Cela commencerait plutôt bien, avec un beau-père taiseux mais plein d’attentions envers sa bru (Florence LOIRET-CAILLE, excellente), que son fils vient tout juste d’abandonner avec ses deux fillettes. Le difficile dialogue entre eux pendant le voyage vers le chalet alpin, qui se poursuit après l’arrivée, ne manque pas d’originalité. Hélas, il ne s’agissait là que d’un prétexte et le pire est à venir, avec l’interminable confession du beau-père (Daniel AUTEUIL), servie en tranches de plus en plus fastidieuses, débordant de clichés en tous genres et dégoulinant de sentimentalisme déplacé. Nous voici dans un roman-photos de jadis, pour femmes seules ou délaissées. Les hommes sont d’éternels enfants, inconséquents et velléitaires, hermétiques aux grandes passions, et finissent toujours par revenir à leur confort habituel : original, n’est-ce pas ? Ajoutons à cela l’épouse méprisée, mais bien commode à l’occasion (Christiane MILLET), la maitresse abandonnée (Marie-Josée CROZES, calamiteuse), les chinois caricaturaux, les enfants odieux, et l’indigestion menace. Que cette psychologie de pacotille puisse aider Anna GAVALDA (dont l’oeuvre inoubliable est à la base du scénario) à bien vendre ses romans, c’est désolant, mais cela n’explique pas la démarche de Zabou BREITMAN, actrice talentueuse et attachante, et réalisatrice digne d'intérêt, avec une réelle sensibilité (Se souvenir des belles choses, No et moi). Il n’était en effet nul besoin d’adapter à l’écran cette niaiserie, une série TV sur TF 1 ou M6 aurait fait l’affaire.