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    Secret Sunshine
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    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2012
    Le premier plan du film est un plan fixe en contre-plongée sur un ciel bleu vu à travers un pare-brise. Puis le contre-champ sur un gamin mutique assis à la place du mort avec la voix hors-champ de sa mère, suivi d'un traveling en caméra portée sur Shin-ae qui téléphone à un dépanneur. 2 heures 30 plus tard, le dernier plan cadre à la poursuite de quelques mèches de cheveux le sol d'un coin de jardin laissé à l'abandon. Entre les deux, le parcours de Shin-ae qui découvre que le réconfort ne se trouvait pas au plus haut des cieux, ou, comme le dit Lee Chang-Dong, "que le sens de la vie ne se trouvait pas dans le ciel mais sur la Terre".

    Avant le début du récit, Shin-ae a déjà été confrontée au pire, la trahison et la mort de son mari. Pourtant, c'est une femme mutine, gamine même, qui abandonne Séoul et le jugement de sa famille pour repartir à zéro dans un lieu portant l'empreinte du défunt. Etonnamment gamine, réussissant à arracher un sourire à son fils en faisant semblant de croire qu'ils sont collés, tirant la langue à son frère, applaudissant Jun au concours scolaire d'éloquence comme si elle était au stade, ou s'éclatant avec ses toutes nouvelles copines dans un karaoké bien arrosé.

    Pourtant malgré la balourdise de Jong-Chan, touchant Séraphin Lampion amoureux, malgré les petits ragots et les gros cancans de ce Saint-Robin coréen, malgré l'inscription Holly Kids, Holly Life du t-shirt de Jun, il y a comme une menace qui plane sur la volonté de renouveau de Shin-ae. Ses sautes d'humeur, son regard absent sont comme une prémonition. Et deux fois, elle panique en ne retrouvant pas son fils qui joue à cache-cache.
    Car c'est une des forces de la réalisation de Lee Chang-Dong que de jouer en permanence de changement de tonalité, flirtant parfois avec le fantastique, zappant sur l'émotion brute pour retourner à la contemplation où son sens du détail rend prolifique cet étirement de la durée. Plusieurs scènes très différentes illustrent cette maîtrise : sortant d'un karaoke avec ses amies, Shin-ae découvre la disparition de Jun ; elle se précipite dans la nuit vers le garage de Jong-Chan pour demander du secours, et elle le découvre seul dans sa boutique en train de beugler dans le micro de son karaoke. Cette vision d'insouciance douloureuse la renvoie à sa propre culpabilité et elle repart, seule. Quand elle reçoit le coup de téléphone du ravisseur, on n'entend que ses paroles, entrecoupées de sanglots, avec en bruit de fond la musique lancinante du jeu électronique auquel jouait Jun.

    Et alors que beaucoup de scènes sont filmées avec un caméra mobile, souvent très près des acteurs, la scène de la découverte du corps se fait en plan fixe et très large, avec la frêle silhouette de Shin-ae perdue dans l'immensité du décor au milieu des policiers.

    La seconde partie du film, à partir de la mort de Jun, semble épouser la perte du sens de la réalité de l'héroïne. On a certes du mal à croire à ce Chemin de Damas aussi brusque, et à la transformation de la jeune veuve irrévérencieuse en dame patronnesse, même si la scène du karaoke des âmes perdues au temple évangéliste est assez époustoufflante. Mais cette conversion hâtive prend tout son sens plus tard, quand elle rejette Dieu en disant : "Dieu a dit qu'il a pardonné l'assassin de mon fils : à quoi ça sert que je lui pardonne, Dieu l'a déjà fait..." La souffrance niée par l'anesthésie des bondieuseries ressort avec une puissance décuplée, et la colère se cumule au désespoir.

    Récompensée à juste titre à Cannes, Jeon Do-Yeon réussit à donner vie aux multiples facettes de son personnage, avec une capacité troublante à passer de la futilité à la gravité ; et c'est justement cette absence de transition qui crée le malaise et rend si crédible son personnage pourtant si excessif.

