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Henrico
168 abonnés
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5,0
Publiée le 21 janvier 2021
Ce qu’il y a de paradoxal avec le cinéma français est que les trois quarts de ses représentants s’affichent plutôt à gauche mais inscrivent leur inspiration dans des préoccupations, des problématiques, des situations qui ne se sont pas enracinées dans le quotidien de ceux qu’ils prétendent défendre, « le prolétariat ». Ce cinéma semble en fait le plus « bourgeois » de tous les cinémas européens. (voir critique Henrico sur « Je Pense A Vous »). Le plus paradoxal est que beaucoup de ces représentants affichent également un anti-hollywoodianisme, et un anti-américanisme très militants, oubliant étrangement que le cinéma américain peut produire de nombreux films « sociaux » et de très haute facture. « Bubble », « Le Ballon Rouge », « The Machiniste», « 7h58, Ce Samedi Là » en sont des exemples flagrants. « Le Fils De L’Epicier » permet enfin au cinéma français de renouer avec cet enracinement dans le social qui lui fait défaut depuis si longtemps. Un enracinement dans des conjonctures, des soucis matériels du quotidien de personnes du « prolétariat ». Avec un contexte social bien planté traitant de l’hémorragie démographique des campagnes françaises, Eric Guirado décortique avec intelligence et poésie les soucis et les joies d'une famille populaire typique de province.
TU SERAS MON FILS. Dans l'intimité de la campagne française. Richesse, simplicité et sincérité. Nicolas Cazalé et Clotilde Hesme entourent admirablement des seconds rôles réussis.
Il ne se passe quasiment rien. Tout est dans l'atmosphère et les petites relations entre les personnages. Soit, c'est bien réalisé, plutôt juste (N. Cazalé/C. Hesme/L. Rovère) mais assez creux. Le personnage d'Antoine est ennuyeux. Le regard porté sur ce bout de campagne est vraiment ringardisant. Ca inspire la pitié. Au moins, y a un côté concret, rassurant, mais trop téléfilm.
Typiquement le genre de film que j'apprécie de plus en plus. Sobre, presqu'austère mais avec un angle conjointement large et rapproché sur l'essentiel de la vie humaine, ancré dans une réalité débarrassée de son ostentation. Pas d'enjeux spectaculaires mais des thématiques profondes. Et puis j'ai noté que personne ne fumait dans ce film ce qui aère énormément l'esprit du spectateur que je suis. En plus de cela, on suit les protagonistes dans des cadres ruraux très bien mis images et de très beaux paysages épargnés par les pollutions multiples de la société du "toujours plus". Un film qui tombe bien finalement, à une époque ou le cinéma grand public n'arrive pas à sortir de ses carcans ni même à distraire
Sont-ce mes propres souvenirs des camions de l'épicier, du charcutier, du poissonnier qui passaient dans ma petite campagne natale ? Citadine aujourd'hui mais restée proche de la nature, aidée par un miraculeux bout de jardin et des chats, j'ai raffolé de cette promenade. Bien compris la rogne entre père et fils, la mère philosophe qui ne sait pas penser à elle, cette bourrique de Lucienne et cette jeune "rapportée" si tonique, un coach à elle toute seule ! Bien reçu les coups de guitare folk, cette mélodie "has been" de la fin invitant à "creuser" dans ces métiers-là (seule question à se poser : est-ce encore vivable financièrement ?). Pour ceux qui se sentent pleins d'énergie (auxiliaires de vie, il n'y a pas que les maisons de retraite !), aller livrer les chers vieux troglodytes bourrus, imbriqués tout là-haut dans leur montagne ! En circulant, mettre un bras à la portière dans le vent léger, sentir une fleur au soleil, et revenir fourbu, avec ce sentiment d'une incontestable contribution (ces petits services rendus en plus)... Et comme tout le monde quand même, des soucis familiaux, son propre caractère, devoir toujours se remettre en cause. Le silence s'apprivoise loin du tapage urbain, et la ruralité, surtout dans un joli coin, peut avoir une saveur insoupçonnée. Cher petit camion blanc sillonnant les routes de la Drôme, espérons qu'il en existe encore quelques-uns ! Ce joli film peinard en dit des choses sur la qualité de vie, il s'adresse à ceux qui en ont marre du métro-boulot-dodo et aucune envie de s'expatrier à perpète, serait-ce devenu si rare ?
Un film a priori simple mais bien plus profond qu'il n'y parait sur les valeurs, la famille, la vieilesse et le monde rural. Le film ne fait pas l'apologie de la campagne et montre la solitude de ces habitants, le manque de liens social, le manque d'activité et la desertification contrairement à certaines productions ou le retour à une vie dans la nature n'est que joie et volupté... Les acteurs sont attachants avec une Clotilde Hesme ravissante, les paysages très beaux et le film vraiment sympa à regarder.
Une heure d'ennui et une demi-heure de réflexion assez profonde sur les sentiments humains, la complexité de l'homme. Ce film s'en sort avec la moyenne.
