A l’épreuve du feu est un film plutôt sympathique, mais qui, à l’instar du cinéma de Zwick en général, est assez classique et académique.
L’interprétation est bonne, avec, surtout, le toujours excellent Denzel Washington. C’est un acteur qui est réellement toujours très équilibré, très sobre et efficace, et ici il trouve un rôle intéressant, suffisamment costaud pour lui permettre d’afficher un jeu varié et consistant. Autour de lui de bons acteurs, même si clairement mis au second plan. Meg Ryan apparait finalement peu elle-même alors qu’elle est au cœur du sujet, Matt Damon, Lou Diamond Phillips et consort sont surtout présents pour leurs témoignages, pas forcément pour la subtilité de leur jeu d’acteur. En clair Washington doit porter tout le métrage ou presque, mais le fait bien.
Le scénario suit une trame plaisante, bien que le mélange entre le passé de Washington et son enquête ne soit pas toujours très fluide, le premier semblant un prétexte à une sorte de dénonciation des malaises post-traumatiques liés à la guerre, qui ne s’intègre pas forcément toujours très bien avec l’affaire principale qui nous est racontée. Cela étant, A l’épreuve du feu propose un sujet agréable, avec des rebondissements, mais sans doute un peu lisse par moment. Il y a un peu d’émotion, personnellement j’ai trouvé le film plaisant, grave, mais il aurait mérité plus de violence dans son déroulé, plus de fureur, il aurait mérité d’être un peu plus brut, mais ce n’est pas le cinéma de Zwick, c’est un fait.
Zwick nous sert d’ailleurs une réalisation caractéristique. C’est très propre, rien à redire là-dessus, sauf peut-être quelques allez-retours un peu intempestifs entre le présent et le passé, mais on sent un réalisateur appliqué, dans son élément, mais il est vrai, aussi assez consensuel. Zwick offre un travail académique que certains trouveront trop plat, trop planplan, et lisse. D’ailleurs tout le film s’en ressent, avec sa photographie sans esbroufe, ses décors convaincants mais très proprets (les scènes de guerre sont tout de même très consensuelles), et la bande son d’Horner, très belle à vrai dire, est aussi très attendue dans le genre. En clair le film est élégant et bien fini, mais il manque aussi de personnalité, et c’est assez dommage.
A l’épreuve du feu est donc un divertissement plaisant, assez efficace, quoiqu’il ne faille pas s’attendre à quelque chose de très dynamique, mais c’est aussi du cinéma tellement carré qu’on perd en émotion. Dommage. 3.