Vu le grand nombre d’avis publiés sur Allociné, on ne présente plus vraiment "Jack Reacher", film s’inspirant du roman « One shot » de Lee Child (« Folie furieuse », dans sa version traduite en français). Question adaptation, je ne porterai aucun jugement, n’ayant pas lu l’œuvre littéraire. Par contre, je crois qu’on peut tous affirmer de façon collégiale que la réalisation de Christopher McQuarrie est impeccable, sûrement aidée par une écriture irréprochable du scénario. Le récit est fluide, palpitant, et intelligent, bien qu’on puisse pointer du doigt des clichés tels que « le héros est plus fort que tout le monde, plus intelligent que tout le monde et plus malin que tout le monde », ce qui fait qu’on sait à l’avance qu’il va parvenir à clore cette enquête « rondement menée » (« rondement menée » : deux mots qui ont une importance particulière) par les autorités officielles, classant ce "Jack Reacher" dans les classiques du genre comme le souligne l’internaute BenoîtG80. Ce dernier précise également que ce "Jack Reacher" a un je ne sais quoi de plus qui fait la différence. C’est vrai. Peut-être l’entame, particulièrement choquante, avec le meurtre de plusieurs personnes à priori de façon aléatoire, accompagnée d’une bande son incroyable. Près de quatre ans après sa sortie, il suffit de fermer les yeux pour se rappeler l’effet de résonance des coups de feu, sans compter qu’on se met aisément à la place des badauds qui se font tirer comme des lapins. Cette scène scotche efficacement le spectateur qui va suivre cette enquête avec le plus grand intérêt, s’attardant sur les détails les plus infimes qui nous sont présentés tout au long du film, ouvrant sur un certain nombre de pistes. Et c’est bien un petit détail, anodin, qui va faire basculer toute cette enquête mouvementée. Car "Jack Reacher" est un film qui a sa dose d’action, tout en multipliant les changements de rythme savamment orchestrés en incorporant des scènes à dimensions dramatiques, ou encore des scènes où la tension est palpable, comme par exemple lorsque Reacher (Tom Cruise) et Emerson (David Oyelowo) s’observent. Tom Cruise, expérimenté en films d’action (saga "Mission impossible", "La guerre des mondes", etc…) répond de nouveau haut la main à ce nouveau rôle, sans jamais trop en faire, avec une petite pointe d’humour décalé. Il n’y a qu’à voir comment il considère le couteau qui lui a été fournie comme seule arme... Il se retrouve aux côtés de Rosamund Pike aux allures de potiche car on sent que les événements dépassent un peu son personnage, ce qui explique qu’elle s’appuie autant sur l’énigmatique Reacher, mais qui interprète à merveille le côté sacerdotal du métier pratiqué, grâce au respect de l’éthique qui caractérise un bon avocat qui se respecte. A côté de cela, les seconds rôles sont à la hauteur de l’événement, notamment Jai Courtney qui est très convaincant en méchant, Werner Herzog dont le regard qui lui a été prêté est à vous glacer le sang, David Oyelowo habité par un charisme indéniable, et enfin l’éternellement sympathique Robert Duvall qui amène la petite dose d’humour dont j’ai parlé plus haut, en particulier quand il préserve sa vision de nuit... original, mais marrant. Sans être un chef-d’œuvre, "Jack Reacher" offre bon spectacle thrilleritique qui vous fera passer un peu plus de deux heures de votre temps sans aucune difficulté, et dont l’esthétique soignée amène une photographie intéressante.