Les critiques encensent aveuglément ce film en occultant ses nombreux défauts, qui expliquent son échec commercial : d'abord, le héros, totalement antipathique, ensuite, les thèmes musicaux, certes grandioses, mais archiconnus et répétitifs, ensuite, de nombreuses invraisemblances et incohérences : comme Barry volant un cheval en passant dans le champ de vision de son possesseur qui se baigne dans la rivière (même de loin, on ne peut pas dire qu'un cheval passe inaperçu), ou pire, quand Barry, un jeune homme, se fait passer pour un petit vieux avec simplement du maquillage et une fausse mouche, et sans même altérer sa voix : ridicule ! Ou encore quand Barry, tout juste enrôlé dans l'armée, affronte un autre soldat dans un duel à mains nues, et le met KO facilement en se battant comme un boxeur professionnel, alors que Barry n'est qu'un gamin sensible, couvé toute sa vie par sa mère, et ne connaissant rien à la vie ! Ensuite, la voix off insupportable; ensuite, la division du film en deux parties, présentées par des intertitres, comme si le cinéma ne pouvait pas raconter une histoire sans panneaux de signalisation ! De très mauvais goût. Ensuite, la laideur de nombreuses scènes mal filmées, avec des zooms hideux et des plans d'ensemble sans intérêt ; ensuite, la grossièreté de la scène dans le carrosse, où Barry souffle la fumée de sa cigarette au visage de sa femme ! Même pour ce héros arriviste et corrompu, c'est d'une grossièreté excessive, la scène est de très mauvais goût. C'est la deuxième fois que Kubrick réalise l'une des scènes les plus vulgaires de l'histoire du cinéma, la première étant dans Spartacus (la fameuse scène du crachat de Spartacus au visage de Crassus). Ensuite, le dénouement, qui n'a rien de tragique pour le héros, qui se sacrifie et se repent à sa façon en se laissant battre par son beau-fils en duel ; il s'éclipse presque volontairement, et donc c'est plutôt pour lui une bonne fin, il ne finit pas en véritable crapule ayant assassiné son beau-fils, il finit « seul, pauvre et sans descendance », oui, et alors ? comme beaucoup de gens, ce n'est pas tragique, et Barry a quand même sauvé son âme en épargnant son beau-fils et en refusant ainsi d'aller jusqu'au meurtre. Ensuite, Barry évite la prison, qui le menaçait à cause de ses dettes, et reçoit une généreuse pension à vie de son ex-femme ! Donc il s'en sort bien. Il a perdu une jambe, d'accord, mais c'est courant à son époque. Enfin, l'épilogue, le pire de l'histoire du cinéma : « Ces personnages vécurent sous le règne de... ils sont tous égaux maintenant ». Il est déjà insupportable que le réalisateur nous dise ce qu'on doit penser du film et des personnages en nous faisant la morale, mais ensuite se contredit en mettant à égalité tous les personnages, comme si la mort effaçait leurs péchés et leur caractère moral ou immoral. En résumé, à part quelques scènes sublimes éclairées à la bougie, le film est terne et laid.