Inintéressant dans son fond mais indéniablement sensuel dans sa forme, Amore est un long métrage plutôt lassant car fortement emprunté, fabriqué, sans véritables éclats émotionnels - ou presque. Même par amour du ( bon ) goût, je ne vois pas vraiment comment l'on peut adorer cet Amore : entre une lumière terne, quasiment fade et une mise en scène a contrario impressionnante ( regards carressants, comédiens et comédiennes en transe, contacts à fleur de peau ), le contraste est sans appel. Sensible, Amore l'est assurément. Mais c'est d'un ennui profond, car les personnages n'ont guère d'épaisseur, que tout semble très appuyé - bien que lyrique en paradoxe - et que l'ensemble est étrangement plat. On ne peut en revanche enlever à ce monument d'ennui sa capacité à réveiller les sens, fort d'une direction artistique remarquable. Alors, quoi ? La faute au propos sans doute, cette histoire de famille demeurant fort peu captivante, comme repliée sur elle-même, réservée à je ne sais quelle élite intellectuelle ou sociale. Allez une étoile, car c'est bien la première fois qu'un film me donne envie de manger de la crevette... intéressant, non ?