No et moi est la pure et l'ignoble incarnation d'un cinéma qui se veut moralisateur , sermonneur et il faut le dire , ici , c'est absolument insupportable . En effet , le film de Zabou Breitman adapté d'un roman déjà pas terrible de Delphine de Vigan est bourré de sentimentalisme , de mièvrerie , de puérilité , d'infantilisme . Et ce , durant toute sa durée . Le scénario de No et moi est d'une bêtise sans nom , d'un déjà-vu et d'une niaiserie impressionnante : une jeune fille riche , brillante , à l'écart ( comme par hasard ! ) recueille son inverse , à savoir , une jeune fille sans éducation , sans domicile fixe . Et à partir de là , Zabou Breitman livre un film creux et piteux sans une once de mise en scène ( le film est en effet d'une laideur visuelle assez impressionnante , sans aucune saveur ) qui se veut engagé ( il ne l'est pas pour un sou ) . Pourquoi ? Parce que tout sonne faux à commencer par le jeu des acteurs qui surjouent tous , on ne croit pas une seconde aux personnages de cette jeune intello , première de classe interprétée par Nina Rodriguez , ou de la jeune fille à la rue campée par Julie-Marie Parmentier et encore moins aux rôles des parents . Cela est en soi déjà problématique . Et le film ne va pas plus loin que ce paradoxe entre les riches et les pauvres . On cherche à tout prix à forcer au spectateur l'empathie , la compassion sur ces personnages et notamment sur celui de No ( la scène assez hallucinante tant elle est surajoutée , surjouée , forcée où celle-ci cherche à revoir sa mère qui l'a abandonnée et qui refuse de lui ouvrir ) . Et franchement , la fin ... No et moi n'est qu'un film pompeux , père la morale , insupportable , raté aussi bien sur la forme que sur le fond et en aucun cas engagé .