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Andrée
1 abonné
5 critiques
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1,5
Publiée le 13 mai 2024
Scénario amorphe. Aucun parti pris pour tenter de donner un sens et regard sur ce qui n’est, au fond, qu’une lourde et indigeste biographie de 2h. On s’emm*rde, quoi. Réalisation plutôt quelconque. On peut saluer cependant la qualité de la photographie.
Condenser une création et toute une vie en moins de deux heures est une difficulté dont Diane Kurys se sort ici avec habileté et efficacité. Encore que cette biographie de Françoise Sagan n'est pas une introduction à son oeuvre, dont la cinéaste évoque essentiellment la fameuse première pierre, ce "Bonjour Tristesse" écrit en quelques semaines par une adolescente et qui fait sa célébrité mondiale et sa fortune instantanément. La publication du roman "scandaleux" de Françoise Quoirez, aussitôt renommée Sagan pour ne pas heurter sa famille bourgeoise, lance le film.
Cette biographie nécessairement elliptique et très sélective est un portrait intime, loin des mondanités littéraires, d'une femme qui redoutait l'absence d'amour et la solitude et qui,spoiler: hélas, finira seule, dans une évocation sans pathos, mélancolique et pleine de tact. C'est la pudeur d'ailleurs qui caractérise la mise en scène de Diane Kurys. A l'opposé du biopic à l'américaine, porté généralement à la démonstration, la réalisatrice n'appuie pas sur les accidents (y compris de voiture) de la vie de Sagan ni ne les érige en spectacle "people". Ce sont autant d'évènements ou d'incidents qui ne servent qu'à dessiner la personnalité de la romancière, sa prodigalité, ses amitiés fidèles, sa candeur. Même ses liaisons féminines ne sont vues que sous l'angle de longues amitiés.
Restait à trouver la comédienne capable d'incarner Sagan. Sylvie Testud ne se contente pas d'avoir le profil; par la gestuelle et par l'élocution, par ses moues et ses chutes de phrase, elle se fond complètement (du mimétisme diront certains) dans le personnage et donne une interprétation très brillante de la romancière...sans la reconnaissance, peut-être, qu'a eue Marion Cotillard dans le rôle de Piaf à la même époque.
Un très bon biopic, coécrit, mis en scène, et produit par Diane Kurys. Il nous conte point par point la vie intense et tumultueuse de Françoise Quoirez, allias Mme Sagan, la célèbre romancière. Avec une mise en scène sans faille et quelques belles insertions de scènes d'époque elle nous plonge dans l'intimité de cette femme si singulière. Sur des dialogues naturels et pertinents, le scénario sans tabou évoque qui était Mme Sagan : spoiler: sa dévotion à l'écriture, son égoïsme, son amour des fêtes, son besoin de liberté, son mépris de l'argent, ses "bleus à l'âme", ses addictions ... Outre sa ressemblance troublante avec la femme de lettres, Sylvie Testud réalise une extraordinaire composition. Elle interprète à merveille l'attitude désabusée et le phrasé si particulier de la romancière. La distribution nous offre aussi une kyrielle d’acteurs brillants, comme Guillaume Gallienne dans le rôle du frère de Françoise, Jeanne Balibar ou Lionel Abelanski, et un excellent Pierre Palmade qui apporte une jolie touche de couleur dans cet environnement assez guindé.
Dur de noter une autobiographie sur une vie bizarre, pas spécialement passionnante finalement. Diane Kurys n'arrive pas à nous emballer dans la première heure dans cette succession de scènes quotidiennes où se côtoient l'ivresse et la folie épicurienne et sans limite de Sagan. Ensuite, les ennuis fiscaux nous plongent dans une deuxième partie plus sombre où lentement on assiste à la décadence de l'artiste. Là encore, les violons des scènes se voulant intenses en émotion semble sans saveur, insipides. Sylvie Testud joue le personnage avec brio mais a force de trop copier l'originale, on s'agace de cette façon de parler, un poil surjoué. Au final, 2 heures d'une vie qu'on aurait aimé mieux comprendre, surtout l'éclosion du phénomène Sagan, le génie de l'artiste tant tout ce qui est filmé d'elle nous la rend trop ingénue, futile, limite débile.
