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traversay1
3 650 abonnés
4 879 critiques
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4,0
Publiée le 5 septembre 2008
Faisons le pari : Le silence de Lorna devrait convaincre même les plus réticents à l'univers des frères Dardenne. Ne serait-ce que par son scénario, très écrit, qui à travers le destin de cette jeune albanaise, utilise des ingrédients de polar et vitalise un cinéma parfois trop contemplatif. Les auteurs ne se trahissent pas pour autant, fidèles à ce style naturaliste, viscéral, qui a fait leur réputation. Mais c'est comme si ce film marquait une sorte de nouvelle naissance et les sortait une fois pour toutes de cette étiquette de metteurs en scène de récits sinistres. Leur cinéma, sans reniement aucun, a acquis de nouvelles couleurs, le noir ou le gris ne sont plus les tons dominants. Vive les Dardenne beiges !
Le Silence de Lorna captive, fascine et a un scénario puissant... Il est donc d'autant plus frustrant qu'on soit laissé sur notre faim, avec une fin inaboutie...
Vu ce mardi soir en avant-première à l'UGC des Halles en présence des réalisateurs, de l'actrice et de l'acteur principale, et du producteur français. L'interview de l'équipe avant la projection était sympathique. Quant au film lui-même, il est dans la juste lignée de ce que les frères belges nous ont offert jusque là. Un film austère, âpre, collant parfaitement à une réalité noire. Il y a peu à dire tant c'est sans surprise par rapport aux autres films. Comme une continuité logique, ni plus ni moins. Pas de renouvellement, pas innovation. Le tout reste très bien écrit (prix du scénario à Cannes cette année), une histoire édifiante pour une mise en scène serrée. Une technique discrète, une image grise qui n'enjolive rien. Pas de musique, ce qui appuie encore plus le côté terre à terre. Aucun romantisme, aucun pathos. La sècheresse du propos empêche tout de même de s'attacher totalement aux personnages. Malgré tout c'est ce que j'appellerai un beau film mais pas un chef d'oeuvre. La grande satisfaction vient des acteurs. Arta Dobroshi, jeune actrice albanaise, pour son premier film en français, est absolument convaincante. Elle irradie d'un bout à l'autre et tient entièrement le film sur ses épaules. Assurément à suivre. A ses cotés Jérémie Renier est plus qu'excellent, certainement son meilleur rôle à ce jour. Au final un bon moment, pour une belle révélation d'actrice.
Le silence de lorna est un beau film dramatique de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne. Le scénario est particulièrement réussit et travaillé, la mise en scène des réalisateurs est irréprochable, les acteurs comme Arta Dobroshi, Jérémie Renier ou encore Fabrizio Rongione sont convaincants dans leurs rôles et pour finir, le film est très divertissant. En clair, c’est à voir…
Si le premier quart d'heure est un peu déroutant, il n'en reste pas moins l'excellente interprétation de Jérémie Rénier. Arta Dobroshi, nouvelle découverte des frères Dardenne, est irréprochable dans ce rôle difficile et lourd. Le film quand à lui est une belle réussite. Une nouvelle fois les frères Dardenne frappent fort ... et juste !
Une réalisation plus classique et apaisée. Mais une histoire moins prenante, toujours les mêmes thèmes récurrents chez les frères Dardenne (les illégaux, petit banditisme, pauvreté, ...). Mais le scénario est moins bien que dans leurs autres films, par contre Jérémie Regnier et Arta Dobroshi sont très bons dans leurs rôles.
Le thème de l’immigration est de plus en plus récurrent dans le cinéma actuel et il traverse tous les genres. Ici c’est le cinéma d’auteur et les frères Dardenne qui s’en empare. Comme souvent les pires choses de la vie finissent toujours pas s’unir tel est le constat que nous impose le film. Une immigrante de l’Est est embarquée dans un trafic qui va progressivement la dépasser jusqu’à la faire sombrer dans la folie. Les passeurs ne reculent plus devant aucun procédé pour monnayer le sésame d’entrée dans la zone Euro. Il s’agit ici d’aider dans un premier temps un drogué à assouvir son vice en lui proposant de l’argent contre un mariage blanc. Mais sans scrupule le passeur devenu un technocrate de son business souhaite doubler la mise en remariant une deuxième fois la migrante qui à son tour aidera un immigrant russe à s’implanter sur le sol belge. Seulement pour ce plan diabolique il faut que le camé meure prématurément d’une overdose. Ce n’est pas grave on va l’aider à franchir ce grand saut qui de toute manière paraît fatal si on en juge l’état de Jérémie Rénier. On nage dans ce que la mondialisation a de plus glauque. Lorna est bien au courant de tout ce plan puisqu’elle en est l’actrice principale. Une chose est de concevoir un plan sur papier une autre est de passer à l’action quand on a en face de soi un vrai homme. Lorna va progressivement chercher à se détacher de ses obligations mais il est trop tard, la machine est lancée. S’en est trop pour son mental qui n’est encore que celui d’une toute jeune fille découvrant la vie. Le style des frères Dardenne est sans fioriture et ils peuvent dire merci à la jeune Arta Dobroshi qui donne un peu d’âme à leur cinéma. Touchant grâce à cette jeune actrice qui crève littéralement l’écran un peu comme Anna Thompson chez Amos Kollek.
