Charly Matteï (Jean Reno), truand retiré du milieu marseillais, est victime d’un attentat. Miraculé, il va retrouver les commanditaires et les châtier.
L’histoire, basée sur un fait divers des années soixante-dix, est en elle-même fort banale ; la valeur de l’œuvre tient donc au jeu des comédiens et à la mise en scène. Reno convient parfaitement au rôle qui est le sien ; il a à la fois la violence et l’humanité nécessaire. Son ami d’enfance Tony Zacchia (Kad Merad, en contremploi), est beaucoup moins convainquant, et souvent caricatural. Marie Goldman (Marina Foïs) en flic meurtrie un peu à la dérive est émouvante, talentueuse. Le casting des seconds rôles est lui aussi réussi, Berry lui-même jouant un méchant très savoureux. Les partis pris de l’œuvre sont de montrer la violence, et de ce côté on atteint un niveau mémorable, et de mélanger sentiments positifs et négatifs, à la façon de la saga « le parrain », ce qui est un démarche recevable pour ce genre de sujet. Le découpage se veut savant, avec des effets de ralenti et des alternances brèves de séquences montrant des évènements se déroulant en parallèle. Le résultat est inégal, parfois intéressant, souvent gratuit, appuyant quelquefois de façon lourde sur les contrastes (deuil et fête par exemple). On peut aussi reprocher au film un manque de clarté, patent dans la première partie, qui nécessite une attention sans faille ou deux visions pour intégrer le lien entre le passé et le présent, et diffus par la suite, certains détails restant peu compréhensibles, sans toutefois que cela nuise à la dynamique de l’ensemble. La scène d’explication finale entre les deux principaux protagonistes est assez ratée, trop « cornélienne », cherchant avec trop d’appui le pathos.
Une production que l’on suit avec émotion, qui a du rythme, dans laquelle sont incluses des scènes fortes, mais qui pâtit d’un manque de clarté initial, et qui en fait souvent trop, comme par exemple dans la scène du passage des barbelés.