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guigui59
2 critiques
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5,0
Publiée le 31 mai 2024
J'ai enfin vu ce film dont je me souviens qu'il avait fait grand bruit lors de sa sortie (j'étais môme). Bien qu'en 1972 on ne parlait pas de "relation toxique" ni de "pervers narcissique" , c'est tout à fait de cela dont il s'agit. Et quand on a vécu ce genre de relation, on se rend compte combien tout est authentique, dans toute sa noirceur et sa violence, et sans aucune exagération. Un film vraiment édifiant, très bien mené et joué. Jean Yanne est un super acteur, et Marlène Jobert prouve, après Le Passager de la Pluie, qu'elle est douée dans la tragédie.
S'il est vrai que Maurice Pialat réalise une oeuvre autobiographique, au moins partiellement, alors le cinéaste fait preuve de lucidité et de courage au regard du rôle qu'il fait tenir à Jean Yanne, son double donc. Car l'acteur compose un homme parfaitement odieux, cynique et égoiste, un type grossier qui fait vivre à sa maitresse une relation brutale et chaotique au point qu'il incite celle-ci à ne plus l'aimer. Précisément, ce sont les derniers moments de la liaison entre Catherine et Jean que Pialat met en scène selon son style de toujours, abrupt. Le réalisateur montre la lassitude d'un couple en bout de course, les hésitations et revirements de Catherine.
Le film explore un cas de figure et un quotidien courants, et l'approche de Pialat a le mérite d'y déceler une vérité simple, prosaïque, rarement décrite au cinéma sous cette forme. En revanche, quoique le couple que forment Marlène Jobert et Jean Yanne soit convaincant, on a plus de mal à imaginer l'attachement de Catherine pour un homme comme Jean. Peut-être parce que Yanne joue de façon un peu trop uniforme -je n'ose pas dire monolythique- les brutes épaisses, qu'on ne devine pas assez les nuances et la vulnérabilité de son personnage. Le comédien se montre plus à son aise dans les coups de gueule que dans l'expression de la souffrance sentimentale.
Deuxième long-métrage de Maurice Pialat, Nous ne vieillirons pas ensemble a plutôt mal vieilli – c’est un peu ironique compte tenu de son titre. Largement autobiographique, ce film considéré comme un classique dans la filmographie du cinéaste français raconte le délitement d’un couple d’amants incarnés par Jean Yanne et Marlène Jobert. Le premier est absolument dégueulasse avec la seconde, passant son temps à la rabaisser, à l’insulter, voire à la frapper. Et si elle finira par le quitter (au bout d’une heure, ouf !), c’est presque en s’excusant, comme d’ailleurs semble s’excuser en permanence le personnage incarné par Macha Méril, qui joue l’épouse légitime de Jean Yanne. Vu d’aujourd’hui, un tel décalage entre la violence systémique d’un mâle dominant et la réaction à peine audible de ses compagnes est à la limite du soutenable.
Ah c'est sur, c'est pas "Scène de la vie conjugale" 2 le retour. Rien à voir avec Bergman. "Nous ne vieillirons pas ensemble" c'est du pur Pialat : autobiographique, lucide, déroutant, réaliste... Et ça se déroule en une succession de séquences (séjours à la mer, balades en voiture, chez les beaux parents...) ou Pialat scanne les aléas de la fin d'un couple typique de cette France pompidolienne des années 70. Marlène Jobert est ici vraiment sublime et Jean Yanne, dans un registre à la fois rude et tendre, casse la baraque. Pourtant le film s'éternise et manque d'ennuyer à cause du caractère un peu redondant de certaines situations. De même, le rôle tenue par Macha Méril (l'épouse officielle, pourtant) n'a pas grand intérêt. Mais globalement, le charme opère.
Comme pour L’enfance nue(1968), (son premier long), Nous ne vieillirons pas ensemble revêt un évident caractère autobiographique. Dans les rôles des amoureux contrariés, Catherine et Jean, Marlène Jobert et Jean Yanne sont beaux, sont bons, ensemble comme séparément.
La résonance est toute personnelle pour Pialat, qui se sert de la caméra comme d’une psychanalyse. Il règle ses comptes avec lui-même, tant il n’a échappé à personne que Jean, dans le film, cinéaste raté, c’est lui. Il se voit nul, méchant et vraiment très con. Dans une brutalité bestiale, libidineuse et vitreuse. Ce qui en dit long sur la souffrance du bonhomme, et la façon dont il l’imposait aux autres, toujours dans le conflit fou et fort.
