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aaber
30 abonnés
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2,5
Publiée le 16 février 2007
Un deux en un très regardable, une première partie un peu longuette qui pose les protagonistes avant l'émission, une seconde partie qui est l'émission télévisée elle-même. Un long plan séquence (?, ce n'en est pas un) de 40 minutes irrésistible ! Un film qui se voit dans sa totalité sans déplaisir.
Délicieuse petite comédie sans prétention, mais pleine de charme. La scène principale de l'émission de télé est hilarante à souhait et le naturel des acteurs est touchant...
Un long-métrage roumain sur nos écrans est chose suffisamment rare pour quon sy intéresse, dautant plus sil évoque cet événement historique majeur pour la Roumanie (et dautres) que fut la chute de Ceausescu. Si le sujet peut sembler commun, le traitement choisi par le cinéaste Porumboiu savère lui insolite, puisquil décide de traiter de la révolution à travers le regard et le vécu dune petite bourgade située à lEst de Bucarest.
Avec un sens consommé du burlesque et de labsurde (la comparaison au théâtre de Beckett peut dailleurs se justifier), il nous présente la préparation puis le tournage dune émission télé réunissant un journaliste et ses deux invités, tous natifs de cette ville, autour dune question qui peut nous paraître anecdotique : leur ville a-t-elle oui ou non participé à la révolution ? La première partie du film ma semblé assez fastidieuse et miteuse, avec des images peu soignées et une réalisation très plate (difficile à justifier alors). En revanche, le choix de filmer la seconde partie comme sil sagissait véritablement dune émission de télévision locale invite à davantage dindulgence quant à la mise en scène on ne peut plus minimaliste. Cette longue séquence est propice à des scènes cocasses et dune grande dérision, portées par ces trois attachants acteurs. Le débat, sil ne trouve pas vraiment dissue, amuse tout dabord et interroge ensuite sur la façon dont nous écrivons (et réécrivons) lHistoire. Le film gagne alors en intérêt et en densité. Malheureusement la scène finale, dénuée de toute finesse et particulièrement lourde, gâche quelque peu lexcellente impression que la seconde moitié du film aurait pu laisser...
Réalisé très sobrement avec des plans toujours fixes et des acteurs méconnus (mais excellents), "12h08 à l'est de Bucarest" parvient à surprendre de par son ton décalé au vu d'un sujet assez grave, à savoir la révolution roumaine de 1989. Faisant parfois penser à "Goodbye Lenin !" avec sa légère critique du système néo-capitaliste où les valeurs d'antant sont oubliées et où l'arrivisme est roi, ce film ne se veut néanmoins pas nostalgique, et semble plutôt dresser un constat. Au final, il s'agit là d'une petite réussite pimentée d'un humour parfois très drôle, et forte de fond.
Les films roumains récents distribués en France donnent tous la même vision de ce pays : triste, incapable de se réjouir de sa Révolution, et fatigué, très fatigué. Comme si le renversement du régime communiste navait servi à rien. La mort de Dante Lazarescu montrait le manque criant de solidarité, lévaporation de la chaleur humaine. Comment jai fêté la fin du monde, dans un registre tout de même plus gai, présentait des personnages ayant beaucoup de mal à tourner la page, marqués par une sorte de fatalité. Celui ci est le plus drôle des trois, et pourtant terriblement mélancolique. Les trois personnages sont pitoyables et à force de se prendre au sérieux, deviennent des clowns lugubres et loufoques à la fois. Le présentateur tente délever le débat avec des allusions philosophiques, mais revient sans cesse à sa question complètement théorique : le soulèvement populaire dans la petite ville a-t-il eu lieu avant ou après la diffusion à la télévision nationale de la destitution de Ceausescu... Le petit grand-père, invité de dernière minute, ignoré du présentateur, passe son temps à fabriquer des bateaux en papier et lorsquon lui donne enfin la parole, il donne une vision tout à fait anecdotique de sa révolution. Lautre invité, professeur et alcoolique, prétend sêtre révolté avant tout le monde, ce que les téléspectateurs contestent en téléphonant à lémission. Avec un sens du cadrage très pointu, un montage parfaitement maîtrisé pour donner une impression de fausse lenteur, un refus du pathos, le réalisateur signe là une oeuvre très originale, subtile, politique et sociale à lorigine, et finalement poétique.
