Assez séduit par l’ambiance de Crime City, je me suis lancé dans un autre Kormakur, Jar City, le réalisateur semblant apprécier les titres en City !
C’est un thriller qui à mon sens a les mêmes qualités et les mêmes défauts que Crime City.
D’un côté on a toujours une très bon travail d’ambiance. Rien à redire là-dessus, Jar City est sombre, triste, mélancolique, austère, violent, c’est un métrage très typé, avec une vraie personnalité, qu’on aimera ou moins, mais indéniablement ça ne laisse pas indifférent. Le film profitant toujours du travail brillant de Kormakur sur les décors, de sa manière de filmer, d’une photographie solide et de paysages très beaux. Le métrage bénéficie aussi, il est vrai, de « l’exotisme » de cette lointaine contrée islandaise, dans laquelle on se plonge avec délectation.
A l’inverse le film souffre d’une narration très chaotique. Mélange des éléments sans crier gare, en particulier dans la dernière partie, début d’enquête poussif dans laquelle il est difficile de se glisser, avec un prologue peu compréhensible, a priori du moins, il faut aussi remarquer un déroulé assez lent, et des sous-intrigues empesées. En clair, il y a une bonne idée scénaristique, même si la cité des jarres est finalement peu exploitée, mais le traitement, tout comme dans Crime City ne parvient pas réellement à emporter le morceau et à faire aimer pleinement un film pourtant disposant de tout pour séduire.
Le casting profite d’un Sigurosson talentueux, et de quelques seconds rôles vraiment bien campés. Dans l’ensemble pas de reproche particulier à adresser aux interprètes qui font bien leur travail, et disposent de personnages attrayants. Ils m’ont semblé toutefois pas tous exploités comme on aurait pu l’espérer.
Musicalement on retrouve aussi le style Kormakur, avec un travail principalement orienté sur l’ambiance, et comme dans Crime City il y a quelques scènes violentes, qui pourront heurter certains. On découvre aussi les drôles de mœurs gastronomiques des Islandais !
En somme Jar City est un thriller honnête, mais vraiment sauver par ses qualités formelles, bien ancrées chez Kormakur, un thème original et des acteurs globalement bons. L’ensemble reste assez lourd et empesé, maladroit. 3.