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inspecteur morvandieu
33 abonnés
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3,0
Publiée le 13 décembre 2023
Arnaud (F.Luchini) et Babette (K.Viard) sont en plein désarroi: leur vieux père (Michel Aumont), médecin à la retraite toujours en quête d'une cause à défendre, a contracté un mariage blanc avec une jeune et belle moldave sans papier. Bienvenue dans une famille de bobos -les deux frères et soeurs sont avocat et médecin- aux convictions et traditions humanistes bien ancrées. Cependant, la culture de l'altruisme et de l'empathie de Babette et Arnaud est mise à mal par le comportement de la jeune mariée dont le père s'est épris et qu'elle semble manipuler. La comédie, parfois amère, de Léa Fazer tourne le dos à la caricature du bourgeois et à la dérision. Sous l'aspect cocasse de certaines situations, les personnages sont justes, mesurés, et leur réaction, leur sidération ou leur incompréhesion devant la contrariété ou l'adversité sont légitimes, amusantes mais sans ironie. Le ressentiment qu'éprouvent Arnaud et Babette à l'égard de leur belle-mère fait vaciller leurs valeurs en même temps qu'il les culpabilise. Tandis que certaines rancoeurs se font jour et qu'affleure un autre thème, celui du poids de l'éducation, voire de la "tyrannie" du père.
Une jeune Moldave offre ses services sexuels à Michel Aumont (80 ans) en échange de son logement parisien, d'un mariage blanc et de cadeaux de toutes sortes, sous l’œil de ses deux enfants médusés. Un échange de bons précédés ou un éloge à l'immoralité ? Qui exploite qui ? En tout cas c'est bien traité et pas du tout manichéen... et ça interroge quelque peu sur le pouvoir de la beauté qui rend fous les hommes... (comme c'est dit à la fin). Une autre réflexion qu'engendre ce film : ce n'est pas parce qu'on est pauvre et sans papiers qu'on est forcément bon, et il y a parfois une bonne délation (comme celle de Snowden en 2011 ou spoiler: celle des deux enfants ici qui renvoient la Moldave dans son pays ). Film pas mal, mais j’ai pas trop apprécié les tromperies de Karine Viard comme une sorte d'apologie de l'adultère, quand son frère (Fabrice Lucchini) semble plus équilibré.spoiler:
Il n'y a que moi qui sois choquée par ce vieux cochon ? Une question soulevée par ce film et laissée en suspend, c'est l'abus sexuel sur une personne qui "ne peut pas dire non" au risque de se retrouver à la rue ou dans un avion retour simple au pays. Avec sa fille sous le bras. C'est vrai qu'elle n'est pas très sympathique cette immigrée moldave, et justement, ça pourrait rendre la situation plus intéressante. Personne ne prend sa défense, à aucun moment on ne fait de reproche à ce vieux nanti qui s'offre une dernière gâterie existentielle. Pis, on la traite de divers noms d'oiseaux. J'ai cru que Babette allait prendre position en sa faveur, après l'altercation à l'hôtel. Mais non. Le film n'est pas mauvais, mais je reste sur ma faim.
Malgré quelques maladresses de scénario, film pertinent, dérangeant voire… insolent et pernicieux ! Un vieil idéaliste épouse une sans-papier réac et sans scrupule, ce qui remet en cause le (bon) ordre établi dans la famille, coincée entre boboisme et intérêts...
Pour Karin Viard et Fabrice Luchini que j'adore. Un petit film français sans prétention, intéressant, mordant par moments, drôle souvent, vite oublié certes, mais son authenticité fait plaisir en le voyant.
J’avais vraiment été conquis par la bande-annonce du film qui annonçait un film très drôle sur un sujet original et dans l’air du temps. Et, malheureusement comme c’est souvent le cas, j’ai vu dans cette bande-annonce les meilleurs dialogues du film et surtout les plus corrosifs. Le film, dans son ensemble, est moins drôle que la bande-annonce mais apporte une vision assez critique de ce que l’on peut faire par amour et de tout ce que l’être humain est prêt à endurer pour obtenir un titre de séjour. Et là, on est très proche du traitement de « Droit de Passage » sorti aussi cette année puisqu’il ne faut pas hésiter à « coucher » pour y arriver. Les deux qualités principales du film sont étroitement liées : d’une part, le fantastique trio de comédiens Fabrice Luchini - Karin Viard – Michel Aumont et, d’autre part, des personnages bien étudiées avec leurs qualités et leurs défauts, ce qui les rend réels et réalistes.
