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    Le Complexe du Castor
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    3,5
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    489 critiques spectateurs

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    Pierre Chambon
    Pierre Chambon

    1 abonné 196 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 novembre 2024
    un film sur la dépression, comme le dit le synopsis - mais ce qui est intéressant, c'est que pour guérir, il faudra arrêter de se regarder, se couper de son narcissisme et s'ouvrir aux autres
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    195 abonnés 2 511 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 août 2024
    Le Complexe du castor est une comédie dramatique réalisée et avec Jodie Foster réussie.
    Le pitch marche plutôt bien, avec une idée assez loufoque : un homme au fond de sa dépression, retrouve goût à la vie par le biais d'une ridicule peluche de castor qu'il anime de sa main tel un ventriloque (avant qu'il ne devienne totalement dépendant de cette peluche pour interagir avec son monde).
    Les personnages sont très touchants, notamment le duo entre Mel Gisbon et sa peluche de castor. Petit bémol sur l'écriture des deux personnages d'adolescents, anormalement surdoués sur tous les points.
    L'humour marche très bien et les revirements dramatique ne tombent pas dans le mélodrame. C'est bien dosé.
    Mel Gibson porte parfaitement ce rôle burlesque pour ne pas dire complètement fou. Sans doute une de ses performances les plus réussies. A ses côtés, Jodie Foster est toujours aussi juste dans son interprétation. A noter également des interprétations d'adolescents très convaincantes par les jeunes Anton Yelchin et Jennifer Lawrence, deux acteurs qui se sont confirmés bons comédiens par la suite.
    Très sympa.
    Adam67
    Adam67

    2 abonnés 485 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mars 2023
    Le complexe du Castor est un film dramatique sorti en 2011 réalisé par Jodie Foster. Le casting est bon avec Mel Gibson, Jodie Foster et Jennifer Lawrence. Ce film traite un sujet difficile, mais important la dépression.

    Comment se sortir de la dépression, quand le bonheur lui-même semble avoir cessé d’exister ? S’est-il déjà manifesté, est-ce que nos souvenirs heureux existent réellement ou sont-ils un moyen trouvé par notre cerveau pour ne pas mourir de tristesse ? Rester enfermée dans une cage virtuelle sans jamais pouvoir en sortir. Rester impuissant face à notre vie. Faire un boulot qui n'est pourtant ni stressant ni pénible, mais qui ne nous plait pas en attendant désespérément que le poste qui nous passionne arrive à notre porte, sans savoir si finalement cela nous rendra heureux ou non. Piégé dans un appartement miteux dans un boulot minable pour ne pas retourner sur les lieux qui nous fait perdre notre joie de vivre. Est-ce que l’on pourra un jour être heureux ? Est-ce que tout va s'arranger ? On espère tous un miracle, une personne qui vienne nous sauver, mais il n’y a personne, elle n’arrivera pas et si oui quand arrivera-t-elle ? Il n’y a personne, il n’y a que les faux espoirs, les désillusions et la souffrance. Nous mettons des semaines à se relever d’une crise qui perdure encore et encore, mais quelques minutes à replonger. Il faut se battre pour s’en sortir, mais se battre contre qui au juste ? Le monde ne veut pas de nous, les gens nous jugent, nous méprisent et nous haïssent. On ne peut pas gagner, on essaie de changer notre manière de vivre, d’être apprêté pour essayer de plaire en sachant que personne ne viendra vous chercher à moins de baisser statistiquement nos attentes. Non c’est surtout pour paraître bien aux yeux du monde et pour se mentir à soi-même, refuser d’accepter que l’on ne va pas bien en se créant une carapace, en se divertissant avec des films, des séries, des livres, des jeux vidéo ou des faux-amis pour oublier. Oublier car il n’y a pas de solution, on est impuissant, il nous manquera toujours un élément pour nous rendre heureux, un travail qui nous passionne, un amour perdu ou des rêves irréalisables. Quand on tombe, on veut voir le monde s'écrouler avec nous. L'insatisfaction, l’impuissance face au monde qui nous entoure ne laisse de place qu’à la tristesse et la colère.