Après le tragico-comique La mort de Dante Lazarescu, le cinéma roumain nous sort un nouvel aperçu de son humour bien particulier, fait de petites touches, de bric et de brac, d'intrigue rachitique et d'acteurs à l'allure un peu fatiguée. Ici, il s'agit de discuter, en direct, au cours d'une émission télévisée, de l'opportunité ou non de qualifier la journée qui a vu fuire le Dictateur Ceausescu en Décembre 89 de révolutionnaire ou non. Le film nous présente au préalable ce qu'est la vie des deux invistés à cette émission, censés représenter les "révolutionnaire" de cette journée. Un professeur alcoolique endetté et un vieil homme qui n'a strictement rien à dire (en fait il se souviens en détail de ce qu'il a fait ce jour là mais pas grand chose de ce qui s'est passé sur les lieux du "soulèvement"). Malaise au studio télé. Un humour pince sans rire. Une belle démythification de l'histoire récente, car il en ressort qu'en réalité il ne s'est rien passé d'extraordinaire avant 12hO8 à Bucarest, ce jour là.
Caméra d'or 2006 à Cannes pour cette petite surprise venue de Roumanie.Largement supérieur à la Palme d'or(ratée) de cette année là,j'ai nommé "le vent se lève"(sic),"12h08 à l'est de Bucarest" est d'une intelligence et d'une pertinence inattendue.Parler d'un sommet de l'histoire de son pays(ici la chute de Ceausescu,donc la révolution)à travers un discours qui tend vers l'absurde,tel est le point de départ délicieux de ce film généreux en situations cocasses.Passé une mise en scène plutôt plate mais travaillée vu le manque de moyen évident du film et un état des lieux sur le passé qui se répète trop souvent,vous trouverez probablement votre compte:"12h08 à l'est de Bucarest" est un film hilarant(immense scène de l'émission,à mourir de rire,qui doit bien durer 50 minutes),mais aussi intelligent.Porumboiu revient sur un épisode clé de la Roumanie,en posant cette ultime question comme une farce:y-a-t-il eu,oui ou non,une révolution 16 ans avant ce jour là?Sans réponse,mais avec un sens du burlesque inestimablement réussi et drôle,ce réalisateur incontestablement doué met en scène deux personnages Chapliniens(quels acteurs!),entre morosité et sens de la dérision impressionnant.La vitalité de l'ensemble est très réjouissante et le concept bien trouvé:pas de réponse,juste une question pour remettre en cause un pays en crise,et des personnages plus dévolus à leurs situations familiales qu'à la politique qui dirigerait leur pays,ainsi que cette question dont tout le monde se fout aujourd'hui de la réponse.Porumboiu propose donc une vision décapante du présent par le passé,pour exprimer ce que son pays à vécu.Et il n'a même pas besoin de ne serait-ce qu'une seule image d'archive,il fait tout dans le présent,dans le speed aussi,et ça marche.A ce stade là,on peut appeler ça une réussite.
Quelle énorme déception... Caméra d'or à Cannes ?!?! C'est bien un choix démagogique des élites de Cannes... En effet l'idée de départ est bonne ; un journaliste télé, 16 après les faits, décide d'organiser un débat pour savoir si leur petite ville à bien été une révolutionnaire de la première heure... Le problème c'est que le scénario ne suit pas et encore moins les dialogues. Officiellement une comédie le film râte sa cible à chaque instant. C'est lent et long, et surtout le contenu est vide de toute substance. Historiquement on apprend rien, il s'agit juste d'un débat qui va voir 3 personnages se prendre les pieds dans le tapis dans un débat télévisé qui va se terminer sans apporter la moindre réponse constructive. Aucune émotion (quais absence de femmes) et surtout aucun humour, ni dans les situations (trop statique, trop théâtral) et ni dans les dialogues sans aucun relief et aussi ennuyeux qu'est le film de bout en bout. Une bonne idée ne fait pas toujours un bon film.
