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Cinéphiles 44
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4 137 critiques
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4,0
Publiée le 28 septembre 2024
"Arizona Junior", réalisé par Joel et Ethan Coen, est une comédie déjantée qui mélange avec brio humour absurde et esthétique singulière. Nicolas Cage incarne un voleur à la petite semaine qui, avec sa compagne, jouée par Holly Hunter, décide de kidnapper un bébé pour combler leur désir de parentalité. Porté par des personnages excentriques et une mise en scène inventive, le film regorge de situations farfelues et de dialogues savoureux. Avec son rythme frénétique et son sens unique du grotesque, "Arizona Junior" est une pépite exubérante, typique du style décalé des frères Coen.
S'emparant d'un réel sujet de société à savoir la douleur de femmes stériles qui ne savent s'épanouir autrement que par la maternité et la réalité (exigeante donc déceptive) d'une parentalité toujours fantasmée (soit la grosse faiblesse du film), les frères Coen troussent un récit délirant où réalisation, dialogues, personnalités se répondent à l'unisson dans un rythme enlevé - quoi que la pertinence et l'efficacité de toutes les fantaisies soient fort inégales. Heureusement les acteurs s'en donnent à coeur joie, à l'instar d'un Nicolas Cage dont la voix narrative scande plaisamment l'intrigue à la dimension railleuse irrésistible (l'émerveillement hyperbolique d'une Frances McDormand dont la progéniture est insupportable, la tyrannie du père Arizona, la réponse échangiste à la routine de couple). Or, l'ambiance burlesque fantasque n'empêche ni la pertinence ni une certaine tendresse pour ce couple (certes dangereux voire criminel!) désœuvré, déclassé, déconnecté. Une comédie perspicace!
Le second film des frères Coen (dont seul Joel est crédité, Ethan étant uniquement co-scénariste) sort en 1987. Le scénario complètement loufoque repose sur des personnages caricaturaux, tous plus ringards les uns que les autres (Nicolas Cage en tête). Malheureusement, l’humour qui accompagne ce récit est variable, allant de quelques passages vraiment drôles à des séquences d’une grande lourdeur. Seule la mise en scène éclairée (on appréciera les clins d’œil effectués à « Mad Max ») permet à cette histoire de kidnapping de s’élever au-delà du rang de navet. Bref, un thriller dont la parodie très burlesque manque de finesse tout en préfigurant la future marque de fabrique des deux frangins.
Il est possible que ce soit le seul film que j'ai bien aimé avec Nicolas Cage pour l'instant. Ça part un peu dans tous les sens mais c'est très bien trouver. À voir, c'est absurde et drôle
Réticent au départ, j'ai commencé à visionner le film avec la promesse faite à moi-même d'arrêter au premier bâillement. Je suis allé jusqu'au bout sans m'ennuyer une fraction de seconde et apprécié l'humour en finesse et le jeu des acteurs. La touche Coen est là...
Contrairement à ce que je croyais, Arizona Junior n'est pas le premier film des Coen mais bien leur second et contrairement à nombre de leurs films, celui-ci est tout à fait accessible et ayant déjà pour leurs débuts un sacré casting sur lequel je ne m'attarderait pas. Cependant, forcé de constater qu'il s'agit déjà d'un film tout ce qui a de plus Coennien regroupant autant de personnages et de situations loufoques et absurdes qu'on pourrait l'attendre venant d'eux.
Le pitch déjà très original (voir résumé), est sans cesse renouvellé par des gags hilarants et des quiproquos à gogo en faisant d'office une pépite d'humour absurde très accessible. Les Coen avait finalement dès le début leur style si reconnaissable et le mieux pour s'en convaincre est de découvrir ce métrage finalement un peu trop méconnu de leur filmo comme quelques uns de leurs premiers films pré-fargo.
