Après une spirale de drogues et d’excès, et un long exil en Louisiane, Adam revient en Europe, sobre et décidé à reprendre les fourneaux. Ce chef ambitieux et arrogant réouvre un restaurant à Londres avec ses anciens acolytes, visant les 3 étoiles du guide Michelin. Une success-story conventionnelle, plutôt bien filmée quand il s’agit de montrer l’enfer des cuisines. Et surtout portée par une distribution impressionnante : Sienna Miller, Daniel Brühl, Omar Sy, Emma Thompson… A tel point qu’Alicia Vikander et Uma Thurman sont reléguées à des micro-rôles ! La palme revenant à Bradley Cooper, très impliqué dans le rôle principal du chef exigeant et difficile. L’acteur francophile nous gratifie même de quelques dialogues dans la langue de Molière. Cependant, le film déçoit sur le scénario. Il reprend plus ou moins le même concept que « Chef », sorti l’année précédente. Mais là où ce dernier était un feel-good movie où le héros revenait aux « vraies » valeurs (famille et gastronomie), « Burnt » présente un univers complètement élitiste et déconnecté des réalités sans le remettre en cause. L’objectif du protagoniste est très superficiel (même s’il on comprend que l’étoile Michelin est un symbole de rédemption). Et le film ne célèbre pas du tout la gastronomie. La nourriture se gâche, se jette, et sert de support à des querelles d’égo, ou à des ultra-riches et des critiques pompeux. Au milieu de tout cela, si Bradley Cooper est très convaincant, son personnage est antipathique au possible. Manipulateur, arrogant, violent, instable, égocentré, on n’a pas vraiment envie de le voir réussir, si ce n’est pour le salut de ses co-équipiers, plus humains. Résultat en demi-teinte, donc !