Le titre fait référence au film d’Elia Kazan, « A l’est d’Eden » (1955), tiré du roman éponyme de John Steinbeck, plus par hommage à un compatriote qui a fui aussi son pays que par le sujet, totalement différent et où le point commun est le jardin d’Eden, synonyme du Paradis, quitté dans le film de Kazan, recherché dans celui de Costa-Gavras. Ce dernier relate le périple d’un jeune migrant, brun aux yeux clairs (joué par l’italien Ricardo SCAMARCIO), Elias,
fuyant le navire arrêté par la police et qui gagne le rivage grec à la nage ; il échoue sur la plage dédiée aux naturistes d’un hôtel club (tournage en Crète) nommé Paradise Eden (sic). Suite à la rencontre d’un illusionniste qui l’a pris, pour son spectacle, comme assistant, il décide de le retrouver à Paris, au Lido, où le magicien, par politesse, l’a invité.
Le film relate ses pérégrinations de Grèce en France via l’Italie et ses rencontres, tantôt bienveillantes et solidaires, tantôt malveillantes et cupides ou seulement condescendantes. Une sorte de guide du migrant avec toutes les situations qu’il peut rencontrer. Le film n’est donc pas réaliste et lorgne plus du côté de la comédie car évite les clichés misérabilistes, d’autant qu’Elias est un optimiste, version moderne de l’Idiot de Dostoïevski. C’est aussi un film sur la solitude, bien sûr des migrants exploités et loin de leur famille, des S.D.F. du canal St-Martin à Paris, mais aussi des personnes rencontrées (l’allemande de Hambourg et le sous-directeur du club de vacances, la veuve grecque qui vend des oiseaux et des volailles sur les marchés, la veuve parisienne (Annie Duperey).