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kibruk
145 abonnés
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2,0
Publiée le 27 novembre 2011
Ce film n'est pas sans intérêt quant aux informations qu'il véhicule sur l'état de la société roumaine contemporaine : pauvreté, espoirs déçus, et même nostalgie de l'époque communiste. Il dénonce aussi les faux révolutionnaires et les nouveaux riches, souvent des personnes compromises avec l'ancien régime. Si tout cela semble donner matière à une comédie sociale des plus solide, la forme démonte hélas toutes les bonnes intentions. Réalisé de façon minimaliste en plans fixes à l'aide d'une caméra posée sur un trépied, il n'y a aucune histoire, aucun ressort scénaristique qui permette de rendre attrayant ce curieux objet.
Absolument délirant, malgré un sujet délicat et austère. Après un début qui semble long et terriblement social, petit à petit, on nous amène vers une fin irrésistible.
Un an après la magnifique Mort de Dante Lazarescu, le cinéma roumain démontre l'ampleur de sa créativité, après qu'elle aie sû digérer son passé. Le cinéma de Bucarest est tout entier placé sous le signe de la comédie dramatique : des problèmes de société bruts abordés de front (l'alcoolisme, la solitude, la précarité) afin de mieux en jouer.
Là où 12h08 se démarque du lot, c'est dans ce cynisme dévoilé au grand jour sous couvert de pure dérision. La galerie de personnages (véritablement habités par les acteurs), est une illustration très célinienne de la problématique de l'auteur : à la manière du vieillard alcoolo Piscoce, du professeur Manescu (mythomane ou non ?), et du journaliste local, pour le moins amateur, la question dérisoire de savoir si il y a eu une révolution où non dans leur petite ville devient le miroir d'une société roumaine actuelle en prise avec ses vieux démons mais souhaitant avancer dans le futur.
Vainqueur de la camera d'or au dernier festival de Cannes, ce Porumboiu est un auteur roumain à suivre, un de plus ...
Décidement, les cinéastes roumains sont bourré de talent. Avec trois fois rien, Porumbiu nous en dit beaucoup plus sur la Roumanie qu'un documentaire d'Arte. Drôle et burlesque, la petite histoire nous donne une autre perspective de l'Histoire, de ces pays de l'est...
Une petite ville de province roumaine à la veille de Noël, seize ans après la Révolution et le départ de Ceausescu. Un journaliste local organise un débat télévisé avec deux habitants pour se rémémorer le fameux jour. Emission qui va partir en vrille avec l'intervention des télespectateurs traitant les invités de menteurs ou d'alcooliques, étaient-ils au bar ou dans la rue en train de faire la révolution?? Original, audacieux, hilarant, un petit bijou que ce film qui réussit à faire rire tout en posant la question de l'interprétation de l'histoire. Décapant.
Une ville de la province roumaine s’est elle soulevée spontanément contre Ceaucescu lors de la révolution de 1989 ou s’est-elle contentée de suivre le mouvement initié à Bucarest ? Personnellement, et sans faire injure aux habitants de ce riant endroit, je m’en fous un peu. Alors pour m’intéresser, il faudrait quelque chose de plus que le strict intérêt historique: de l’humour, de l’émotion... quelque chose, quoi. Manque de pot: ce n’est pas le cas. Donc, je m’emmerde. Visiblement ça n’a pas été le cas pour le jury de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes. Je me demande bien pourquoi.
En dehors de toute actualité, je poursuis mon exploration du cinéma roumain contemporain. Après les excellentes surprises de 4 mois, 3 semaines, 2 jours et de California Dreamin', voici un nouveau film phare en provenance de Bucarest (Caméra d'Or à Cannes). Hélas, autant les plans séquences de la Palme d'Or m'ont renversé, autant les arabesques recherchés des films de Nemescu m'ont attiré, autant je suis resté de marbre devant 12h08. Le pitch est pourtant rigolo : 16 ans après la révolution, un animateur de radio anime une émission sur le sujet "La révolution a t'elle eu lieu chez nous ?". Sous entendu : les gens ont-ils manifesté avant ou après la chute de Caucescu ? Avec témoins (grotesques) à l'appui. Le problème est que le réalisateur, Porumboiu, ne semble pas savoir faire autre chose que des plans fixes, ce qui devient lassant après 30 minutes. La deuxième partie, qui est constituée de l'émission de radio proprement dite est assez intéressante, mais que le film est poussif jusque là ! D'une certaine façon, et je sais que c'est cruel de le dire, mais le film ressemble à ce qu'il dénonce : une farce en béton. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
