéaste.
La grande particularité de ce troisième long-métrage signé par Roman Polanski, et coécrit par son compère Gérard Brach, est qu’il a repris le point de départ de son premier long-métrage pour arriver à la même conclusion que dans le second, à savoir l’intrusion d’un inconnu dans le quotidien d’un couple aisé comme dans Un couteau dans l’eau et la névrose du personnage principal de Répulsion. En faisant osciller son récit entre le thriller psychologique et la comédie absurde, Polanski signe un huis-clos particulièrement déstabilisant qui doit beaucoup aux prestations de ses trois interprètes, à commencer par Donald Pleasance que l’on a rarement vu aussi drôle que dans le rôle de ce mari lâche. La qualité des images en noir et blanc, la beauté des décors, filmés sur l’île écossaise de Holy Island, mais aussi la musique dérangeante composée par son compositeur attitré de l’époque, Krzysztof Komeda donne également à ce film baroque un charme décalé et ensorcelant.
La photo est magnifique, l'histoire est loufoque à souhait, les situations sont cocasses, les personnages sont imprévisibles, les acteurs sont très bons (surprenants même) et Françoise Dorléac craquante. On pourra néanmoins regretter certaines longueurs qui n'apportent pas grand-chose.
Signé Polanski donc à voir. J'ai vu mais je n'ai pas aimé. Quelques situations drôles, des passages touchants, mais le tout dilué dans un ensemble soporifique. L'esthétique est agréable, certes, mais de là à parler de chef d'oeuvre il y a un pas que je ne franchirai pas.
"Cul-de-sac" ne fait pas forcément partie des oeuvres phares de Roman Polanski, mais il n'empêche que l'on prend un certain plaisir à visionner ce huis-clos, car il possède un style étrange et bien particulier cher à ce metteur en scène et ce même si l'ensemble manque quelque peu de rythme. L'histoire qui s'avère plutôt agréable à suivre est celle de deux gangsters en cavale (Lionel Stander et Jack Mac Gowran) qui trouve refuge dans le château d'une île isolée d'Irlande où vivent un couple assez insolite (Donald Pleasance et Françoise Dorléac). Quant au casting, il fait très bien son travail et on notera d'ailleurs la présence dans un second rôle de la charmante Jacqueline Bisset qui débutait quasiment sa carrière de comédienne. Une oeuvre intéressante à suivre et qui doté en plus d'une très belle photographie en noir et blanc.
Un mélange très singulier d’angoisse, d’humour (souvent noir) et d’incongruité presque surréaliste. On a des moments d’irréalité étonnante, qui ont quelques chose du jeu d’enfant. Pour un de ses premiers films, Polanski donne une de ses œuvres les plus originales : le mérite sans doute de son coscénariste Gérard Brach.
Polanski délaisse les métaphores qui plombaient son "Répulsion", s'attachant ici à confronter l'homme moderne et "civilisé" à sa propre lâcheté par le biais d'un quasi huis-clos à la liberté de ton typique de l'époque, tourné dans un splendide noir et blanc, permettant au cinéaste de composer des plans magnifiques, apportant une atmosphère baroque et étrange tout en conservant un incroyable sens de l'humour en toute circonstance. On regrettera juste une tendance à étirer inutilement le récit.
Comment arriver à ce résultat avec un tel potentiel (idée de départ, distribution, lieu) ? Le comportement des personnages est incompréhensible (surtout de celui interprété par Donald Pleasence). L’histoire ne démarre jamais. La fin est absconse. Voilà un film mortellement ennuyeux... malgré quelques plans sur la nudité de Françoise Dorléac.
Pour son côté loufoque Cul-de-sac fait penser au futur Quoi ? (film de Polanski datant de 1972) ; le début de ce film fait espérer le meilleur mais rapidement le ton sans rythme est lassant de plus la folie de Cul-de-sac s'avère finalement assez faible.
Si certains films de Roman Polanski m'éblouissent, d'autres me laissent de marbre... C'est malheureusement dans la seconde catégorie que se situe "Cul-de-sac", Ours d'Or à Berlin en 1966. L'histoire avait pourtant de quoi séduire : un inconnu visiblement pas très net et bouffon sort d'on ne sait où avec un ami complètement stone pour perturber la vie d'un couple non moins intriguant et ridicule, notamment de par le mari trouillard un peu grande gueule. Il pénètre alors chez eux, absolument pas gêné et devient responsable d'un sacré cirque ! Rien ne se passe comme prévu dans ce huis-clos (un château sur une île paumée) décalé frôlant souvent la farce en même temps qu'il développe plusieurs thèmes intéressants, mettant au centre la paranoïa récurrente dans la filmographie de Polanski. "Cul-de-sac" est comique, excessif, une satire méchante de quelques marginaux représentatifs des différentes figures composant notre société. Je ne suis néanmoins pas parvenu à rentrer dans cette escapade très folle, bloqué par la caméra trop statique et descriptive à l'extrême de l'auteur. Celui-ci ne se gêne pas de très précisément nous exposer les lieux de son action avec un sens du détail inutile irritant, quitte à se répéter visuellement, quitte à lâcher le fond de son film pour tourner en rond et ne plus rien avoir à dire. Car c'est bien là que se situe la plus grande faiblesse de "Cul-de-sac" : Polanski, aussi remarquable metteur en scène soit-il, s'embarque dans des chemins dont il ne saisit pas le sens (et nous non plus !) en plus de ne pas les maîtriser. Sa fable devient alors une suite de saynètes longues et ennuyeuses jusqu'à une fin, qui, trop étirée devient lourde car prévisible dans son déroulement, pas aidée par une série de symboles inadéquats. Certes, Donald Pleasance étonne et c'est un euphémisme, Françoise Dorléac est charmante mais la folie de départ vite envolée ne renaît jamais de ses cendres. L'on en vient alors à attendre patiemment et poliment le générique.
Je suis surpris du ton un peu loufoque du film, car c’est un genre peu commun à Polanski!!! Je pense que Peter Sellars aurait pu jouer dedans et l’on n’aurait pas été plus étonné que ça. Cela dit, il est tout à fait passionnant de sentir l’ambiance toujours frémissante et l’incursion de la folie et des sentiments de la peur qui se retournent contre les personnes qu’on ne soupçonnerait pas.
Les trois premiers films qui ont posé l’empreinte d’un cinéaste original ressortent sur grand écran. Ils donnent le tournis. Je ne sais pas si après les avoir visionnés on peut y déceler les prémices du futur grand réalisateur. Il n’est pas interdit d’imaginer que « Répulsion » a pu préparer des films comme « Le locataire » ou « Rosemary’s Baby ». Le rythme indolent que le cinéaste imprime le plus souvent à ses premiers essais, contraste avec la sourde violence qui en ressort. Si « Un couteau dans l’eau » n’a rien à voir avec « Calme blanc », dès l’arrivée de l’étranger sur le pont du bateau, on pressent que quelque chose va se passer. Mais de quel ordre ? Physique, sexuel… Roman Polanski laisse beaucoup de temps à l’histoire pour prendre ses marques, ce qui n’est pas le cas du troisième volet de cette série « Cul de sac », à mon avis le plus abouti, le plus personnel, le plus passionnant. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com