    Loin de se résumer à quelques polars violents inspirés du cinéma hong-kongais ou à des films en costumes, le cinéma coréen a été capable ces derniers temps de présenter sur nos écrans trois drames psychologiques intenses et originaux, avec "April Snow", "Time" et "Secret Sunshine". Dans ce pays où le cinéma bénéficiait jusqu'à il y a peu d'un système d'aide à la production proche de celui de la Farnce, espérons que la remise en cause de ces aides au nom du libéralisme et à l'initiative des Américains ne conduira pas à la disparition d'un cinéma d'auteurs aussi intéressant.
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 13 juillet 2008
    Secret Sunshine, est avant tout une œuvre humanitaire, visant le septième ciel. Un film énorme, couronné par une actrice déchirante à faire pleurer satan lui même ! Un des meilleurs film coréen de cette décennie ! chef do'euvre absolu !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 juillet 2010
    Nul doute que ce n’est pas avec ce « Secret Sunshine » que les codes du cinéma d’auteur coréen vont être réinventés. Néanmoins, Lee Chang-Dong nous montre qu’il les maîtrise avec talent et nous sert une réalisation d’une incroyable efficacité qui vient transcender le propos. Tant mieux finalement car, concernant ce propos, il permet quelques très bons moments, laissant le film se regarder sans déplaisir. Cependant, il n’est pas rare qu’on frôle la limite critique du pathos, mais la sobriété propre au cinéma coréen rend le tout nettement supportable. Une belle fresque donc, qu’il serait dommage de rater même s’il ne fait sans doute pas partie de ces films inoubliables.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 février 2012
    Avec Secret Sunshine, Lee Chang-dong réalise un film au delà de toute attente : une photographie magnifique, une interprétation assez extraordinaire ( l'actrice principale aurait reçu une récompense pour sa prestation ) et un scénario qui renouvelle le genre. L'histoire est la suivante : une femme veuve, accompagnée de son fils, s'installe dans la ville natale de son mari défunt. Elle prend peu à peu plaisir à sa nouvelle vie. Jusqu'au jour où son enfant est enlevé par un criminel, pour finalement être retrouvé mort. Ainsi, la jeune femme va trouver refuge dans la foi. Sa vie bascule à nouveau...Psychologiquement, le film est plus dur qu'il n'y paraît et l'on pourrait s'attendre à une romance quelconque, mais il n'en est rien. Secret Sunshine est donc intéressant sur le plan scénaristique ( le thème de la foi est traité de manière originale : jusqu'où peut on aller pour sa propre dévotion ? ) et plastiquement impeccable. Le seul défaut majeur : le film aurait pu être plus court. Sinon, c'est un très bon film que je conseille vivement à tous les adeptes du cinéma coréen.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 décembre 2014
    On peut dire qu'il lui arrive les pires choses au monde à notre personnage principal ce qui ne fait que rendre encore plus remarquable le fait que le réalisateur évite tout effet mélodramatique tout au long de son film. On peut ajouter aussi une bonne interprétation de Jeon Do-yeon, qui avait d'ailleurs été récompensée à Cannes pour ce rôle.
    Mais reste qu'on ne sait pas ce que le cinéaste Lee Chang-dong a voulu dire à travers cette oeuvre qui souvent traîne en longueur, quel message il a voulu laisser. A part quelques pointes lourdaudes et maladroites contre la religion, on a l'impression qu'il n'a absolument rien à dire et que l'ensemble est creux et vide.
    Autre fait gênant, malgré Jeon Do-yeon et malgré l'accumulation impressionnante des malheurs qui lui arrivent, le scénario et la réalisation n'arrivent à rendre la protagoniste attachante. On ne ressent pas la moindre empathie pour elle. Le final, confus, n'arrange rien à l'affaire.
    ollavatelli
    ollavatelli

    57 abonnés 547 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 août 2012
    Secret Sunshine est un film qui possède un sujet profondément dramatique sur la reconstruction d’une vie qui tourne en désillusion. Malheureusement, les Asiatiques, contrairement à d’habitude, ont assez mal exploité l’histoire.