L’histoire correspond avec le cinéma comme dans une dialectique dynamique de laquelle peut sourdre, dans le meilleur des cas, la vérité. Pour cette raison, les pays les plus hantés par leur histoire produisent les œuvres les plus riches et les plus intéressantes. La Roumanie s’éveille grâce à de jeunes cinéastes préoccupés par leur passé communiste. Inutile d’énumérer les grands films roumains récents, «A faust sau n-a faust ?» (2006) de Corneliu Porumboiu représente éminemment le cœur de ce mouvement cinématographique. A l’occasion du seizième anniversaire de la révolution contre Ceausescu, la télévision locale d’une ville de province organise un débat pour savoir si la révolte a eu lieu avant ou après 12h08, heure à laquelle le dictateur roumain s’est enfui. Cette interrogation permet de déterminer si les habitants de la ville ont entrepris cette révolte de leur plein gré, faisant d’eux d’illustres gloires nationales, ou s’ils n’ont été que des opportunistes pris dans l’euphorie de la libération. Porumboiu scinde son film en deux parties. La première présente les trois protagonistes principaux, la seconde met en scène le tournage du débat télévisé. Les deux se joignent par le plan-séquence d’une voiture roulant dans des rues délabrées et mornes. La façon dont Porumboiu procède pour articuler son film (présentation puis action) se contente d’appliquer le canon établi du récit. Toutefois, la manière dont chacun des évènements échoue à atteindre son but renvoie au burlesque, que la situation historique du film se charge de moderniser. Les comportements enfantins d’un vieillard, les caprices autoritaires du patron de télévision et la lâcheté du professeur d’histoire vont à contre-emploi de l’imaginaire révolutionnaire. En révélant dans le cadre d’une émission de télévision ces attitudes vraies, drôlement vraies, où les témoignages cachent davantage qu’ils ne dévoilent, Porumboiu énonce la difficulté de la télévision à véhiculer la vérité historique.
L'an dernier, Cannes présentait 2 films roumains dans ses différentes sections, 2 films qui abordaient la même période del'histoire roumaine de façon très différente. Le premier est déjà sorti il y a un moment, il m'avait paru excellent : "comment j'ai fêté la fin du monde". L'autre, c'est "12h08 à l'est de Bucarest" : il faut reconnaître qu'il avait énormément plu aux spectateurs et qu'il avait obtenu la très convoitée Camara d'or. Personnellement, ce film m'avait laissé dubitatif : très bon sujet (comment se fait-il que des milliers de personnes prétendent avoir participé à l'événement déclencheur d'une révolution alors que l'histoire a retenu une participation beaucoup faible à ce moment précis ?) traité au travers d'une émission de télévision totalement foutraque mais réalisation paresseuse, très répétitive. On rit parfois, mais personnellement, je suis sorti déçu.
Il met du temps pour démarrer, et quand arrive la scène cruciale du film on est mort de rire. Les acteurs sont formidables et les propos complètement décalés et géniaux! Ces longs plans séquences sont époustouflants, mais on ne sort pas du film complètement séduit, puisqu'on a l'imrpession que la moitié du film est inutile mais bon à découvrir quand même.
Ah ça, il faut adhérer à ce genre d'humour, et ce genre de cinéma, assez inhabituel par chez nous parce que 'brut de décoffrage'. Aucun effet spécial, aucun acteur vedette, pas d'action, pas se décors ou presque. Tout passe par les dialogues et par les performances des acteurs. C'est vraiment drôle, pour peu qu'on y prête attention.
Ce film pourtant, j'avais envie de le voir. Histoire prometteuse, quelques bonnes idées comme le fameux plan séquence et envie de voir autre choses que les grosses sorties du moment. Il n'y a rien de pire que d'êtrte déçu par un film qu'on avait envie de voir, je pense même qu'on l'est encore plus dans ce cas là. Cette oeuvre prouve malheureusement le contraire de ce qu'elle voulait prouver. Gros moyens ne veulent pas dire qualité et c'est vrai, malheureusement quand les moyens sont absents mais qu'en plus la créativité n'est pas au rendez-vous, on assiste à une catastrophe. Des dialogues d'une pauvreté navrante, des acteurs qui, non dénués de talents, font ce qu'ils peuvent et une réalisation... inexistante. Témoin le fameux plan séquence qui... n'en n'est pas un. Un film fait pour les faux cinéphiles et faux intellos qui trouverons toujours là un argument pour se démarquer du courant ambiant, comme une sorte d'identité.
Hilarante comédie sur l’attitude du peuple roumain à la chute de Ceausescu. On rêverait d’un tel film français, grinçant, drôle et mal pensant sur les années Vichy. Ils sont fous (et talentueux) ces Roumains !
Un film qui interroge l’histoire d’une localité durant la révolution roumaine de 89 avec le recul d’une dizaine d’années, une partie pour contextualiser et une seconde sous forme de longue séquence de confrontation radiophonique, et en fait j’ai surtout aimé la dérision de Porumboiu, d’attirer l’attention sur un microcosme par rapport au sérieux du sujet politique, ainsi que sur la relation étroite entre les personnages, les échanges sur le fameux rassemblement ou non sur la place du village à 12h08 (heure du renversement de Ceausescu) où chacun donne sa version est irrésistiblement drôle, on touche presque à l’absurde. Minimaliste, méticuleux et surtout original dans son traitement, un vrai bon moment.