    Ce film n'est peut-être pas le plus cinématographique, mais il réussit ce qu'il entreprend, toucher le spectateur au plus profond de son être.
    Ghighi19
    Ghighi19

    67 abonnés 1 869 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2021
    Il faut voir ce film mal connu pour Mel Gibson qui est tout simplement incroyable. D abord c est un grand acteur mais là il se donne à 100 pour 100 pour ce rôle complexe dans lequel il est inoubliable. La réalisation de Jodie Foster suit ses comédiens. Un vrai joli film .
    Ookikoudai
    Ookikoudai

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 avril 2021
    J'ai adoré ce film. Autant j'avais bien aimé mais sans plus "le petit homme" de Jodie Foster, autant celui-là je suis rentré dedans à pleine marmite. Le ton est à la fois simple et très pénétrant dans sa simplicité. Je trouve que Jodie Foster a une patte toute à fait particulière dans la réalisation qui se reconnait bien. Le film présente des séquences déstabilisante sur le plan psychologique, voire dangereuse, pour autant ce n'est pas du tout un film "psycho", le rythme est très bien soutenu et les éléments s'enchaine comme une bobine de film (ça tombe bien). C'est aussi ce que j'aime dans celui-ci au niveau du ton : il traite d'éléments dans un rapport à la psychologie assez fins, très intéressants, presque nouveau dans la manière (la rapidité avec laquelle la chose est créé faisant forme "d'impact"), mais il n'y a pas des caisses qui sont fait dessus. Ils passent naturellement avec le reste alors qu'ils mériteraient certaines éloges pour leur profondeur, de ce point de vue je trouve qu'il y a une forme de grande intelligence sensible vivace et à la fois humble, ne se saisissant pas elle-même (dans la réalisation scénaristique).
    Les autres raisons pour lesquelles j'ai adoré : j'ai trouvé chacun des rôles joués très juste, les acteurs bien choisis (un tout petit peu moins pour Jennifer Lawrence, mais très bien quand même). En particulier Mel Gibson, vraiment très très bon dans ce rôle. Ensuite, j'ai trouvé l'idée très originale, et j'ai beaucoup aimé tous les rapports humains développés. Il y a des scènes touchantes pouvant faire mourir de petites larmes au bord des yeux pour les plus sensibles, Jodie Foster s'intéresse beaucoup aux relations familiales.
    Je ne vais pas m'attarder plus, mais j'ai trouvé ce film rarement prenant, je n'ai pas décroché du début à la fin, il m'a envouté sans me dissoudre (ce qui est ma définition d'un bon film :) ).
    Dx M.
    Dx M.

    63 abonnés 774 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mars 2021
    agréable surprise... ce film est un drame psychologique qui commence comme une sorte de comédie mais qui dévoile peu à peu le côté sombre de la dépression dont souffre le personnage principal... l histoire est originale... les acteurs sont convaincants... mention spéciale à la prestation de Mel Gibson qui est magistrale... la mise en scène est soignée... les 20 dernières minutes sont très émouvantes... bref j ai vraiment bien aimé...
    bug bunny
    bug bunny

    41 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2021
    Un film qui très original et pédagogique et aussi fait de la psychologie un peu trop même avec essaie quelques fois après sait un bon moment qu on passe
    Nicolas V
    Nicolas V

    53 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 février 2021
    Synopsis : un homme d'affaire, père de famille en dépression et rejeté par son entreprise ainsi que son entourage, se réfugie derrière une peluche pour refaire surface. Il s'agit d'un castor.

    Critique : une comédie dont le fil conducteur de l'intrigue est la psychologie des personnages dont un des thèmes forts est la conquête d'identité et la recherche de sa singularité. Une histoire faite de sarcasme et dotée de beaucoup d'humour.
    AdriBrody
    AdriBrody

