Un classique du cinéma engagé, qui dénonce très tôt (dès 1967, tout de même) le regard raciste des bonnes familles, des adultes de la génération précédente, sur le mariage mixte (on ne parle pas de genres, mais de couleurs de peau). Ici, nous suivons l'annonce de mariage d'un couple formé par un homme "de couleur" et une femme "blanche", ce qui choque dans un premier temps l'ensemble des parents des futurs mariés, mais bien vite ne pose plus problème qu'aux pères seuls, les mères ayant accepté le bonheur de leur enfant. Tout l'enjeu de ce huis-clos est de parvenir à convaincre les pères de laisser les jeunes se marier, ce qui est une difficile affaire, et tous les arguments et contre-arguments y passent, pour que, de nos sièges de spectateurs, nous puissions vraiment comprendre la problématique de ce débat de manière exhaustive (n'ayant pas connu l'époque, il y a de nombreux arguments auxquels on n'aurait jamais pensé). Le film ne dure que 1h45, et pourtant il nous a paru bien long, peut-être du fait de son format théâtral (tout se déroule dans la maison des parents de la jeune fille), de l'immobilité des personnages (cela ne fait que débattre, de façon statique, tout le film) ou encore du monologue final qui s'éternise pour conclure à moitié ce problème (toutes ces belles paroles pour au final que
l'approbation ne soit pas partagée par l'autre père
). Les acteurs sont bons dans leur rôle, la petite chanson du film est bien sympathique (Glory of Love), et malheureusement le film est le dernier de la filmographie de Spencer Tracy, décédé à peine dix-sept jours après la fin du tournage. Le film ne vole pas ses récompenses pour l'interprétation de Katharine Hepburn et pour le scénario, plutôt osé pour l'époque. Clairement on regrette de s'être ennuyé devant un film si courageux et bien ficelé, qui ne mérite que notre approbation (que l'on donne, à l'inverse des papas, les yeux fermés).