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Un visiteur
4,0
Publiée le 11 juin 2009
"Le silence de Lorna" allie scénario brutal et réalisation austère pour un nouveau film choc des frères Dardenne où le silence domine les mots. Comme toujours leurs interprètes sont justes et touchants, mais on retiendra surtout la composition de l'éblouissante Arta Dobroshi. Une tragédie moderne maîtrisée et (forcément) bouleversante.
Excellent film servi par une brochette de comédiens irréprochables. C'est bien simple: tous transcendent leur jeu pour nous offrir l'interprétation la plus vraie possible. Malgré quelques petites baisses de rythme, "Le Silence de Lorna" s'avère être un film extrêmement bien fait.
Dès le début du film, si on parvient à s'accommoder des expressions équivoques de l'actrice, on se demande bien à quoi vont mener ces échanges téléphoniques et ces déambulations d'un blouson à col de fourrure et d'un pantalon rouge moulé sur des fesses dodues... Elle semble avoir un objectif après lequel elle va se poser. Puis on découvre que Lorna est en mission permanente. Pas si dure que prévu. D'intrigante elle devient bouleversante (ces poussées délirantes avec brusque arrêt) pour s'égarer dans un monologue qu'on suppose transitoire. Changement de tenue, valse de billets, on s'attend au pire. Belle prestation générale, subtilité du scénario plein de méandres, rôle féminin captivant, tout cela suppose une chute. Les conditions de l'immigration peuvent bien être plus favorables qu'en réalité, des exceptions existent dans la débrouillardise puisque maints trafics continuent à échapper aux autorités... Seulement voilà, la chute sera pour une autre fois : m'attendant à plus clinquant vu la rébellion en marche, je reste un rien déçue du délitement final.
Le film a obtenu à Cannes un prix du scénario mérité ; pas pour la trame générale de l’intrigue à mon sens, mais pour sa construction, qui, utilisant montage efficace et ellipses bienvenues, génère un intérêt constant, avec révélations progressives et surprises. Chose remarquable dans un film dont les dimensions principales sont sociale et psychologique : dans le milieu trouble des mariages arrangés pour obtenir la nationalité Belge, l’histoire de Lorna est celle d’une impressionnante détermination qui va se fissurer, celle d’un dilemme moral intense, qui aboutit à des conflits intérieurs aux conséquences importantes. Ces dimensions sociale (surtout) et psychologique sont bien l’essence du cinéma des frères Dardenne, mais ici, scénario, écriture, construction, montage efficace, sens des plans, placent le film bien loin au-dessus du pénible « Rosetta », qui avait obtenu à Cannes une palme d’or pour des considérations (morales et éthiques) autres que cinématographiques…
Beau film digne et noir, dans la lignée des réalisations précédentes des Dardenne. Ce personnage d'étrangère en déroute pourrait être la cousine de Rosetta ou de l'ado de "La Promesse". Les thèmes de la culpabilité et des choix moraux sont admirablement traités dans un style dépouillé. Indiscutablement l'un des événements de la rentrée, qui n'a pas volé son prix du scénario à Cannes. Certains pourront toutefois ne pas retrouver la surprise du choc que suscitèrent les premiers films des cinéastes.
Excellent film. C'est même un des meilleurs que j'ai vu cette année. Les frères Dardenne nous offre un film hyper travaillé :la mise en scène est nickel, le scénario est génialissime et la prestation des acteurs est tout simplement epoustouflante. Du grand cinéma.
Belle histoire pourvue d'un scénario très riche sans être incohérent. Lorna possède une personnalité complexe, chaque fois guidée par une morale qu'elle est la seule à sauver. On regrette tout de même non pas la fin en elle-même mais les quelques minutes brouillonnes qui la précèdent.
Le film est très riche. Il parle bien évidemment du mariage blanc et un peu de l'avortement. Deux choses sont marquantes dans cette nouvelle réalisation des frères Dardenne, le jeu d'acteur de Arta Dobroshi et la transformation physique de Jérémie Renier. Le film s'inscrit dans une actualité pour le moins présente et houleuse. "Le silence de Lorna" est dur par moment, beau et un peu naïf à d'autres. Il n'y a quasiment pas de musique, a vrai dire je pense qu'il n'y en a jamais et c'est ce qui peut parfois faire défaut. Le film est lent, a certains moment, il n'y a aucunes paroles et l'actrice ne fait rien d'exceptionnel, un peu de musique a ces moments là aurait été la bienvenue. Mise a part cela, "Le silence de Lorna" m'a fait indéniablement penser a "It's a Free World" de Ken Loach, non pas pour son sujet, quoique, mais pour l'idée de base : un portrait de femme. Un film social et intéressant dont on retiendra que les thèmes choisis sont fort et les acteurs très bons.