Le fils de l'épicier, c'est le symbole de cette jeunesse plus très jeune finalement. Qui se cherche toujours à vingt-cinq ou trente ans. Incapable de garder un emploi plus de trois mois. Ça vit au jour le jour. Vogue de galère en galère. Se fait dépanner par une amie pour dormir le soir. Il ne s'agit pas de faire de comparaison avec les générations précédentes. Économiquement, c'étaient des époques bien plus favorables...Familialement, c'est pas terrible. Avec son père, ils ne se parlent plus. Avec son frère, on n'en est pas loin. Et avec sa mère, ça va à peu près. C'est pour elle qu'il reprend le camion de l'épicerie ambulante. Il va sillonner cette France profonde, oubliée, loin de tout. Si loin des commerces, des services publics, de la civilisation. Des personnes âgées seules, isolées dans une France comme figée. L'épicier, c'est peut-être la seule personne à qui elles vont parler de la journée. Au début, il ne prendra pas au sérieux la responsabilité que ça implique. Lui ne s'imagine être que l'épicier. Pas de devoir jouer les chauffeurs, postiers ou banquiers. Loin de toute agitation et au contact de ces gens simples, il va s'adoucir. Insuffisant pour être totalement épanoui. Son amie, dont il aimerait bien qu'elle soit un peu plus qu'une amie, se plaît moyennement dans ce coin si reculé et, de toute façon, elle a d'autres projets. Faire la paix avec sa famille, c'est déjà un début. Pour le reste, un emploi stable, un logement, une femme, des enfants, il y a encore tout à construire.
Un film sortit en 2007 réalisé par Eric Guirado qui se suit sur les petits quotidiens d'un camion d'épicerie en Provence mème si je dois avouer que le sujet fait un peu téléfilm du Samedi soir sur France 3 !! "Le fils de l'épicier" est en galère, il revient dans sa région accompagné d'une amie dont il est secrètement amoureux, elle aussi en galère qui reprend ses études en parallèle, pour reprendre le travail de son père sur les tournées d'une épicerie sillonnant chaque villages aux besoins éssentiellement des personnes agées. Tantot comédie, tantot dramatique , ce long métrage possède le charme du Sud de la France avec ses paysages superbes, ses gens avec l'accent et l'histoire ne fait pas des tonnes dans le récit, juste ce qu'il faut. Les acteurs jouent bien le jeu comme Nicolas Cazalé (dont on n'a plus de nouvelle aujourd'hui sur petit ou grand écran), la jolie Clotilde Hesme, le regretté Daniel Duval, Stephan Guérin-Tillé et le reste du casting. Une oeuvre sympathique.
Chronique familiale, donc sans véritable histoire, mettant en lumière la désertification de nos campagnes et la précarité grandissante d’une population vieillissante. C’est plutôt bien joué, bien filmé dans le département des Hautes Alpes, mais j’ai trouvé le temps long. Juste la moyenne pour moi.
Il est de ces petits films dont on n’attend rien et que pour tout dire on ne pense pas aller voir au cinéma de peur de se trouver devant un petit drame digne d’un téléfilm (surtout avec l'affiche digne de "Louis la brocante"). J’étais dans cet état d’esprit quand je me suis mis devant « Le fils de l’épicier », plein d’a priori peu flatteurs. Je dois donc admettre avec bonne volonté que je me suis vraiment régalé devant cette histoire pleine de charme et de vérité. Cette immersion dans le quotidien d’un épicier itinérant dans les bourgs d’une campagne désertée où ne reste que les petits vieux est un moment de bonheur absolu. L’intrigue permet de faire fonctionner le film en jetant un regard aigu sur une situation des campagnes, particulièrement dans les régions montagneuses, qui perdent leurs jeunes et leurs commerces. Les scénaristes ont croqué de vrais moments de vie pendant les tournées de l’épicerie volante, franchement j’ai parfois cru reconnaître des gens de par chez moi ! Eric Guirado nous offre un drame convaincant doublé d’un constat véridique sur la désertification des campagnes où des comédiens professionnel aux amateurs, chaque scène sonne juste grâce entre autre à des dialogues ciselés. Un vrai beau moment de cinéma qui sait présenter son sujet avec beaucoup de tendresse sans faire dans un pathos appuyé et qui le fait dans une histoire tout à fait convaincante. Une vraie bonne surprise que je recommande avec le plus grand enthousiasme.
« Le fils de l’épicier » est le deuxième long-métrage d’Éric Guirado (2007), un film sans prétention mais plein d’empathie qui nous montre comment Antoine (Nicolas Cazalé) doit avec Claire (Clotilde Hesme) une simple copine qui passe son bac par correspondance, retourner chez ses parents épiciers dans une petite bourgade de la Drôme pour y assurer les livraisons à domicile, son père venant de faire un accident cardiaque. Les débuts sont difficiles du fait d’un climat familial plus que tendu mais grâce aux talents de la rayonnante Claire, Antoine va accrocher à son nouveau travail et avec son « épicerie volante » trouver un sens à sa vie en aidant « ses petits vieux isolés » avec 2 clients particulièrement touchants : le père Clément (Paul Crauchet) avec son poulailler et ses œufs qui servent de monnaie d’échanges et Lucienne (Liliane Rovère), une femme seule au caractére bien trempé adorant le Fernet-Branca et les sucreries ! Un film très gai, bien mené, nous faisant découvrir les charmes des petits villages perdus de la Drôme et de ses habitants magnifiquement filmés et nous donnant une leçon d’humanité. Un film qui pousse à aller voir les autres réalisations de ce cinéaste lyonnais un peu méconnu.