un excellent film des frères Dardenne.. un film juste, percutant, tragique, et très réaliste. Aucun voyeurisme, juste le récit emouvant de cette jeune femme prise au piège ... les acteurs sont touchants, l'actrice est troublante de naturel. en sortant, j'avais eu l'impression de longueur mais en fait avec le recul on s'apercoit que tout cela avait besoin d'etre filmé de cette manière. En fait de lenteur, c'est juste de la précision. Film à voir, un des meilleurs depuis un moment
Excellent film des Dardenne, "Le silence de Lorna" révèle une actrice époustouflante, Arta Dobroshi, qui illumine ce récit dur et sans concessions. La scène où elle s'offre au personnage joué par le remarquable J. Rénier est magnifique.
Assez déprimant comme film (Lorna doit sourire une fois quand elle téléphone à son copain). Elle nous entraîne dans un monde qu'elle ne connaît pas elle-même pour nous montrer la dure réalité de la clandestinité et de ses mafieux. La fin n'est pas géniale mais ça c'est le cheminement des Dardenne.
Le cinéma de Jean-Pierre et Luc Dardenne, derrière son apparente simplicité véhiculée par une caméra légère, rarement posée, révèle un discours métaphorique sur l’expression du cinéma par le truchement des affres sociales. Une telle prise en compte ne serait que fortuite si elle s’appliquait à un seul film («L’Enfant» est le plus représentatif). «Le Silence de Lorna» (Belgique, 2008) vient étayer cette hypothèse. La première preuve que les Dardenne ne cessent de discourir sur le cinéma à travers leur film est qu’ils prennent toujours le même registre de rapport entre les individus. Déterminées par l’argent et sa valeur mobile, les relations humaines se voient dépourvues de toute investiture. Une vie qui se vend, celle de Lorna ou de Claudy, ne vaut rien tant qu’elle n’est pas comprise dans un rapport marchand fluctuant. Les êtres humains sont vidés de leur existence propre au profit d’une mécanique, ils sont les objets-signes du cinéma. Autre symptôme de la pro-cinématographie des œuvres des Dardenne, ce refus de la stagnation, cette propension inextinguible à faire mouvoir la caméra au plus près des corps, dans un rapport presque tactile avec les personnages. Le mouvement, toujours le mouvement. Rien n’est plus représentatif du mouvement que le cinéma et la musique. Dans cette idée que les films des Dardenne trouvent un peu de l’essence du cinéma dans des intrigues sociales amorales, «Le Silence de Lorna» s’attache à une des plus belles problématiques : celle de la femme. Objet de regard et sujet du désir, la femme au cinéma est un fétiche, un fantasme fait corps. Lorna, dans l’environnement qui l’entoure, sert à Claudy de prétexte pour se défaire de son addiction à la drogue, aide Fabio à monter son premier «coup» avec des russes et n’apparaît, pour son petit ami Sokol, que comme un être à aimer, un corps avec qui faire l’amour. Lorna, femme albanaise et Femme du cinéma, fait le passage entre les hommes, sert de liant chimérique pour satisfaire les désirs.
Un film noir,aucune empathie pour les protagonistes hormis Claudy,mais malheureusement réaliste,ce qui donne froid dans le dos et pose tout de même le problème crucial des mariages blancs et les mafias qui rôdent autour.
L'ambiance très froide et cette femme perdue m'ont vraiment touché. Souvent mal à l'aise mais souvent étonner par ce côter laboratoire humain en phase de test... (j'ai cru voir une expèrience ce dérouler devant moi). Chapeau aussi au responssable de la photographie car les vetement de couleur sur fond blanc de tout les mur et visage, représente magnifiquement le film.
Certaines des précédentes oeuvres des frères Dardenne, n'évitaient pas toujours, à mon goût, les écueils du misérabilisme et du sur-minimalisme. Le silence de Lorna m'a paru supérieur à ces opus antérieurs, pour l'avoir doté d'un solide scénario, qui fait flirter le film avec les frontières du polar et du film noir (sans rien perdre de sa portée sociale) ; et de personnages plus touchants, Claudy/Jeremie Renier en tête. Une réussite, qui si elle n'a pas rapportée une 3ème palme d'or aux belges (ça aurait été un peu usurpé tout de même), a été justement récompensé par le prix du scénario.