Pas si évident que ça de rentrer dans le délire de ce film si atypique, mais une fois dedans, alors là quel régal ! Il faut manifester de l’intérêt pour le monde du crime déjà, puis se forcer un peu, se montrer enfin réceptif et surtout réactif car il y a des fois où ça va très vite, et derrière il faut quand même réussir à suivre sinon des détails importants peuvent nous échapper. Au début on a du mal à se donner autant d’efforts, ça a quelques tendances à démotiver un peu mais mine de rien, ça en vaut finalement largement la chandelle. L’histoire est pourtant simple tout compte fait, avec pas mal de rebondissements, pas mal de péripéties, mais au fond rien de compliqué. Ce sont surtout ces drôles de phénomènes auxquels on a affaire qui sont intéressants, à savoir des personnalités intrigantes, machiavéliques et exubérantes comme on aime. Chaque personnage est vicieux à sa manière, a son petit caractère, ses défauts, ses convictions et ses ambitions, leur rencontre ne peut du coup donner lieu qu’à un mélange explosif au plus grand plaisir du spectateur parfois choqué parfois hilare, mais dans tous les cas distrait. À travers tous ces profils, ce sont les coulisses du monde des affaires, du pouvoir, de l’abus de pouvoir même qui se dévoilent, contrastées avec le monde du crime et de la drogue. L’humour british bien décalé viendra apporter un peu d’enjouement, tandis que certaines réflexions pas si inintéressantes viendront nous suggérer des points de vue pertinents qui poussent à la réflexion. « RockNrolla », au même titre qu’un « Fight Club » par exemple, véhicule pas mal de messages tout le long exprimés avec beaucoup d’originalité, et dresse un tableau éloquent de malversations courantes dans le mondes des affaires, qui peut susciter l’intérêt de certains comme il peut ne pas forcément motiver d’autres à chercher à le convoiter.