Certes, l'image est belle, les acteurs plutôt bons, les passages musicaux très sympas et le sujet pas inintéressant mais franchement, s'il suffit de poser sa caméra en plan fixe filmer un lampadaire qui s'allume pour mettre un pied au festival de Cannes, je vais pas tarder à me lancer...
Très à la mode depuis quatre ou cinq ans, le cinéma Roumain connaît actuellement un certain écho dans l'Hexagone et il n'est pas rare de voir des productions de ce petit pays rassembler ici un public relativement large. "12h08 à l'est de Bucarest" en est l'exemple-type, lui qui fut entre autres présenté sur la Croisette (si je ne m'abuse) dans des sélections parallèles. Etat des lieux de la situation Roumaine actuelle, ce long-métrage propose une sorte de premier bilan de la révolution nationale qui renversa seize ans auparavant le régime de Caucescu en tentant de prendre le pouls d'une population en apparence guère épanouie. Tout cela commence plutôt bien avec une mise en contexte intéressante et la présentation de personnages n'ayant que peu de points communs. Le récit est équilibré, le cadre est distant et sobre, servant des scènes relativement lentes mais offrant une progression logique, qui plus est avec du relief du fait de l'interprétation globalement honorable. Le temps de prendre ses marques pour une première demie-heure donnant un ton plaisant, fait d'un regard un brin désabusé et de désillusions analysées avec sagesse sans masquer d'inévitables regrets. L'humour (emblématique des pays de l'Est) est lui aussi présent, les personnages attachants... Et puis, le film part en sucette. On ne saisit que très mal son sens, ses objectifs ; ne sachant pas où aller, le cinéaste se réfugie alors dans la mise en scène d'une émission télé d'un snobisme et d'un ennui pour le moins éloquents. Perdu, il laisse dérouler des monologues donnant tous leur version des faits. La morale : l'Histoire est d'abord réécrite par les vainqueurs puis sans cesse arrangée, d'où l'intérêt de revenir aux sources. Merci, on le savait ! Sinon, quoi d'autre ? Ben, on regarde notre montre patiemment, déçus et désemparés comme les protagonistes par un film qui commençait plutôt bien et s'est ensuite perdu dans un narcissisme discutable. Des regrets mais pas de masochisme. Tant pis !
Ce film est vraiment pas génial... Les 45 premières minutes sont tout simplement inutiles, il ne s'y passe absolument rien (j'ai d'ailleurs lutté pour tout visionner, le temps avait l'air de s'être arrêté lors du visionnage de cette première partie...). La deuxième partie est intéressante, car on touche enfin au sujet du film !!! Quelques passages sont rigolos, mais au final on n'apprend pas grand chose !!! Donc globalement, film décevant, même si tout n'est pas à jeter.
Toute la première du film n'est guère intéressante. Et la deuxième est étonnante bien qu'un peu longue. Une seule scène : trois personnes face à la caméra qui s'interrogent sur la réalité de la révolution roumaine dans ce qui est censé être une émission télé. Ce ne sont pas des experts mais un vieux qui fait le pere Noel et un prof alcoolique. Cette partie rappelle Thomas Berhnard mais cela ne suffit pas pour faire un film à conseiller.
Un sujet très intéressant aux thèmes multiples : comment se construit l'Histoire, quel crédit apporter à un témoignage, où en sont les pays de l'est près de 20 ans après l'effondrement du bloc communiste. Les personnages sont traités avec humanité et humour. Malheureusement, la mise en scène est sans relief. Bref, le contenu est bon, la forme moins.
Donner la caméra d'or à un tel film me paraît totalement incompréhensible! Un humour qui ne brille guère, des personnages sans intérêt qui vivent dans un pays sale, triste, à mourir d'ennui... sans parler du programme télé... Quel ennui!