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Charlotte28
123 abonnés
1 996 critiques
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3,0
Publiée le 18 juillet 2024
Portrait acerbe du patronat tyrannique dans le monde du divertissement, cette narration en analepse joue habilement de sa chronologie alternée - malgré une réalisation très plate. Tant amusant que décevant par ses excès, le récit critique l'ambition autant que la mégalomanie ou le dédain cruel que Kevin Spacey, Benicio Del Toro et Franck Whaley incarnent pleinement, chacun avec un naturel singulier. Cependant, la répétition des scènes d'humiliation ou de mise en garde alourdissent cette satire dont le dénouement éminemment acide donne sa force à la critique d'un système globalement vicié, conférant une dimension sociale, politique à ce réquisitoire. Intéressant malgré des faiblesses techniques.
Petite comédie dramatique assez minimaliste, Swimming With Sharks est un film plutôt pas mal. L'histoire qui commence par la fin et qui nous dresse le récit de ce qui se passe avant celle ci, nous raconte la relation entre un nouvel employé et son patron tyrannique. Le cœur même du film se trouve dans la relation entre les deux hommes. Kevin Spacey interprète un personnage odieux et détestable qui prend un malin plaisir à humilier ses proies. Il sait se montrer convaincant par la menace et les promesses. Rentrer dans son bureau plongé dans la pénombre signifie à coup sur qu'on va passer un sale moment. Il fait tout pour briser mentalement ses victimes allant toujours plus loin pour voir jusqu’où son pouvoir peut le mener. Frank Whaley lui campe Guy un employé qui essaye de se faire bien voir mais qui a toutes les peines du monde à réussir ses tâches tant son patron lui met des bâtons dans les roues changeant constamment d'envies. A force de subir tout cet harcèlement, Guy va aller torturer son supérieur afin de se venger et de se soulager de tout le mal qu'il lui a infligé. C'est savoureux à suivre et plutôt court. Malheureusement tout n'est pas réussi dans cette histoire comme la relation entre Guy et Dawn qui est bien trop rapide. A noter aussi au casting la présence de Benicio del Toro qui trouve un bon rôle. Les dialogues eux offrent quelques tirades durant lesquelles se déversent un flot de méchancetés et d'insanités qui donnent le sourire. Hélas le gros point négatif de ce long-métrage se trouve dans sa réalisation qui est très sommaire. C'est plat et elle se contente du strict minimum n'étant pas capable de mettre d'avantage en valeur le scénario. Il en est de même pour la b.o. très vite oubliable. Reste une fin sympathique qui interroge et qui clôt de manière ironique cette comédie dramatique. Au final, Swimming With Sharks nous dépeint le monde de l'entreprise dans ce qu'elle a de pire pour un résultat plaisant qui mérite le détour malgré ses quelques faiblesses.
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1,0
Publiée le 4 avril 2021
Je peux apprécier la comédie noire mais ce film n'avait que la noirceur sans aucune comédie. Il était généralement dérangeant et pas drôle. Kevin Spacey était bon dans le rôle de Buddy et le reste de la distribution l'était également mais en général le film s'effondre parce que nous ne voyons pas vraiment une raison suffisante pour que Guy perde la tête à ce point. La fin de l'histoire est également décevante. Quelle serait la motivation de Buddy pour laisser Guy s'en tirer avec ce qu'il a fait ce n'est pas du tout expliqué. Pourquoi Buddy accepterait-il un tel plan. Ne serait-ce pas plutôt Buddy qui aurait voulu avoir Guy en le livrant à la police. La fin ne m'a pas semblé avoir beaucoup de sens quelle que soit la façon dont je la regarde. De manière générale je n'ai pas aimé le film malgré le bon jeu des acteurs. Spacey se contente de se masquer pendant la majeure partie du film mais vers la fin il donne à Buddy un peu de l'humanité dont il a besoin. L'histoire n'était tout simplement pas a la hauteur et aussi bonne que les acteurs...
On pourra sans doute faire la fine bouche devant la mise en scène assez peu inventive de Huang, rechigner devant un scénario un peu poussif, mais ce n'est pas tous les jours qu'on voit un cinéaste se ruiner pour se payer sa tête: c'est assez rare pour ne pas être remarqué et encensé.