    9 abonnés 621 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 décembre 2020
    Un film simple, mais pourtant au message très fort. La dépression est une maladie avec laquelle il est difficile de vivre et pour la surmonter, toute solution est bonne à prendre. Pour Walter, c'est une marionnette de castor grâce à laquelle il extériorise bien ses douleurs et lui permet de s'exprimer plus librement. Même si la dépression pourrait être accentué, qu'il pourrait parfois y avoir plus de fonds, ce film est une bonne surprise. Le casting y est bon, Mel Gibson est convaincant, Jodie Foster et Jennifer Lawrence sont aussi biens.
    C'est une histoire sombre et très triste. Comme dans la vie, Walter qui représente un dépressif, est délaissé par ses proches, le trouvant bizarre ou fou. Et c'est un cercle vicieux terrible que de laisser un dépressif en quête d'amour et de bonheur. Tout s'écroule sur lui et ce qui doit arriver arrive. Ca finit pourtant globalement bien (la fin fin, pas ce qui arrive avant), ce qui reste un message d'espoir positif qui ne reflète pourtant pas toujours la réalité.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 568 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 octobre 2020
    Voici un cas où un concept de film qui est si absurde qu'il m'est pratiquement impossible de me lancer dans une critique. Au moment où le Walter de Mel Gibson trouve une marionnette de castor dans une benne à ordures et décide de la mettre j'ai roulé des yeux et j'ai su que j'avais des ennuis. C'est un film sérieux sur un homme dépressif au bord du suicide (Mel Gibson) qui développe une deuxième personnalité pour y faire face. Cependant la façon dont il le fait est ridicule. Il fait le ventriloque grossièrement avec une grande marionnette de castor battue qui ressemble à Michael Caine et il refuse de parler par lui-même. Tous ceux avec qui il interagit pour la plupart ignorent le fait qu'il fait le ventriloque. Malgré son intrigue étrange, Le Complexe du Castor a l'air d'être construit en collant divers clichés. Dans l'ensemble je ne crois pas que Walter ai besoin de ce dispositif de marionnettes...
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 mars 2020
    FILM OU CADRE ?

    Le cadre d’un film joue sur la perception qu’on a de lui. Un peu comme celui d’un tableau, ce cadre dirige l’interprétation et oriente nos conclusions. Rares toutefois sont les réalisateurs qui, comme Foster pour Le complexe du Castor, manipulent directement notre interprétation en touchant à ce cadre plutôt que de se concentrer sur le film, qui en théorie contient déjà naturellement, en tant qu’objet fini, certains motifs à notre ressenti – le cadre n’est pas l’œuvre, après tout. Néanmoins elle semble avoir pris un malin plaisir à se ficher du contenu pour… qu’on ne puisse pas le ficher.

    Le film a été sorti de la Black List de 2008, un sondage conçu (et qui agit) comme la poubelle d’Hollywood. On ne le connaît paradoxalement que pour les pépites que des artistes attendris arrivent à en sortir. On peut supposer que les artistes attendris qui ont su voir le potentiel du scénariste Kyle Killen, en l’occurrence, étaient Foster et Gibson, liés dans l’entreprise par le courage de leur amitié. Ce dernier sortira d’ailleurs aussi le Castor d’une poubelle.

    DR. BEAVER ET MR. WALTER

    Le Castor, ou Mr. Beaver en VO dans le texte, c’est une marionnette dans laquelle le personnage de Gibson (Walter Black) va déverser sa personnalité maniaco-dépressive jusqu’à lui faire mimer et ventriloquer sa vie entière.

    > Hello. The person who handed you this card is under the care of a prescription puppet, designed to help create a psychological distance between himself and the negative aspects of his personality. Please treat him as you normally would, but address yourself to the puppet. Thank you.

    Pour quoi faire ? Pour se guérir lui-même de cette dépression profonde qui est la cause de sa séparation d’avec sa femme (Foster) et de l’écroulement de son business jadis prospère. Pour rendre ça un peu crédible au regard des autres personnages, il va faire croire que c’est une prescription de son psychiatre, une technique “qui fait un tabac en Suède”. L’étape d’après, c’est de rendre son comportement crédible aux yeux du spectateur, et ce n’est pas gagné.

    > This is a picture of Walter Black, a hopelessly depressed individual.

    EMPATHÉTIE

    La mine d’abord piteuse, le film se fait un allié primordial et précoce de l’attendrissement qu’on éprouve en tant que spectateur et qui a en fait motivé tous les étages de sa création : le script et le Castor ont tous les deux été sortis d’une poubelle (je l’ai dit) et ils ont accédé chacun à la postérité parce que quelqu’un, à un moment donné, a éprouvé de la pitié à leur égard. L’amorce n’en est que plus geignarde mais elle devient aussi décalée et opaque – une soupe atmosphérique qui est sûrement la cause à ce que des critiques tels que Roger Ebert partagent mon sentiment d’une première partie frisant le ridicule.

    Mais l’attendrissement va nous être vital, nous faisant vite oublier le peu de pertinence de sa genèse, et rendant du même coup la crédibilité facultative – oui, carrément. C’est notre petit cœur tout ramolli qui va nous attacher au Walter surjouant tellement sa dépression (j’ai bien dit Walter le personnage, pas Mel l’acteur) qu’elle atteint le registre pathétique, et qui va créer notre lien avec Mr. Beaver.