    L’histoire prend le temps de se dérouler pour découvrir les personnages et l’ambiance dans laquelle quelques uns vivent. Dès le début, nous remarquons une relation assez distante de la part du jeune garçon vis-à-vis de sa mère. Même si on attend avec impatience l’évènement qui va faire basculer l’histoire, le film avait une première partie juste et convaincante,…ce qui ne va pas être le cas de la seconde partie.

    En effet, rien que le choix des plans et des placements des personnages lorsque Shin-ae découvre la situation tragique sont maladroits donnant une certaine distance et froideur, qui amènent inévitablement un manque d’émotions sur une scène qui devait être la plus bouleversante de cette production.
    Depuis là, le film enchaîne les maladresses et les longueurs mettant l’émotion de côté pour faire place à l’ennui. La réaction de Shin-ae est étrange et surdimensionné (on dirait une autiste sur ses scènes de crises). Certes, je n’ai jamais vécu une telle situation qui pourrait justifier un trouble aussi intense mais son personnage prend des réactions et un comportement presque excessif (elle peut se montrer super joyeuse pour un rien et piquer une crise pour un autre rien). Le comportement qu’elle a vis-à-vis des autres personnages est limite illogique et désagréable. L’attitude qu’elle a envers Kim Jon-Chan est disproportionnée car justement pour en venir à ce dernier, c’est un personnage fort sympathique presque amusant (avec ses rires) se montrant très gentil et serviable avec la jeune femme. Après un certain passage en prison que l’on va évoquer par la suite, Shin-ae va de nouveau littéralement changer. Sauf que ses changements d’attitude et de comportement m’insupportent et m’empêchent d’apprécier son personnage car avec toutes ses facettes, elle n’a pas de personnalité propre qui l’identifie : du coup, elle m’a paru étrangère pendant tout le film.
    Ensuite, le thème de la religion est une assez bonne idée à développer mais le film s’y attarde beaucoup trop (les scènes de réunion religieux sont trop longues et les scènes de chants religieux trop répétitifs). La scène de la visite en prison est pas mal et révélatrice de l’amour franche de Shin-ae vis-à-vis de la religion mais à ce moment là, on se dit que les scènes qui ont précédé ont servi à rien. Les scènes qui vont suivre aussi n’ont guère plus d’utilité quand on regarde la fin.

    Secret Sunshine possède donc une histoire dramatique qui a de quoi émouvoir mais en raison d’une certaine froideur (voulu ou non) et d’un personnage principal presque désagréable et inapproprié, le film se regarde sans grande prétention (en plus, d’une deuxième partie répétitive et qui traîne).
    Thom_Prn
    Thom_Prn