(...) L'action se déroule donc au sein d'une maison de production hollywoodienne et nous propose une plongée en apnée dans ce monde de requins donc, un monde infesté de gens assoiffé de pouvoir et qui sont près à tout pour y parvenir. Ce qui est intéressant, c'est de suivre la lente descente aux enfers de Guy, portrait typique du jeune ambitieux qui essaie de se frayer un chemin jusqu'au sommet, expression parfaite du produit de son époque comme lui rappellera Buddy et qui se présente au départ comme un personnage naïf et attachant, promis au statut de victime des coups de colère de Buddy. Guy est un personnage qui évoluera sensiblement, physiquement bien entendu avec une coiffure et des vêtements différents mais aussi psychologiquement via son attitude et son ton, des changements également soulignés par les cadrages et certains effets de lumière. Son interprète, le jeune Frank Whaley, ancien espoir qui n'a jamais réussi à s'envoler, sort une prestation assez stupéfiante et tient plutôt bien la comparaison avec Kevin Spacey. (...) Mais surtout, le film pointe du doigt un mal encore plus profond : le manque de culture de ces mêmes décideurs. Ainsi, lors de la scène d'ouverture, lorsque Guy raconte son anecdote, ses potes ne savent pas qui est Shelley Winters jusqu'à ce qu'il cite le film le plus connu de sa filmo, un blockbuster dans lequel elle n'a qu'un rôle secondaire. Mais bien plus qu'une satire, le film est aussi un thriller assez glaçant, proposant quelques scènes de torture assez violentes, et qui ménage quelques rebondissements qui remettent en perspective les personnages. (...) La critique complète à lire ici
Le jeune Guy (Franck Whaley) rêve de se faire un nom à Hollywood. Il parvient donc à se faire engager dans les studios Keystone après avoir obtenu son diplôme de cinéma. Mais Guy doit se faire une raison : dans l'espoir d'avoir une hypothétique promotion, il doit se plier à tous les caprices de son odieux patron Buddy Ackerman (Kevin Spacey), prototype et chantre d'un système libérale agressif. Dans la foulée, il rencontre Dawn Lockhart, une scénariste fière mais pas dupe qui s'avère être une alliée précieuse, voire plus.Jusqu'au jour où tout bascule.... "Swimming with Sharks" est un huit clos brillamment écrit et orchestré par Huang. Tout en défonçant les portes du politiquement correct et dénonçant les basses manœuvres en coulisses, le réalisateur s'engage dans un beau vitriol cinématographique de son milieu, cuisinant un épouvantable drame humain saupoudré de scènes humoristiques. Un pari risqué mais réussi, servi par un trio d'acteurs remarquables.
Un film qui a un peu vieillit mais qui fait malgré tout son petit effet en nous montrant comment un jeune passionné de cinéma décidé à faire carrière va apprendre comment fonctionne le business à Hollywood en se voyant berner par son opportuniste et méprisant patron interprété par l'excellent Kevin Spacey. Malheureusement le metteur en scène pousse le bouchon un peu loin et l'histoire devient de moins en moins crédible. J'ai malgré tout passé un bon moment à voir ce film mitrailler ce monde de requins où il est impossible de faire confiance à qui que ce soit. La confirmation de l'image que je me faisais de ce milieu...
Si le film mérite ses cinq étoiles, c'est avant tout pour Kevin Spacey, qui incarne avec une jubilation extrême une pourriture de patron comme on ne voudrait jamais en avoir dans sa carrière. Tortionnaire et manipulateur, il a très clairement tout explosé dans ce film. Les autres acteurs sont à créditer également, dans cette histoire d'ambitions et de quête de pouvoir et de gloire dans l'univers d'Hollywood. La fin sèche et brutale en surprendra plus d'un. Les répliques fusent à chaque instant et claquent dans l'air. On notera aussi l'efficacité d'une mise en scène sobre qui évite le tape-à-l'oeil. Swimming with Sharks est une claque qui calme les envies de travailler un jour dans un studio hollywoodien.
Un cocktail de comédie noire, de thriller et de drame, pour un long-métrage méconnu, Kevin Spacey n'étant pas à l'époque la star qu'il est devenu depuis. "Swimmingwith sharks" (1993) décrit les rapports de hiérarchie dans la société du spectacle, qui symbolise les relations interpersonnelles viciées dans le monde du travail en général. Spacey incarne avec maîtrise ce boss cynique et manipulateur, qui n'hésite pas à essorer ses subordonnés, et qui va se trouver pour la première vois un adversaire à sa hauteur (Frank Whaley). Une jeune productrice (Michelle Forbes) compte les points spoiler: et devient la maîtresse de l'un d'eux.
Le dénouement spoiler: très sombre offre à la critique sociale de George Huang une dimension particulière.
Une très belle interprétation! un film simple qui traite à merveille la psychologie machiavélique. jusqu'où peut on subir ? ou se trouve la limite entre génie et folie. une mise en scène classique mais efficace. Je garde le face à face, qui confront deux générations où les deux parti prendrons le dessus à un moment donné.
George Huang est un réalisateur inconnu en France et pour cause : son premier film « Swimming with Sharks » n’a pas du l’aider dans sa carrière. Le film raconte l’histoire d’un homme qui devient l’assistant d’un grand producteur de film avant de le séquestrer afin de régler ses comptes. En effet, le patron se trouve être l’archétype du parfait connard, celui qui traite ses employés comme de la merde et leur chie à la gueule constamment. Ainsi, le film casse l’image magnifique qu’on se fait d’Hollywood et cela fait du bien. Mais les qualités du films ne s’arrêtent pas la. Le scénario est maîtrisé : le système du flashback qui explique le présent (la séquestration) est judicieux et la durée du film est parfaite (aucun temps morts). De même, les personnages sont bien développés et surtout très bien interprétés : Kevin Spacey en patron sadique avec son idéologie de requin est juste parfait. De nombreuses situations sont marrantes et révoltantes. D’ailleurs, on peut légitimement se demander si George Huang n’en fait pas, parfois, un peu trop. Malgré ce petit bémol, le film est une vraie réussite et son dénouement est surprenant.
Une pièce de théâtre en forme de film, magistralement interprété. La description du milieu hollywoodien peut s'appliquer au monde de l'entreprise, ce qui rend "swimming with sharks" prodigieusement cynique, drôle et cruel. Malheureusement méconnu, c'est pourtant un must du cinéma.