Une comédie glauque mais avec un bon fond dans le style des frères Coen en 1986 avec Cage dans le rôle principal c'est lui le narrateur. Glauque car désordonné et fortement pessimiste dans les apparences, comme une violence accentuée pour être dédramatisée. Si c'est un film avec beaucoup de qualité cinématographiques et cohérents certains aspects sont très intentionnels en bien et en moins bien sans que l'on sache trop quoi en penser. Cela s'apparente à une forme de burlesque qui n'en est pas, plus du trash sans l'être non plus, pas de l'insipide burlesque plutôt une forme de réalisme à plusieurs faces.
En regardant Arizona Junior, j'ai eu l'impression de me replonger dans ma vingtaine, quand je découvrais le cinéma et que j'enchaînais les classiques des Coen, Scorsese, Tarantino, Ritchie, Stone etc, tous ces grands réals qui m'ont donné le goût du cinéma. Et je n'avais encore jamais vu Arizona Junior. Ca faisait très longtemps qu'un film ne m'avait pas autant filé la pèche. Nicolas Cage est tout simplement génial dans ce rôle, jusqu'à son look improbable. Puis la mise en scène, la réalisation, tout est génial. J'ai adoré !
TROP SYMPA!!!! Encore une jolie prouesse des frères Coen. J'adore l'univers, les personnages caricaturés aux caractères bien travaillés. La mise en scène est d'une exception... magnifique ! J'adore.
Déjanté, burlesque, original, certes. Drôle aussi la plupart du temps même si l'interprétation surjouée de la plupart des acteurs, actrices, finit par devenir agaçante, comme dans cette scène où les deux frères évadés se rendent compte qu'ils ont oublié le bébé sur le toit de la voiture : aussi insupportable qu'une scène de Christopher Colombus.
Si le premier film des frères Coen (Blood simple) est un hommage aux films noirs et à Hitchcock, celui-ci pourrait en être un à Tex Avery et aux Looney Tunes (voir le tatouage Bip-Bip de HI et du chasseur de l'enfer), à l'exception de la toute fin à la façon d'un conte pour enfants.
Au final, Arizona Junior est un divertissement regardable mais reste très éloigné d'un chef d'oeuvre.
un film des frères Coen avec Nicolas cage et Holly Hunter au casting vedette de ce film avec dans des secondes John Goodman notamment dans un jour bien très particulier pour pas dire même très étrange et inattendu et cela vaut pour tout le casting du film car on n'est pas habitué à aller voir dans ce genre de choses et le film en lui-même est quand même plutôt étrange. un film avec quelques incohérences et des moments bon oui mais je ne sais pas comment qualifier ce genre de film car ce n'est pas un film policier ce n'est pas un comédie ce n'est pas vraiment un drame mais bon il y a quand même malgré tout quelques bons passages bien écrit même si quelquefois on s'ennuie une fois ou deux lorsqu'on regarde mais qui est plutôt accessible à tous le monde et au grand public .
Comédie déjantée sous forme de caricatures des petits malfrats et des petits prolétaires dans la société américaine des années 1980. Toutes les scènes ne sont pas à prendre au sérieux et les enchaînements surprenants offrent une dimension symbolique à chaque fois puis une morale de fin sur le bonheur. Pour autant qu'elle puisse dérouter cette œuvre est pas mal.
Deuxième film des deux frangins, faisant le procès des États-Unis, il s’adresse aux nantis de l’American Way Of Life. Les frères Coen utilise une arme qui sera alors indispensable dans leur filmographie : l’humour, qui suscite toujours un rire sincère, mais aussi gêné. Le film a cet humour noir qui mène à la parodie, Nicolas Cage joue un mec complètement paumé, étant accompagné d’acteurs comme l’excellent John Goodman ou Frances McDormand, formant une belle brochette de personnages excentriques. « Arizona Junior » est une comédie irrésistible.