C'est difficile de dire si cette famille est raciste. Quelque part, elle l'est. Mais sans réellement le vouloir. Sans s'en rendre compte. Peut-être même qu'au fond d'eux, ils pensent ne pas l'être. Mais quand on touche à leurs privilèges, à leur train-train quotidien parfaitement huilé, l'autre, l'étranger, représente une menace. Un danger. A la limite, ce serait plutôt de l'égoïsme. Cette Moldave, (loin d'être irréprochable non plus, de toute façon, on est toujours l'étranger d'un autre) et sa fille vont dynamiter cette famille et faire ressortir leurs défauts, leurs vices, leurs frustrations parfois légitimes comme le fait de ne pas avoir été compris par leur père. C'est vrai que c'est difficile de le comprendre comme c'est souvent le cas avec les personnes âgées. On peut le trouver déconnecté de la réalité. Et lui aussi n'est pas sans reproche. C'est aussi un vieux monsieur cherchant faire jusqu'à la fin ce dont il a envie et peu importe l'avis des autres en particulier ses enfants. C'est finement écrit et j'en ai appris beaucoup sur ces petits bourgeois parisiens ne cherchant à protéger que leurs petits intérêts avant tout.
Une comédie dramatique savoureuse, dotée de dialogues grinçants et d'acteurs impeccables, sans fausse morale. Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr
Après une première partie assez caustique mais somme toute relativement clichée, nous pénétrons dans un univers familial qui se délite et révèle des comportements protecteurs qui laissent à réfléchir. Le sujet est évidemment scabreux mais le film met les pieds dans le plat malgré la fin un peu décevante.
Le film a 7 ans, et bien sûr certains éléments sont assez éculés, à commencer par les incontournables codes parisiens des comédies françaises : les beaux immeubles hausmaniens, les métiers brillants des protagoniste (avocat, médecin), les appartements bien décorés, les vacances en Bretagne, les femmes de ménage un peu rugueuses qui vous déchargent des taches ménagères. Pareil pour certains ressorts du scénario, avec quelques élément vus et revus : l'adolescente des beaux quartier en rebellion contre son milieu, les intellectuels de gauche confrontés à la réalité des migrants sans papier, le collègue qui parait suffisamment jeune et beau pour que l'on sente venir la liaison sulfureuse. A cela s'ajoute un casting agaçant d'acteurs à la mode à l'époque (feu Benguigui, Viard et l'omniprésent Luccini) Si on met de côté tout ce folkore, il reste une histoire sur le fond intéressante : le fils mal aimé par son père, la fille en recherche de reconnaissance qui finit par s'émanciper de la voie imposée par son père, l'amour naif mais impossible du père pour une jeune réfugiée et le personnage ambivalent de la réfugiéeà la fois dans le besoin et cherchant à élever sa fille, mais sans gêne et sans scrupule vis à vis du père. Au final, malgré un cadre ultrabanal, un film complexe et bien joué.
Moi qui ne suis pas du tout fan du cinéma français en général, j'ai trouvé ce film divertissant. Bons acteurs, dialogue savoureux et histoire touchante. Je suis contente de ne pas être passée à côté.
On se demande si à la place d'une moldave, une sénégalaise, une tunisienne aurait subi le même sorte de la part des réalisateurs du film. Étrange à regarder ces films de bo-beaufs, ce sont toujours les femmes d'Europe de l'est qui sont vénales... Et personne n'aura vu de racisme dans ce film. Bien sûr !
Anne Le Ny : « Papa ou maman » en 2015 (3*), « On a failli être amies » en 2013 (3.5*) réalise avec « Les invités de mon père » une très bonne comédie. L’ambiance sulfureuse est plantée dès le début dans ce décor BOBO ; les dialogues se révèlent cash et savoureux. Le scénario nous délivre une bonne quantité de scènes cocasses alliant également gravité et sensibilité. Coté casting, nous sommes comblés avec une bonne prestation de Michel Aumont dans le rôle de Lucien, le médecin retraité aux convictions affirmées. Les enfants de Lucien sont joués par une remarquable Karin Viard et par Fabrice Luchini, qui réalise lui aussi une excellente prestation d’acteur. Le pitch : Lucien Paumelle a toujours eu des convictions fortes. Médecin retraité, il reste un homme d'action, réputé pour son implication dans de nombreuses causes humanitaires. Ses enfants prennent grand soin de lui et ils s’inquiètent lorsque leur père décide d’épouser (pour des raisons humanitaires) une bimbo moldave émigrée.