    31 abonnés 45 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 17 août 2011
    Le cinéma indépendant offre aléatoirement de sublimes petites perles et de véritables navets rasoirs grace auxquels les chroniqueurs deviennent des magiciens hors-paire (réussir à donner corps à partir de pas grand chose, même Jesus-Christ pourrait être jaloux!). Secret Sunshine appartient tristement plus à la seconde catégorie qu'à la première. Jeon Do-yeon est bien le seul point positif qu'il ressort de ces deux heures vingt de torture aussi terne que déprimante. Elle semble justifier son prix d'interprétation en sauvant un scénario grossièrement écrit et une réalisation banale voire souvent mauvaise.
    On suit le triste destin d'une femme en deuil qui, après la mort de son mari dans un accident de la route, décide de partir vivre dans la ville natale de celui-ci afin de réaliser son rêve à titre posthume. On salue le courage et cette tentative vaine et factice de repartir de zéro. Pourtant, après une attendrissante introduction, on s'ennuie assez rapidement et on se demande alors si l'on n'est pas devant un téléfilm mélo dont M6 a le secret. L'acharnement du tragique, la dégringolade, la foi retrouvée sans absence de justification nous semblent parfois bien trop caricaturaux et l'évolution du film devient, elle, aussi prévisible que la psychologie grossièrement traitée de son personnage principal.
    Son auteur nous libère finalement d'un ennui de plus en plus étouffant sur une scène soi-disant symbolique mais qui n'est à mes yeux que le symbole de cette oeuvre : faussement inspirée et désolante. Attention, simplicité ne signifie pas à tous les coups poésie. Le seul soleil secret résiderait dans le charme de l'actrice principale qui n'aura malheureusement pas toutes les cartes en main pour nous émouvoir...
    Mais son oeuvre plaira certainement aux enfants de bourgeois en quête d'intellectualité.
    al111
    al111

    22 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 octobre 2007
    Deux heures et demie avec le même personnage, à épouser son point de vue, à suivre sa descente aux enfers, c’est un tout petit peu long, et même étouffant, parfois à la limite de l’asphyxie.
    Il semble que le film (et son héroïne) soit partagé entre ciel et terre, entre le divin et l’humain, l’acceptation béate et la douleur insupportable, tout cela montré de façon assez schématique, abstraite malgré la crudité (ainsi que la cruauté) des situations.
    Le parcours chaotique de cette femme a de quoi perturber. D’abord pleine de volonté pour se construire un bonheur qui sent le factice après la mort de son mari ; puis désespérée, bouleversée par une autre perte encore plus inacceptable ; puis sauvée temporairement par la foi, de façon incompréhensible tant cette révélation paraît soudaine et basée sur rien ; puis sombrant dans la folie destructrice pour enfin sortir du néant, à l’image de ces mèches de cheveux tombant sur le sol, symbolisant lourdement une renaissance terrienne possible.
    Le problème est que l’actrice principale, bien qu’ayant remporté le prix d’interprétation à Cannes, ne parvient pas à emporter le spectateur et on peut rester de marbre face à cette dégringolade. L’image terne, le montage sans imagination, le cadrage banal n’arrangent rien, le film ne décolle jamais, il paraît bien difficile de s’attacher à ce personnage.
    Fodscraft
    Fodscraft

    21 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 décembre 2021
    Shin-ae, une jeune veuve, décide de s’installer avec son fils dans la ville natale de son mari, afin de le retrouver un peu et de faire son deuil. Mais dans ce village, la tragédie frappe de nouveau et Shin-ae doit affronter de nouveau le malheur.
    Ce drame coréen sur le deuil d’une femme et ses étapes est déroutant et captivant. La deuxième partie du film nous permet de découvrir un peu plus la Corée et les communautés qui la constitue.
    Actrice très connue en Corée du sud, l’interprétation de l’actrice Do-yeon Jeon dans le rôle d’une femme à la limite de la folie lui valut le prix d’interprétation féminine à Canne.
    Fabrice G
    Fabrice G

    116 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 août 2010
    Shin-ae vient de quitter Seoul pour Milyang, ville natale de son défunt mari, elle s'installe avec son fils. Discrète, elle débute une nouvelle existence, donne des cours de pianos, et rencontre Kim Jong-Chan qui tombera sous son charme... alors qu'elle commence à s'habituer à sa nouvelle vie, un drame effroyable va la frapper.
    Le film de Lee Changdong est une tragèdie noire: le remarquable portrait d'une femme qui va chercher par n'importe quel moyen la façon de continuer à vivre alors qu'elle a vécu le pire. Plus que sur le drame lui même, le film s'appuie sur la façon de s'en remettre. Le réalisateur nous montre les différents stades traversés par son héroine : le mutisme, la foi, le pardon, l'incompréhension, la folie... L'interprétation de Jeon Doyeon (Shin-ae) est juste parfaite, tout comme celle de l'excellent Song Kang-ho (Kim Jong-chan) qui nous prouve après "Memories of Murder" et "The Host" qu'il est incontournable. Par sa mise en scène simple, mais soignée, son scènario maîtrisé qui traite du deuil sans jamais tomber dans le grotesque ou le pathos, et son interprétation hors-pair, "Secret Sunshine" s'impose comme l'un des plus beau mélo de l'année. Même si le film nous captive du début à la fin, il aurait cependant peut être gagné à être un peu plus court... malgré ce bémol, il demeure une oeuvre admirable.
    cristal
    cristal