    > Starting over isn’t crazy. Crazy is being miserable and walking around half asleep, numb, day after day after day. Crazy is pretending to be happy.

    QUAND UNE PELUCHE DEVIENT PERSONNAGE

    Filmée en gros plans mignons (ou “du rôle empathique du grand angle”) et animée avec attachement par la main de Walter, la peluche oscille entre l’absurde et le rigolo, faisant simultanément sourire et froncer les sourcils. Le froncement s’accentuera quand Mr. Beaver aura fini de “réparer” Walter : un peu précipité par une voix off colmatant les transitions à coups de Scotch (vous savez, le gros marron, là), le processus de guérison fait de nouveau de lui un bon père et un mari parfait. Hm. Weird flex but okay.

    Ici, on voit totalement pourquoi Jim Carrey a été considéré pour le rôle, et il n’en faut pas beaucoup pour avoir l’impression que c’est lui qui incarne la seconde personnalité de Gibson, celle qui ravive son accent australien et barbouille son dialecte de “hoy, mate” pour faire parler et se mouvoir la marionnette : cette grande naïveté dans le drame, c’est totalement le genre de Carrey (pas l’accent australien, évidemment) et on n’a aucun mal à imaginer une version à la Tom Shadyac du Castor : il aurait pu être un élément de comédies comme Menteur menteur ou Bruce tout-puissant – que ce soit voulu ou non, Foster retrouve en tout cas les quelques fibres qui ont fait marcher ces comédies sur la corde raide du blockbuster tragicomique.

    > No, Meredith, you’re talking about a bloody puppet. We’re talking about a miracle.

    FOSTERING THE DOUBT

    Son film ne se prétend surtout pas psychologique ou psychocohérent (Walter lui-même a inventé la “marionnette thérapeutique” pour justifier au regard du monde la dissociation de sa personnalité) mais il le devient de lui-même : la marionnette ne cessera jamais de nous paraître trop étrange, même lorsqu’elle devient le PDG (oui oui) et la mascotte de l’entreprise de Walter, dont elle devient responsable de la renaissance. Juste parce qu’elle est mignonne, elle masque le drame d’un profond délabrement psychologique, ce qu’on ressent durement et qu’on peut difficilement tolérer (certains spectateurs décrocheront d’ailleurs définitivement à cause de cette fausseté qui dure loooongtemps – et ça se comprend).

    À cet endroit-même où le Castor, en tant que mascotte, revêt son apparence la plus pure d’inoffensif muppet, et au-delà du dérangeant déni de la maladie mentale par Walter ET le film à la fois, quelque chose ne va pas : même les films avec Jim Carrey ont un débouché violent ; Walter ne va pas parler avec sa main pendant le reste de sa vie, le bobard ne va pas tenir toujours et la patience de sa femme trouvera ses limites (d’autant plus vite avec Foster).

    Avant que tout cela n’arrive à une conclusion concrète, une relation d’amour-haine entre le spectateur et le Castor commence, ce en quoi la traduction du titre est bien trouvée et a eu raison de ne pas se restreindre à être littérale : le Castor est… complexe. D’ailleurs, il n’a même pas de nom : comment pourrait-on lui faire confiance ? Le doute s’installe que Foster prendra soin de ne pas résoudre avant longtemps – ce pour quoi j’admire son film.

    Des deux fils de Walter (le petit qui aime autant le Castor que son père et pour qui l’on s’inquiète qu’il ne vienne à les confondre dans son jeune esprit, ou le grand qui trouve toute l’idée du traitement débile et dont on s’inquiète qu’il provoque la rupture d’avec son père), on ne sait plus auquel donner raison : faut-il montrer de l’affection ou du scepticisme pour Walter et son compagnon fourré ?

    MANIPULER LE CADRE

    Ce qui rendait l’introduction désagréablement indécise s’est bonifié mais est demeuré là : Foster manipule encore le cadre, bloquant notre interprétation, nous imposant le dilemme, nous rendant impossible de faire le moindre choix empathique. Seul son propre personnage évolue à l’aise dans ce ballet mental dont elle a particulièrement pris soin qu’il lui convienne, à défaut de le départir de son style trop clinique qui trouvera son paroxysme avec Money Monster cinq ans plus tard, et à l’inverse de la magnifique représentation de l’instinct maternel qu’elle avait distillé dans Little Man Tate – il est toutefois probable qu’un tel traitement était nécessaire pour lui permettre de toucher à la racine de notre ressenti sans lui mettre autre chose sous la dent qu’une nullité prémâchée.

