Psychose n'est que mon deuxième film du réalisateur tant réputé Alfred Hitchcock. En effet, jusqu'à ce film, je n'avais vu que La Corde du même auteur et même s'il m'avait laissé globalement une impression positive, je pense que je n'étais pas totalement prêt à le voir, il me manquait encore quelques années pour vraiment apprécier l'exploit technique du long-métrage. Mais j'étais néanmoins assez curieux de voir ce que pouvait donner Pyschose vu l'accueil assez spectaculaire de la part du public et des critiques ( actuelles bien sûr ) et la grande réputation qu'il a acquis au fil des années. Et c'était un bon moyen de plus découvrir la filmographie du maître du septième art. Et verdict? Et bien non seulement ce film m'a foutu une putain de branlée, mais il est tout simplement entré dans le top 10 de mes films préférés. Rien que ça! J'ai été juste bluffé par la maîtrise sans faille de Psychose. Hitchcock prouve bien avec ce film qu'il n'a pas été autant acclamé pour rien! J'ai rarement été autant pris dans un film que dans celui-ci! Surtout que la réussite de ce bijou est due à chaque élément qui fait un film: Casting, réalisation, musique et écriture. Donc commençons comme il se doit par les acteurs. C'est la première fois que je découvre la grande actrice qu'est Janet Leigh et elle m'a évidemment complètement convaincu dans le rôle de Marion Crane. Cela est surtout du au fait que son personnage est parfaitement écrit. On aurait pu facilement rendre cette femme détestable et sans motivation mais au final ça n'est pas du tout le cas. Déjà, l'idée est plus qu'intelligente qu'
elle vole 40 000 $ sans être consciente de ce qu'elle fait, puis qu'après qu'elle se rende compte de son vol, qu'elle commence à être apeurée et comprenne son erreur.
Le lien tissé entre elle et le spectateur est présent bien vite. Et on ne peut évidemment que saluer l'idée incroyablement osée de
la faire mourir après même pas 3/4 d'heure. Et l'actrice y met vraiment du sien pour sa scène de mort où pourtant faire le dernier geste du personnage n'était pas très facile. Mais elle y arrive sans problème.
Mais celui que tout le monde a retenu est évidemment le bluffant Anthony Perkins dans le rôle de Norman Bates. Perkins EST le personnage. Ils se complètent à la perfection. Comme beaucoup, j'ai été stupéfait de voir qu'à chaque moment où il est présent, on ne sait jamais
s'il nous parle en ami et confident ou s'il va nous sauter dessus et nous étrangler
. Le personnage est parmi
les plus grands méchants
que l'histoire du cinéma ait pu nous offrir. Mystérieux, imprévisible, complexe, tout est là pour faire un super personnage. Il arrive même à nous émouvoir une fois qu'on sait toute l'histoire qu'il a traversé. Je pourrai faire une plus longue description sur Bates mais j'en parlerai une fois arrivé au scénario. À voir obligatoirement en VO pour profiter du superbe jeu d'Anthony Perkins! Vera Miles joue la soeur de Marion Crane et apparaît dans la deuxième partie du film pour nous servir elle-aussi un jeu très convaincant, suffisamment en tout cas pour qu'on flippe comme un malade en
la voyant entrer dans la maison de Bates à la fin du film
. John Gavin s'en sort très bien également dans le rôle de Sam Loomis et comme pour Lila Crane, on est assez intéressés par leurs personnages pour les suivre jusqu'au bout du film. Martin Balsam, John McIntire, et Simon Oakland sont tous les trois bons dans leurs rôles plus secondaires. On s'en doutait, peu importe les méthodes qu'utilise Hitchcock pour faire jouer ses acteurs, ça finit toujours par payer! Comment ne pas parler de Psychose sans évoquer la formidable musique de Bernard Herrmann?! On connaît tous le fameux thème de la scène de la douche et les violons sont magnifiquement utilisés pour produire la musique la plus stressante que j'ai entendu de ma vie. Mais ce n'est pas le seul morceau mémorable du film, il y a également celui de la fuite de Marion Crane revenant à plusieurs reprises dans la première demi-heure et apportant lui aussi une certaine tension. Les instruments sont parfaits et on retiendra sans difficulté le principal thème du Tueur intervenant 3 fois. Psychose est également une leçon même de mise en scène. Je n'essaierai pas d'étudier plus en profondeur les symboles cachés tels la dualité, le sens des noms par rapport aux thématiques utilisées etc... Juste simplement:
Comparer les 2 scènes de mort du film. Les deux sont absolument traumatisantes et pourtant très différentes ce qui force le respect. En effet, la scène de la Douche ne se passe que derrière le rideau, on est dans la baignoire avec Marion Crane, on voit ce qu'elle ne voit pas arriver de loin tout en restant dans la même pièce ce qui renforce notre sentiment de panique sachant qu'elle ne va pas s'en sortir. Et une fois que le meurtrier passe à l'acte et tire le rideau, le coup classique de l'ombre sur le personnage est utilisé mais nous apeure encore plus car on ne comprend pas sur l'instant les formes bizarres de la mystérieuse personne. Mais lors de la deuxième scène de meurtre, on suit l'inspecteur de sa propre vue lorsqu'il monte les escaliers puis d'un coup la caméra est fixée au plafond rendant le spectateur..... véritablement "spectateur" contrairement à la première scène. On regarde la scène sans être dans la peau du personnage ce qui nous permet encore une fois de voir la menace arriver mais d'un point de vue totalement différent. Et c'est là que le génie d'Hitchcock arrive, l'angle de caméra nous permet de voir quels sont les habits du tueur mais pas de voir son visage n'étant pas à la place d'Arbogast! Et pour nous faire encore plus flipper, quoi de mieux que réutiliser la musique d'Herrmann et SURTOUT de faire marcher l'assassin normalement! Il ne marche pas à petit pas ou coure pour prendre l'inspecteur par surprise mais normalement comme si c'était une action habituelle. Le sentiment d'inconfort et d'incompréhension face à ce mouvement est génial! C'est pour moi la séquence la plus terrifiante du film dépassant même celle de la Douche!
