Un film signé Zabou Breitman, injustement critiqué par la presse, trop habituée à des chefs d’œuvres de la part de la réalisatrice. Ok, No et moi n’est pas son meilleur film et n’atteint pas le niveau de « Se souvenir des belles choses » ou « Je l’aimais », mais c’est un film correct qu’on regarde avec plaisir et intérêt. L’histoire est belle, un peu démagogique et simpliste peut etre, mais touchante et intéressante, car bien emmenée par un casting de grande qualité. Nina Rodriguez est impressionnante, elle arrive bien à nous faire ressentir ses émotions, malgré son jeune âge et son manque d’expérience. Julie Marie Parmentier est également très crédible en SDF, dans sa façon de parler comme de se mouvoir, elle est investie par son rôle au point qu’on ne la remet jamais en question, quelque soit la scène. Zabou Breitman et Bernard Campan terminent à merveille cette distribution, ils interprètent des parents bobos compréhensifs et assez drôles (l’humour est justement distillé tout au long du film). On regrettera cependant que le film soit tourné à travers la vision d’une ado de 13 ans, le tout étant, de ce fait, un peu édulcoré et manquant peut etre de violence, de froideur, de noirceur. L’amitié qui se noue entre les deux filles est très belle mais il ne faut pas se poser la question de son réalisme, de sa véracité. De même, la voix off très présente tout au long du film, donne un coté documentaire assez dérangeant, on se demande parfois si l’on est dans une fiction ou dans un documentaire de TF1. Néanmoins, l’histoire tient en haleine, jusqu’à son dénouement relativement prévisible.
En résumé, du bon Zabou Breitman, réalisatrice surdouée pour capter l’émotion dans des situations simples. Un film qui traite d’un sujet délicat avec naiveté et candeur, et bénéficie d’un casting de haute volée.
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)