Nous ne vieillirons pas ensemble au-delà d’un exercice psychanalytique de haut vol pour son auteur, est une remarquable variation sur le fil du désordre amoureux, avec ce que celui-ci fait de nous, en termes de vulnérabilité. Ce film sera finalement à l’image de son réalisateur, écorché vif, et dans la souffrance, c’est très beau.
Le second long-métrage de Maurice Pialat, sorti en 1972, s’inspire du propre vécu du réalisateur. C’est ce qui lui donne une certaine saveur car l’histoire en elle-même reste représentative du cinéma français de cette période, à savoir un couple qui se déchire lentement. Après une première partie très laborieuse basée sur le concept du « je t’aime, moi non plus », le récit prend son envol avec la véritable fracture conjugale. Cet homme odieux interprété par Jean Yanne, (son monologue dans la voiture est saisissant de cruauté) devient ainsi plus humain lorsque sa maîtresse (Marlène Jobert) l’abandonne définitivement. Avec des plans-séquence sans grande ingéniosité (la patte du cinéaste), on est face à une retranscription crue de la société misogyne de l’époque. Bref, un film austère sur les thèmes de l’amour et de la manipulation.
On sait le caractère autobiographique de l’œuvre, la volonté de Pialat de coller le plus possible à la réalité de ce qu’il a vécu (il a tourné sur des lieux qu’il a lui-même fréquentés et faisait refaire entièrement la décoration si celle-ci avait été changée entre-temps). On imagine donc aisément l’enjeu au cours du tournage de la relation entre le cinéaste et son acteur principal, sa créature en même temps que son alter ego. C’est un sujet fascinant pour qui s’intéresse aux ressorts de la création artistique mais cela reste extérieur au film, le spectateur n’étant pas censé connaître les liens existant entre l’histoire vécue et l’histoire montrée. C’est sans doute ce qui a permis de tirer (douloureusement apparemment) le meilleur de Jean Yanne mais c'est aussi le reproche que je ferais au film : Pialat mise tout sur son acteur principal, peut-être trop. J’ai regretté par exemple qu'il n’ait pas davantage exploité le rapport de son personnage (et donc de lui-même) avec le cinéma. On le voit citer des films de Dreyer ou de Hitchcock à divers moments du film pour faire des comparaisons avec l’état de sa relation amoureuse. Il est dommage, je trouve, que ces comparaisons entre cinéma et vie vécue, entre réalité fantasmée et exposée ne se traduisent pas en images, des images en contrepoint qui auraient peut-être donné plus d’ampleur à des personnages pas toujours intéressants et plutôt ordinaires. On me dira que Pialat s’en fout puisque ce qu’il veut raconter, c’est sa propre histoire dans sa réalité crue, que là est la singularité et le génie de son geste, que de cette vérité naît l’émotion... Ce à quoi je répondrais qu’à une autobiographie radicalement naturaliste, on peut préférer l’autobiographie plus secrète, celle qui se cache à l’intérieur d’une histoire, qui se devine à travers un plan, un mouvement de caméra, celle qui existait déjà, bien avant Pialat, dans la littérature ou la peinture, bien avant le cinéma.
Il y'a de quoi s'enorgueillir de ce film, oui, vraiment. Déjà, de par sa narration par brides, regroupés en saccades, de sa course poursuite sur les routes de cette histoire malsaine et tortueuse, d'un amour qui prend fin mais qui ne se termine pas ! De cette relation qui se délite, toutes sortes de qualificatifs retors et contradictoires me viennent, dégueulasse, sublime, onirique, toxique, crasse, renversante ... On rigole d'ailleurs franchement de certains coups de vaches que l'on imagine pour autant nettement provenir des entrailles de son réalisateur. Jean Yanne, son - fantastique - pendant ici, intime une profonde tristesse à la fois ardente et maladroite dont lui même est incapable d'y répondre devant son revirement soudain et imprévisible.