C'est brillant! Mais ce qui vient encore plus angoisser le spectateur c'est qu'Hitchcock ose
faire mourir l'héroïne après 45 minutes et brise ainsi les codes, on comprend alors que tout le monde peut crever dans ce film et que personne ne peut y échapper.
Une démonstration juste sublime de comment gérer la tension et le suspense!!! On pourra évidemment chipoter sur le fait que certaines techniques de l'époque font un peu mal à l'oeil aujourd'hui
notamment la chute de l'inspecteur dans les escaliers
, mais comme je viens de le dire, ça date tout ça alors c'est complètement pardonnable. Et le scénario dans tout ça? Est-il aussi excellent et maîtrisé que tout le reste? La réponse, sans hésiter, est oui! Comme je l'ai dit plus haut, Marion Crane est une excellente protagoniste car prenant des décisions qui ne correspondent pas du tout à ce qu'elle devrait faire en tant que personnage principal mais se rendant compte de ses erreurs, on s'attache immédiatement à elle. Ce qui est aussi brillant c'est de passer d'une intrigue à une autre aussi facilement et en nous faisant oublier ce qu'il s'est passé juste avant. Et le film en devient encore plus surprenant en développant une nouvelle intrigue et abandonnant la précédente! Chose peu simple à faire! La révélation finale qui nous a tous scotchés, j'avais deviné une moitié de celle-ci. J'avais en effet compris que
Norman Bates était bien le tueur et que la mère était morte. Mais je ne pensais pas qu'il était atteint d'un trouble de la personnalité au point de ne pas être conscient de ses actes!!!! Et quand il apparaît derrière Lila Crane brandissant le couteau, déguisé en femme et gueulant "I am Norma Bates!!!, la seule réaction qu'on peut avoir est un cri d'effroi!! Mais il y a une scène qui, à ma grande surprise, n'a pas été énormément appréciée: Celle où le psychiatre explique point par point l'histoire de Norman Bates et comment il est devenu un tel monstre. Beaucoup de monde lui reprochent d'être trop longue et d'apporter trop de détails privant ainsi le spectateur de se faire sa propre conclusion sur Norman Bates. Or, je ne suis pas du tout d'accord dessus. Le fait qu'on explique chaque détail de la psychologie et du mode de pensée de Norman nous permet de comprendre exactement chaque point du film et une fois qu'il se termine. C'est à nous de réfléchir à ce que l'on vient d'apprendre. Maintenant qu'on sait pile-poil comment Bates pense, réfléchit et agit, on se remémore chaque scène de meurtre et là on se remet à flipper car on comprend que lorsqu'il a quitté Marion Crane pour rejoindre sa demeure le soir avant l'assassinat, la personnalité de la mère a immédiatement pris le contrôle sur lui, après qu'il ait contemplé la femme sous toutes ses formes derrière le mur, et l'a donc obligé à se déguiser et faire tout le parcours jusqu'à la douche déguisé avec un couteau. Et là on se rend compte que Marion Crane avait de bonnes raisons de crier en le voyant débouler!!! Pareil pour les scènes de discussions entre Norman et "Norma", tout devient tellement plus macabre et sinistre une fois qu'on sait qu'il parlait depuis 10 ans à ce cadavre seul dans la maison attendant une nouvelle victime.
Donc non, cette avant-dernière scène ne m'a pas dérangé du tout. Donc voilà ce que je pense de ce fameux Psychose. Rapidement devenu mon dixième film préféré, il est une référence absolue du suspense, de l'épouvante et tout simplement du cinéma! Me voilà dans de parfaites conditions pour découvrir les autres films d'Alfred Hitchcock!