    The Beaver omet cependant de transmettre une intimité qui soit durable : la famille, dans l’esprit de Foster, est une machine paramétrable qui se dispense visiblement de tendresse au-delà des quelques scènes convenues par le standard. Mais il n’y a bien que ça de standard. Quand on y pense, il fallait même oser le faire, ce film. Un peu inconfortable mais trop tentaculaire (l’air de rien) pour être taxé de malsain, le scénario va jusqu’au bout de son concept – en cela, on peut remercier le caractère de Foster, que cela tenait à cœur d’éplucher petit à petit le visuel marrant pour ne laisser que le noyau dur et amer, pétri de fortes émotions négatives et d’une lutte acharnée et usante contre la maladie, jusqu’à la coupure. Littérale. Celle du bras de Walter avec le Castor au bout.

    CONCLUSION

    Pour aller aussi dans la comédie noire, Foster a dû en faire une comédie de l’or noir : refusée par plusieurs studios, elle a trouvé un financement en Arabie Saoudite pour que son idée vienne au monde. Film d’amitié, scénario familial, ne nous y méprenons pas : sous l’épaisse couche d’un divertissement à peine original, se cache pour qui veut la voir une production avec une forte personnalité ainsi que l’impitoyable et très sérieuse manipulation de l’esprit humain par une adorable peluche.

    Dans une puissante trahison de l’attachement qu’elle a elle-même créé, Foster parvient à faire de son Gibson d’ami la marionnette de lui-même même si, derrière le courage de faire écrouler son propre château de cartes, elle ne cache pas d’atouts majeurs et ne justifie pas toujours la gêne qu’elle répand à l’étage psychologique. Si toutefois cette dernière n’envahit pas le spectateur et qu’il sait la gérer, il y verra peut-être un ingenrable succès.

    > This is a picture of Walter Black, who had to become The Beaver, who had to become a father, so that one day this might just become a picture of Walter Black.
    Audrey L
    Audrey L

    639 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 février 2019
    Une histoire aussi inattendue que sa fin est tragique. Un homme dépressif qui "joue" à la marionnette Castor pour éviter de se suicider et reprendre sa vie en main (littéralement), une drôle de façon de faire une thérapie. Si l'on rit dans un premier temps de voir tout le côté cocasse de la situation, on passe bien vite aux soupirs de compassion en voyant le fardeau que devient ce traitement pour les proches de l'homme. On se demande même ce que l'on aurait fait à la place de l'épouse... Le film accuse cependant une certaine redondance (on en a vite sa claque de la marionnette, surtout qu'elle a un capital d'agacement très élevé) et quelques moments creux. Mais cette marionnette est si bien animée et mise en image qu'on ne se focalise que sur elle, Mel Gibson, j'avoue honteusement ne l'avoir vu que lors qu'il n'avait pas son Castor. La conclusion de cette thérapie est vraiment surprenante, et l'on n'ose imaginer que cela s'est réellement terminé de cette façon (trop horrible pour être vrai, non ? On n'ose même pas vérifier...), pauvre homme. On plaint autant le dépressif que sa famille qui le porte à bout de bras, les deux points de vue sont aussi bien défendus, et la courte durée du film (1h30 générique compris) permet de ne pas s'y ennuyer. La famille en question a l'air aussi frappée que le père (le garçon qui défonce le mur de sa chambre à coups de tête... Le futur Castor de la famille ?), vraiment cette histoire fait autant sourire que compatir.
    Max Rss
    Max Rss