Marlène Jobert elle dérive autrement. Elle s'en prend plein la tête, c'est d'ailleurs très moche. Pour autant le contre pied est sidérant, non pas dans le parcours, mais sur sa finalité. Je veux évidemment parler de ce générique de fin, un éloge à son personnage. Les invectives à base " tu es vulgaire ", " tu n'es qu'une fille de concierge ", et toutes les empoignades sont éclipsés devant tout l'amour de ce type pour elle. Le conte de fée n'est pas là ou l'attend. Comme quoi !
Nous ne vieillirons pas ensemble est un film de rupture, tout se casse, brise les codes et attentes, la mise en scène qui nous prend à la gorge ne laisse à sur ce point aucun échappatoire. On y reviens sans cesses, il y règne une souffrance compulsive, addictive, on n'y échappe pas ...
La relecture du conte de La Belle et de La Bete revu et corrigé par Maurice Pialat tiens la corde et confond les mythes en la matière. Ceci ne ressemble à rien de commun. Ce film est d'un certains coté une ode à la mélancolie et au malheur des égocentriques. Egocentriques ne veut pas dire égoïstes, car une chose est sur, Nous ne vieillirons pas ensemble n'est que partage.
Maurice Pialat signe une composition sur l'ennui et la solitude, nous implique, et ressort gagnant et perdant. Sans rien forcer, il ne choisit pas, c'est sa maestria qui le fait. Un Grand, un très Grand metteur en scène !
Magnifique film. Le déchirement du couple, la philosophie de l’amour sont ici parfaitement développés et soutenus par des acteurs remarquables. Classique
Jamais vu ce film de Pialat auparavent. Il vaut surtout pour la prestation géniale du grand Jean Yanne, d’ailleurs couronné par un prix d’interprétation à Cannes en 1972, amplement mérité. Marlène Jobert est formidable aussi, dommage qu’elle ne tourne plus depuis longtemps. Un beau film sur le couple, ses déchirements et son délitement, drôle, féroce, politiquement incorrect. Une belle découverte.
Nous ne vieillirons pas ensemble nous dessine une histoire d'amour qui se détériore au fil des années. Jean (Jean Yanne) un cinéaste raté se comporte de façon odieuse envers sa jeune maîtresse Catherine (Marlène Jobert) et celle-ci doit supporter les changements d'humeur de son amant. C'est une relation fragile qui oppose brutalité et douceur. La sensibilité de Marlène Jobert est touchante, et donne un aspect tragique à cet amour dégradé par les violences physiques et morales de son bourru de conjoint, grand responsable de l'instabilité du couple. Malgré ce ménage plus que toxique, ces deux là semblent inséparables. À la longue, cette romance sans issue nous lasse et on en a très vite assez de ce cycle répétitif rupture/réconciliation.
Premières images. Marlene Jobert et Jean Yanne au pieu. C'est une blague ? Ca ne fonctionne pas du tout. Ensuite, en fait, Jean Yanne pionce au petit matin en pleine lumière, essayez, à moins d'être totalement bourré... Scène suivante, Marlene se sèche plusieurs minutes des cheveux déjà bien mis en plis... Bref on nous prend pour des cons d'entrée. Rien ne marche.
Un film qui tourne un peu en rond , décrivant une crise amoureuse. C'est ce que l'on appellerait aujourd’hui un amour toxique ,car Jean Yanne ne sait pas ce qu'il veut, et Marlène Jobert non plus, même si son amant lui fait beaucoup de mal.. Trop d'aller retour et d' incohérence. Le film tient grâce à la magnifique interprétation du couple. Un de ces meilleurs rôle pour Marlène Jobert; mutine , délicieuse, charmeuse, mais en souffrance. Et Yanne formidable acteur, intense trop peu utilisé. Mais un film pesant et qui ne sonne pas toujours juste.
Jean Yanne n'était vraiment pas un fameux comédien, avec son regard toujours dirigé vers le bas. D'ailleurs à ma connaissance il n'a appris le métier que sur le tas, entre ses émissions de radio et ses sketches. Ici il apparaît totalement incrédible en prétendu cinéaste, exagérément macho et odieux, tout aussi invraisemblable que le personnage de sa maîtresse qui semble trop intelligente pour s'accrocher naïvement à ce triste individu bien trop nul pour elle. J'aurais eu honte à la place de Pialat en révélant qu'il s'agit d'une oeuvre autobiographique. Ce film peut se regarder en coupant le son, pour les images nostalgiques des années 70, les autos, les décors intérieurs etc. Donc ça vaut une étoile pour ça.