    177 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 avril 2011
    Double drame, double choc, et double reconstruction. Voilà ce qui attend Shin-ae, jeune femme à qui la vie ne sourit pas, silencieuse statue
    de larmes, enfermée dans un tombeau de stupeurs qui se révèlent les unes après les autres, un tombeau de morts, de peurs et d'abandon.Tout
    d'abord, le cinéaste sud-coréen Lee Chang-Dong se refuse à toute complaisance face à son personnage, constamment en distance et enfermée sur
    elle-même. C'est un des grands points forts de ce drame poignant, prix d'interprétation féminine au 60ème festival de Cannes : le recul
    permanent de la caméra face à son 'héroïne' (qui n'en est pas une), sans pour autant fermer les portes à l'émotion pure et dure. Ensuite,il
    y a cette absence de justification, d'explication au manque, au drame qui surgit subitement. Le film se laisse bercer par un très beau
    scénario privilégiant l'imprévisible réaction du personnage face au mur qui s'impose à elle. A la fois dans l'attente d'une révélation qui ne
    vient pas, comme dans le cas de la protagoniste, et dans celle de ne rien recevoir d'autre que des émotions pénibles mais nécessaires,
    "Secret sunshine" nous fait voyager durant 2h30 dans les troubles psychotiques d'une femme normale pour qui la mort n'est qu'une simple mais
    difficile corvée. Refusant en fait d'y comprendre quoique ce soit, le personnage de Shin-ae laisse sa tristesse infinie la guider, suivant le
    reste de sa vie - sans but après la perte - machinalement, comme si plus rien ne comptait. Se réfugiant vers Dieu pour essayer de pardonner
    l'impardonnable et reboucher l'incommunicabilité qui la saisit soudain, cette femme blessée, humiliée presque, perd peu à peu le contrôle de
    ses désirs, jusqu'à ce que la folie et la peur profonde s'emparent d'elle. C'est toute la justesse du film que de retraduire si précisément
    la douleur intérieure de ce qui est une de nos histoires à tous. Le cinéaste, au-delà du portrait de la femme engloûtie, s'amuse aussi à
    transgresser les codes du mélodrame
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 octobre 2007
    Pourquoi le cinéma coréen est-il le meilleur du monde? Oui, pourquoi? Et si varié? Pourquoi, "Old boy" et en même temps, "Printemps, été, automne, hiver ... et printemps"? Qu'est ce qui prédisposait ce pays à prendre la relève du Japon, qui n'est plus du tout ce qu'il était, depuis la mort ou la retraite des grands maîtres, Naruse, Kurosawa…. En tous cas, il faudra compter avec Lee Chang-Dong. "Secret sunshine" est, si on veut, un interminable mélo, ce genre de film que le cinéma occidental est incapable de produire (sauf, peut être, le cinéma italien). Qui oserait (à part, peut être, Nanni Moretti) raconter l'histoire de cette jeune veuve qui part avec son petit garçon s'installer dans la ville natale du défunt mari. Elle veut être acceptée, fait un peu d'esbrouffe, cherche un terrain pour investir... On la croit réellement riche, on kidnappe son fils et on le tue. Le spectateur suit avec la gorge nouée les étapes de ce chemin de croix. Après la nuit, le désespoir primitif, c'est la fausse lumière d'une fausse guérison par la bondieuserie, eh oui, il y a des Evangélistes partout! Jusqu'à vouloir être sainte, pardonner au criminel, mais le criminel lui aussi s'est embondieusé et a trouvé une scandaleuse paix. A nouveau la nuit de la haine, long cheminement au bout duquel l'héroïne retrouvera, peut être, une vraie