Comment décrire la vie d'une écrivain ? Comment résumer une artiste en deux heures ? Beaucoup disent qu'on reste à la surface, sur notre faim : je ne suis pas d'accord ! Ce film plonge au plus profond de l'âme de Françoise. Mais une âme n'est pas linéaire. Une âme c'est un voyage. Une succession d'impressions, de souvenirs rassemblés par "la petite musique" qui ne tient qu'à un fil : délicat, subtil, à peine visible parfois, éblouissant à d'autres instants selon la manière dont il reflète le soleil. En l'occurrence c'est peut-être la tristesse qui illumine la vie de Françoise, car son tourment est sa muse, son inspiration. Mais ce film n'est pas noir. Il est élégant, pudique. Il effleure à peine les cicatrices pour esquisser un portrait fugace mais touchant. Bravo et merci.
qu'y-a-t-il de plus insupportable dans ce film? La diction du personnage, l'absence de vie ou tout simplement que c'est vraiment le reflet de l'écrivaine? PLV : je ne sais pas à qui est destiné ce film
Ode à la concupiscence, on y découvre un personnage qui a pu compter, sans avoir envie d'en découvrir plus. On se demande quel est le déclic qui fait que tant s'y brûlent les ailes. Sylvie Testud y reste remarquée.
Un film qui vaut surtout par la très bonne interprétation de Sylvie Testud, très juste, tout en finesse. Sinon on connait déjà la vie de cette femme fragile, un peu désorientée, qui choqua la France puritaine des années 60 avec ses romans de très jeune fille , libérée avant l'heure. Son talent d'écrivain reste discutable.Le film reste très classique dans sa réalisation.
L'actrice joue très bien son rôle, une fantastique actrice, par contre il n'y pas grand chose quant à la vie de l'écrivain mis à part manger et boire dans les restaurants de Saint-Germain-Des-Prés, il n'y a pas grand chose.
J'ai lu "Bonjour Tristesse" il y a longtemps et à part ça, je ne connais absolument rien de Françoise Sagan, que ce soit ses autres livres comme sa vie. On en apprend beaucoup avec ce film et si Sylvie Testud a sans doute fait du bon boulot, on se dit que ce devait être chiant d'écouter la madame, rien que ça. Un film intéressant pour les adeptes peut-être, mais autrement c'est un peu limite pour accrocher le spectateur.
L'histoire d'une femme très douée, et réellement hors norme. Refusant depuis 25 ans le romanesque en dehors de Houellebecq, je n'ai jamais lu la « Françoise » et serait donc bien en peine de trouver un quelconque réalisme ou une réponse existentielle au fan club littéraire de la miss. Ce film a au moins le mérite de dévoiler des facettes très hors norme, surtout pour l'époque, de Sagan. Mais la raison pour laquelle je venais à ce long métrage, c'était évidemment la métamorphose de Testud, une des meilleures actrices française de cette décennie. Elle est vraiment épatante, sachant gérer les époques, les looks et les sentiments. Bref, elle n'est pas loin d'être parfaite encore une fois. Les autres acteurs ne sont pas mal. Et ce ne sont pas les grosses pointures qui ont les plus belles scènes. Celle de l'hôpital étant proche de l'anthologie. Hélas, sur un sujet aussi extraordinaire que ce destin libertaire et talentueux, la caméra est insupportable de classicisme et de simplisme. Et comme toujours, la frivolité du cinéma français pour la voix off empêche de trouver un accord ou un souvenir réel de l'écrivaine en rapport avec sa biographie « romancée ». Pourtant on imagine bien que tant de péripéties ont du lui donner l'occasion d'exprimer quelques vérités bien senties, un peu plus originales que celles qui sont délivrées au compte goutte. Même si le coup du « Lustucru » est un bon résumé. Le courage du réalisateur est de ne pas passer sous silence la vieillesse de cette folle d'amour et d'amis. La solitude atroce et stupéfiée de sa décrépitude est un moment plutôt dur, quand on pense à la vie extraordinaire d'une telle femme. Par contre, la manière de faire comprendre le lesbianisme est carrément « sous le manteau », et en 2008, c'est aussi incompréhensible que dommage. Un peu limité donc, mais un grand bravo à Sylvie, décidément bien prometteuse.