Pour leur deuxième long métrage, les frères Coen ont souhaité quitter l’univers très codifié du film noir qu’ils avaient néanmoins gentiment bousculé avec « Sang pour sang » (1984). Très amateurs des films de Preston Sturges, notamment des « Voyages de Sullivan » (1941), ils décident de plonger à pieds joints dans la comédie déjantée qu’ils ont déjà côtoyée auprès de leur ami Sam Raimi pour lequel ils ont écrit le scénario de « Mort sur le grill » en 1985. Leur construction narrative prend cette fois sa source dans l’idée qu’ont les deux frères de faire travailler Holly Hunter, ex-colocataire de Frances McDormand (épouse de Joel Coen depuis 1984) à New York et devenue leur amie. L’actrice encore débutante sera donc Edwina, une policière travaillant dans la prison où elle croise régulièrement Hi (Nicolas Cage), un petit malfrat pas complètement dégrossi dont elle finit par tomber amoureuse. Pour donner un sens à leur vie commune, le couple plutôt baroque vivant dans un mobil home décati en plein désert de l’Arizona se met en tête de procréer coûte que coûte malgré une infertilité qui se profile. Arizona Sr. (Trey Wilson), un magnat local, et sa femme viennent d’avoir cinq enfants via une fécondation artificielle qui a réussi au-delà de leurs espérances. « Plus qu’il n’en faut… » annonce Arizona Sr quand il est interviewé à la télévision. Il ne faut guère plus de trente secondes pour que germe dans le crâne en ébullition d’Edwina, l’idée d’aller soulager le riche industriel d’un cinquième de son fardeau. Rejoint par deux amis d’Hi, évadés de cellule et sorte de Stan Laurel et d’Oliver Hardy revus et corrigés sauce William Forsythe et John Goodman, le couple improbable s’embarque dans une épopée inénarrable comme les affectionnent les frères Coen où tout est possible et surtout l’impossible à l’image des dessins animés de Tex Avery et Chuck Jones auxquels les spectateurs avertis penseront forcément. Les scènes drolatiques s’enchaînent avec en premier violon un Nicolas Cage, paré de la fameuse crête de Woody Woodpecker. Impayable, sorte de créature hybride entre Droopy et Jerry, l’acteur qui a déjà de jolis rôles derrière lui a eu l’audace d’endosser la chemise hawaïenne trop large de cette petite frappe au grand cœur et à la cervelle d’oiseau au contraire de Kevin Costner qui avait refusé le rôle sans doute par crainte d’abîmer son image de beau gosse romantique. Holly Hunter ne donne pas sa part aux chiens en jolie petite teigne, prête à tout pour réaliser son rêve tout en préservant son pré carré. Elle est tout bonnement géniale dans un rôle qui la lancera dans une carrière prestigieuse qui la mènera jusqu’au sommet d’Hollywood avec un Oscar reçu pour sa prestation dans « La leçon de piano » (Jane Campion en 1994). John Goodman doté de seyantes rouflaquettes fait son entrée tonitruante dans l’univers des Coen qu’il retrouvera régulièrement (6 fois au total) jusqu’à son rôle culte de Walter Sobchak dans le tout autant cultissime « The big Lebowski » (1998). Le film bourré de références cinématographiques (Mad Max, les westerns de Sergio Leone,…) est certes déjanté mais il ne faut pas s’y tromper : tout est parfaitement sous contrôle, les deux frères qui travaillent énormément en amont du tournage savent exactement où ils veulent en venir. Le spectateur s’amuse donc follement dans cet Arizona de pacotille revu par les frères Coen qui n’oublient pas au passage de rappeler le sort fait aux petites gens qui n’ont pas su ou pu prendre en marche le train express de « l’American Way of Life » qui ne repasse pas si souvent qu’on le dit. Le film sera un solide succès commercial et critique qui permettra aux deux frères de mettre leur pas assuré dans le chemin souvent sinueux et caillouteux qui mène à l’indépendance artistique. On notera la partition musicale parfaitement adaptée de Carter Burwell qui sera associé par la suite à tous les films des deux frères qui ont avec le temps constitué une sorte de troupe.