Film d'action, réalisé par Chuck Russell, L'Effaceur est un long-métrage de bonne facture. L'histoire nous fait suivre John Kruger, un US Marshal travaillant dans le programme de protection des témoins. Désigné pour protéger Lee Cullen, une femme œuvrant pour une entreprise fabricant des armes secrètes, il va devoir effacer toutes traces de son identité et se battre contre ses ennemis bien décidés à l'éliminer. Ce scénario, sous couvert de trahison, s'avère plaisant à regarder pendant un peu moins de deux heures, malgré quelques défauts, à commencer par une durée légèrement trop excessive. L'amputer d'une vingtaine de minutes l'aurait en effet fait gagner en qualité. Cependant, il a le mérite d'expliquer efficacement son concept dès sa scène d'ouverture. Hélas, ce concept bien trouvé, est mis de côté au fil des minutes et pas assez développé, nous offrant une intrigue perdant un peu en intérêt car elle devient un banal film d'action. Surtout que ses scènes sont assez quelconques, hormis une ou deux qui sortent du lot. On a le droit à tout ce qui fait le sel de ce genre de production, à savoir des gros calibres, des explosions, des courses poursuites et des morts en pagailles. Il faut dire que la confrontation met en scène un personnage invincible, interprété par la tête d'affiche Arnold Schwarzenegger. Ce rôle lui sied évidemment à ravir, mais celui-ci manque de fond. Le reste de la distribution comporte Vanessa Lynn Williams qui incarne sa protégée et James Caan dans le rôle de l'antagoniste. Les autres protagonistes sont eux très vites oubliables tant ce sont juste des hommes de mains interchangeables voués à mourir. En conséquence, les relations entretenues par tous ces individus manquent clairement d'émotions. Heureusement, quelques répliques bien senties parviennent à arracher quelques sourires, même si elles sont peu nombreuses et noyées dans des dialogues assez neutres. L'ensemble est convenablement réalisé par Chuck Russell. Sa mise en scène est plutôt rythmée et évolue dans des environnements se renouvelant. Mais le visuel n'est pas particulièrement soigné et les effets spéciaux pas vraiment convaincants. Tout cela est accompagné par une b.o. appréciable signée Alan Silvestri. Ses compositions n'ont rien de mémorable mais collent bien au ton et aux images. Cette mission protection s'achève sur une fin particulièrement réussie, venant mettre un terme à L'Effaceur, qui, en conclusion, est un film acceptable, même s'il n'est malheureusement pas aussi original qu'espéré.