lumière. Comme cette flaque d'eau sale qui, caressée par le soleil, scintille à la dernière image du film. C'est simple, c'est beau, c'est admirablement filmé avec la plus grande absence d'artifice, et ça pose au passage une sacré question théologique: de quel droit Dieu se permettrait-il de pardonner à la place de la mère? Mais la théologie n'intéresse guère nos cinéastes français trop occupés à filmer des petites polissoneries. Jeon Do-Yeon est prodigieuse, et nous aimons bien Song Kang-Ho, le brave garagiste, toutou amoureux qui, toujours là quand il le faut, essaye d'apporter son aide maladroite et fidèle
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 novembre 2007
    Jeon Do-yeon mérite amplement son prix d'interprétation à Cannes. C'est elle le rayon de soleil de ce film sombre qui aborde frontalement le drame de la perte d'un enfant. Face à elle, le génial Song Kang-ho apporte une autre lumière, plus douce, plus comique. La première partie du film nous raconte l'arrivée de Shin-ae et de son fils dans une petite ville de Corée. C'est l'occasion de scènes délicieuses, touchantes et justes entre une mère et son fils, couple déraciné après la mort du père et mari. Puis le drame intervient. Ce n'est pas à lui que le film s'intéresse directement, mais plutôt aux traces indélébiles qu'il laisse derrière lui. Comment survivre après "ça" ? Depuis "L'amour à mort" de Resnais, peu de cinastes avaient su montrer cette douleur intense, tant physique que morale. Lee Chang-dong choisit la sobriété en nous proposant de longues séquences dans lesquelles la douleur de son actrice s'exprime avec mille nuances, séquences qu'il ponctue de scènes fortes comme autant de cris de désespoir. Du leurre de la religion au glissement progressif vers la folie, en passant par la révolte, le mustisme ou l'incompréhension, il distille une émotion qui nous tient pendant toute la durée de son film. Même si on ne s'ennuie pas, le film aurait peut-être gagné à être plus concis. De même, une mise en scène un peu plus "audacieuse" aurait pu magnifier certaines scènes. Néanmoins, voilà un film qui s'attaque à l'un des sujets les plus difficiles qui soit et qui en évite tous les écueils. C'est déjà une sacré réussite !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 6 novembre 2007
    Le film commence par une vue du ciel et finit par terre, dans la boue, un peu comme Jeon Do-Yeon, tout le long du film une tension est au-dessus d'elle. Elle ne trouvera jamais la tranquilité qu'elle recherche en arrivant avec son fils dans la ville natale de son mari, en effet, elle a d'abord une panne de voiture, le voisinnage ne l'aime pas parce qu'elle a critiqué la déco d'une boutique, puis son fils mime son sort tragique. C'est ici un mélo-drame pur, peu de musique, caméra à l'épaule la plupart du temps, fatalité. Lee Chang-Dong dénonce par la meme occasion le fanatisme religieux. L'actrice est vraiment émouvante et le film... épuisant (dans le bon sens). Sans le personnage de Song Kang-Ho, le film serait même un peu trop épuisant, il détend un peu l'atmosphère. Enfin, Secret Sunshine aurait pu largement voler la palme d'or au film de Cristian Mungiu.
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2020
    Une mère tente de se reconstruire après le décès de son mari. Un drame bouleversant et un sublime portrait d'une femme atteinte du mal à la vie, porté par l'interprétation magnifique, récompensée à Cannes, de son actrice Jeon Do-Yeon.
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