    199 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 avril 2019
    L'histoire de ce père de famille dépressif, qui trouve en ce castor en peluche, un moyen de combattre sa dépression, faut avouer que ça sentait vraiment le purin. Heureusement, Jodie Foster est une cinéaste intelligente. Et ce "Complexe du castor" n'est pas la catastrophe que son pitch laisse redouter. Mais, peut-on parler de bon film pour autant ? Assurément non. Parce que si cette histoire a de quoi séduire au début, en usant d'un ton assez cynique, force est de constater qu'elle le range vite au vestiaire pour alors s'orienter vers une réconciliation familiale des plus convenues. L'illusion d'avoir une comédie mordante dure une vingtaine de minutes. Ce qui est d'autant plus décevant venant de Foster. Finalement, on retiendra en priorité le contre emploi de Mel Gibson.
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 décembre 2018
    Par une justesse de tous les instants, la réalisatrice réussit à rendre crédible et passionnante cette thérapie improbable, mais qui doit également beaucoup à la prestation de Mel Gibson. Le script mixe une histoire d’adolescents qui est également, en creux, une sorte de thérapie, avec un rôle réécrit sur mesure pour Jennifer Lawrence. Malgré son jeune âge (elle à vingt ans au moment du tournage), elle offre déjà une présence impressionnante, réduisant Anton Yelchin au niveau d’un simple faire valoir. Enfin Jodie Foster n’hésite pas à jouer une épouse psychorigide, remplie de bonne intentions, qui sous son vernis policé, n’offre pas la moindre soupape a cet univers devenu irrespirable. Filmé avec un visuel élégant, et accompagné d’une musique jamais hors de propos, ce troisième film de l’enfant prodige du cinéma, par la grâce d’une fluidité rare, est une vraie réussite. Seul point noir, l’humour qui devrait apporter distanciation et respiration m’a semblé bien faiblard, avec parfois des répliques qui tombent à plat. C’est peu de chose comparé aux qualités de l’ensemble et en particulier d’un happy end habile, hésitant et fragile. Après tout, il reste encore un bras… Avec « Le complexe du castor » Jodie Foster a remis en selle son ami et très controversé Mel Gibson.
    Guide de Survie du Cinéphile Amateur
    Guide de Survie du Cinéphile Amateur

    17 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2018
    Enorme coup de cœur que cette nouvelle réalisation de Jodie Foster, qu’on retrouve trop rarement derrière la caméra. Partant d’un postulat qui pourrait paraître farfelu (l’histoire d’un homme qui va revivre au travers de sa marionnette) et tourné rapidement à la farce voire au ridicule, Jodie Foster choisit d’orienter son récit sur l’aspect psychologique, en abordant un sujet sombre : la dépression d’un père de famille et les souffrances qu’il éprouve, ainsi que ses proches. Clairement, on est loin de la comédie, l’intrigue virant plutôt du coté du drame psychologique.
    Le scénario est d’ailleurs nettement plus complexe et profond qu’il n’y paraît, il aborde des thèmes forts de manière intelligente, sans tabou, et en évitant autant que faire ce peut les clichés habituels, chose assez rare lorsqu’un film choisit de traiter de la dépression, de la bipolarité ou de la schizophrénie. On ne peut être que touché par la vie de cette famille qui tente de remonter la pente, de retrouver un semblant de normalité alors que le père sombre dans son autisme et sa solitude. Les personnages sont tous bien écrits, chacun vivant et ressentant à sa manière la dépression du patriarche : la femme qui cherche à retrouver son amour passé et sa vie d’avant, l’aîné qui ne veut surtout pas ressembler à son père (et liste toutes leurs similitudes) et enfin, le plus jeune fils, qui s’isole de plus en plus et souffre du manque de repères. Bien sûr, pour que des personnages nous touchent autant, il est essentiel qu’ils soient bien interprétés et que de bons acteurs leur donnent vie. C’est à ce niveau qu’intervient l’atout majeur du film, dans le choix audacieux et clairement payant de prendre Mel Gibson comme acteur principal pour incarner Walter Black. Une quinzaine d’années après "Maverick", Jodie et Mel sont à nouveau réunis, et le résultat est plus que concluant. Gibson est tout simplement extraordinaire, bouleversant d’authenticité, de fragilité, de sensibilité, de souffrance intériorisée. Le combat qu’il livre à lui-même pour survivre, ou du moins pour tenter de retrouver un semblant de vie, nous va droit au cœur et colle à merveille à la peau de Gibson, toujours très juste en père aimant et perdu. Cette performance permet d’ailleurs à Mel de se réhabiliter quelque peu auprès du public (ressusciter !) et de rappeler à ses trop nombreux détracteurs qu’il est un acteur (et un réalisateur) hors norme et bourré de talent… Rien que pour cela, et aussi pour la sensibilité qu’elle a su insuffler à son film, merci Jodie Foster !
    Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)
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