en premier lieu, c’est le synopsis qui m’a fait le l’œil. j’aime le genre d’histoire un peu compliquée, où on plonge directement dans la tête et les souvenirs du protagoniste. j’aime démêler le vrai du faux, la réalité de l’illusion, les maux du cœur et de la raison. j’aime plonger dans les confins d’une âme qui m’est étrangère.
pour le coup, je n’ai absolument pas été déçue de ce film et encore moins, par sa réalisation. dès le début, on est plongé dans des bribes de souvenirs qui nous aide à comprendre qui est le personnage principal : Nemo ou plutôt devrais-je dire, Mr. Nobody. on suit tantôt Nemo (interprété par un Jared Leto au summum de son talent) en personne âgée en 2092, dans un monde où la technologie est surdéveloppée et les villes surpeuplées. les plans sont d’ailleurs d’une grande beauté et ne font que souligner l’intensité de cette ville moderne à laquelle, en tant que spectateur, nous échappons complément. les plans sont très riches et inventifs : on ne sort jamais du film.
la façon que ce film a eu d’être filmé et tourné est d’ailleurs très immersive. pendant les 2h15, je n’ai plus penser une seule seconde à mon quotidien. je me suis laissée complètement tomber pour me plonger dans la vie trépignante et haute en couleur de Mr. Nobody.
tout d’abord, tout est une question de choix. c’est devrai-je dire, la topique principale même de ce film. on remonte à l’enfance de Nemo, au moment où ses parents se séparent et lui laisse le choix de choisir entre soit sa mère en montrant dans le train, ou bien son père, en restant sur le quai. ce choix est évidemment irréalisable pour un enfant de neuf ans, mais ça, ses parents ne semblent pas le prendre en compte. en effet, ses parents sont deux adultes qui se déchirent dans un égoïsme qui n’est pas sans nous rappeler notre vrai monde à nous. combien d’enfants ont vu leur parents se séparer et leur demander de faire un choix ?
à partir de cette scène la précisément, il y a une blessure qui se forme chez Nemo. on se retrouve alors plongé dans l’imagination d’un enfant de neuf ans a qui l’on demande de faire le choix le plus important de sa vie. dès lors, on suit plusieurs de ses potentielles vies. tantôt, il s’imagine vivre le restant de ses jours au côté de Jeanne, tantôt au côté d’Elise, ou encore d’Anna. d’ailleurs, je dois souligner le jeu d’acteur formidable et impressionnant de Diane Kruger. elle était d’une beauté indescriptible dans ce film, et d’une douceur exquise.
finalement, le film n’est qu’un long voyage dans l’âme d’un enfant brisé.
extrêmement bien rythmé, ce film n’est pas sans me faire penser à deux autres, que j’ai tout autant apprécié. son rythme effréné et full énergie m’a beaucoup fait penser à Beau is Afraid de Ari Aster, sorti en 2023. dans ce film d’horreur/psychologique, on suit la vie de Beau, un personnage névrosé passé la cinquantaine. là aussi, en tant que spectateur, nous sommes plongés aux confins d’une âme tourmentée, brisée et emprisonnée par une figure maternelle toxique. Nemo n’est pas sans me rappeler ce personnage névrosé et instable mentalement et émotionnellement, qui en réalité, passe son temps à se questionner sur son identité, sur ce qui est juste ou non, sur ce qui est réel ou non. Beau et Nemo ont la même question suspendue au bout de leurs lèvres : suis-je réel ? existe-je vraiment ?
le deuxième film auquel Mr. Nobody m’a fait songer, n’est autre que Flashback de Christopher MacBride sorti en 2020, où le merveilleux Dylan O’Brien prête ses traits à Frederick Fitzell. une fois de plus, on suit un personnage névrosé, d’une sensibilité extrême, qui s’interroge sur le sens de sa vie. il replonge dans ses souvenirs et ses histoires d’amours du passé, pour comprendre comment il en est arrivé à sa vie actuelle. il cherche à savoir s’il a fait les bons choix ou s’il aurait pu être davantage heureux. ses souvenirs se font et se défont. il y a de la part du réalisateur, volonté de perdre le spectateur pour qu’au moment où il ne s’y attend le moins, comprenne que la réalité est un tout mélangé d’illusions et d’interrogations.
la bande-son m’a bien accompagné dans ce long voyage, dans ce long périple au cours duquel je n’ai eu de cesse de m’interroger moi-même sur ma vie et de remettre en question mon identité et mes choix personnels.
c’est ça toute la beauté du cinéma.
le 7e art est grand.