Un film très bien réalisé, très réaliste, manquant peut-être un peu de caractère épique alors qu'il y a des rebondissements. Ce qui est fabuleux, c'est comme les Frères Dardenne capte l'attention avec presque rien.
Film brut, du pur Dardenne. Après un 1er quart d'heure brouillon, les réalisateurs nous lachent plus gràce à leur scénario inspiré et aux acteurs tous parfait. Du cinéma hyper réaliste dont on ne sort jamais indemne.
Les frères Dardennes ont toujours réussi dans les films à émotion. Là où beaucoup en font des tonnes, eux ils montrent et démontrent certains faits sociaux d'aujourd'hui sans artifices et avec simplicité. De plus, ils se trompent rarement dans leur choix de casting. Autrefois Jérémie Rénier et Déborah François, aujourd'hui Arta Dobroshi ; tous leurs interprêtes principaux sont géniaux.
Au premier abord, Lorna est une lointaine cousine de rosetta, prête à tout pour s'en sortir mais au fil de l'histoire, Loran se révèle plus complexe et surtout plus humaine. N'allez pas croire pour autant que les frères Dardenne ont perdu de leur lucidité, leur univers est toujours aussi sombre, l'espoir entrevu ne mène pas vers la lumière. Une nouvelle grande réussite sociale des cinéastes belges.
Premier film des frères Dardenne que je vois. Ce film n'est pas mal, ça fait du bien de sortir un peu des grosses productions pour un film à l'histoire "banal",réaliste mais belle. j'adore les fins qui laissent notre esprit vagabonder. Les acteurs jouent très bien. Le seul hic, c'est que je n'aime pas trop ce genre de film et cette façon de filmer. C'est un bon film mais y a selon moi des films bien meilleurs. Ce qui explique le 3 étoiles.
Acuité en matière de réalisme social, intensité dramatique, remarquable direction d'acteurs... La qualité du cinéma des frères Dardenne s'affirme à nouveau dans ce film. Fidèles à leurs principes et à leurs interprètes (on retrouve des habitués, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione, Morgan Marinne, Olivier Gourmet), ils adoptent toutefois ici un style légèrement différent. Plus posé : tournage en 35 millimètres essentiellement ; moins de caméra à l'épaule. Plus attrayant : la musique fait une apparition discrète mais bienvenue. Plus étonnant sur le plan narratif : une ellipse introduit un effet très intéressant. D'une certaine façon, Le Silence de Lorna est donc moins austère que les opus précédents des frères Dardenne, mais pas moins fort ni subtil. Au contraire : le suspense créé autour d'enjeux moraux et sentimentaux rend l'intrigue captivante, et le portrait de l'héroïne s'avère d'une belle complexité. L'interprétation d'Arta Dobroshi est assez sidérante, dans un rôle de femme silencieuse, déterminée puis troublée, feu sous la glace, entre raison et folie.
Les paroles de Lorna, son silence, son visage, son corps, sont constamment au cœur de l'image. Mais elle ? Qui est-elle, que ressent-elle, que veut-elle ? On avance à tâton au fur et mesure que les frères Dardenne nous distillent leurs informations. Dure, infatigable, déterminée, Lorna avance. Puis elle trébuche. Sur sa route, des frontières, des papiers, des mariages blancs, de l'argent, beaucoup d'argent. Elle se plie jusqu'à ce que "le camé" qui l'a épousée pour qu'elle ait la nationalité belge décide de s'en sortir. A-t-elle pitié ? L'aime-t-elle ? Est-elle la seule dans ce jeu dangereux à respecter la vie humaine ? Lors d'une étreinte bouleversante, Lorna et Claudy cassent le contrat. Avec un Prix du Scénario mérité, Le silence de Lorna se construit sur des discussions en voiture, dans un bar, dans des rues sombres. La ville, décor flou et lointain, n'existe pas. Les ellipses audacieuses relancent à chaque fois un récit qui n'a de cesse de nous surprendre, jusqu'à un final salvateur mais terrible. Arta Dobroshi est d'une grande justesse. Jérémie Rénier est quant à lui absolument bouleversant dans sa quête de survie. La mise en scène, sobre évidemment, accompagne bien le périple de Lorna, entre asservissement et rébellion. Un film sobre qui vise juste.