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nanou C.
1 abonné
8 critiques
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1,0
Publiée le 25 janvier 2023
Alors, bon, il y a une voix qui énumère des peurs, une voix d'alcoolique ou de fumeuse qui s'écoute parler, avec un accent bien urbain typiquement parisien; le texte récité est classique et se déploie sur des formes géométriques peu intéressantes qui amène de l'ennui à cette logorrhée aux embardées convenue explorant la peur au sens propre et figuré: "j'ai peur de mourrir" "d'être médiocre", "j'ai peur d'être une bourgeoise", d' "acheter une mousse au chocolat industrielle"); Pas de brio dans le texte qui est paradoxalement très occidentalocentré, contrairement à ce que pourrait laisser entendre la première phrase: ce sont surtout quelques peurs existentielles (le "scandale de la mort") et de petites peurs du quotidien du bourgeois Bohême urbain qui sont déclamées: pourtant, même là, il y aurait eu des choses à dire bien plus percutantes sur cet univers pour ceux qui le pratiquent, étant donné qu'il met notre humanité à l'épreuve tous les jours; Pour les courts métrages, ils sont découpés comme un cauchemar, reposent sur des clichés un peu sidérants aujourd'hui (qui iraient jusqu'à rendre bien ringard le premier court métrage); il n'y a rien d'original au niveau des histoires, pour l'angoisse, on repassera, une seule scène fut assez malaisante pour moi, non parce qu'elle me faisait peur mais parce qu'elle présente une sorte de viol très brutal avec une complaisance consommée qui m'a donné envie de vomir et d'arrêter, mais bon, j'avoue être sensible de ce point de vue: peut être que d'autres spectateurs ne seront pas plus écœurés de cela; Sinon le seul court métrage très intéressant est celui du vieillard et des chiens qui est séquencé et dont il faut attendre le 4ème épisode pour comprendre le fin mot de l'histoire;
Des grands noms de la bande dessinée actuelle pour une collection de courts métrages autour du thème de la peur, et pas seulement de la « peur du noir ». Toutefois le fait que ces six courts métrages se voient réunis sous cette même idée rend compte des limites du projet : rarement « Peur(s) du Noir » quitte les sentiers balisés du lieu commun. Charles Burns par exemple nous fait du Charles Burns (normal me direz-vous), seulement le doublage scolaire, le rythme lâche et l'animation moyenne ne viennent pas enrichir une façon de faire déjà originellement basée sur le cliché (du mal-être adolescent en l'occurrence)... Je n'étais pas un admirateur de Burns au départ même si je savais reconnaître son talent de dessinateur, pour le coup il aurait mieux fait d'éviter ce passage par le septième art. Marie Caillou nous livre un film d'animation lui aussi fort conventionnel, qui plus est trop limité à mon goût par sa technique d'animation qui le fait lorgner visuellement du côté d'une sorte de « South Park » arty (j'exagère à peine)... Ce sont les deux courts métrages les plus faibles il me semble, avec celui de Pierre Di Sciullo, plus original (des formes abstraites illustrent une voix-off débitant les angoisses du narrateur) mais guère plus convaincant (le propos verse lui aussi dans les généralités d'une certaine représentation « torturée » et surtout nombriliste de notre époque)... Le court-métrage de Richard McGuire n'est pas des plus surprenants, par contre sa maîtrise du noir et blanc est grande, et sa cohérence, son atmosphère restent tout le long d'une intensité appréciable, au contraire des deux premiers courts. Celui de Mattotti est « artistiquement » plus abouti, mais là encore il est loin de faire de l'ombre à son travail d'illustrateur BD, et si sa qualité est certaine il ne me laissera pas en revanche un souvenir impérissable. Le meilleur court métrage est à mon sens celui de Blutch, ça n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard s'il est morcelé et intercalé entre ceux de ses confrères. Graphisme excellent, scénario excellent (loin du côté poussif et conceptuel des autres courts) : c'est une sorte de poème assombri par un humour des plus noirs. Attention ça n'est pas le court métrage du siècle bien sûr, mais au regard des autres courts de ce recueil cauchemardesque il se positionne clairement un cran au-dessus. Au final donc pas grand chose à retirer de ce « Peur(s) du Noir » ô combien inégal... Il est d'ailleurs assez désolant de constater que sur six auteurs présents, seuls deux ou trois possèdent une vision vraiment « adulte » de leur art, dans le sens où ils ne mettent pas seulement en images une simple collection de névroses « adolescentes » ou de fantasmes d'une banalité affligeante... Par ailleurs la musique-cliché-de-film-qui-fait-peur n'aide pas à porter le film vers des sphères débarrassées des conventions du genre. Une grosse déception donc, qui tient plus de la déclaration d'intention ou de l'exercice de style qu'autre chose.
De par sa grande originalité et cette métaphore filée de la peur ou des peurs du noir sous toutes leurs forme, ce film d'animation est tout simplement génial ! Toutes les histoires sont liées entre elles de par le choix des couleurs (ou des non couleurs), les jeux d'ombres et de lumières et les descriptions des terreurs nocturnes, déraisonnées et morbides des artistes - notamment Marie Caillou dont les graphismes d'inspiration asiatique sont à la fois magnifiques, magnétiques et dérangeants. Les dessins cathartiques jouent avec les nerfs du public : on plonge dans l'univers cauchemardesque des réalisateurs et on a le sentiment qu'ils ont vidé leurs sacs pour mieux remplir les nôtres ! A regarder de près...sans fermer les yeux !
Un ensemble de sketchs d'animation joliment agencés et relativement homogènes en qualité, malgré la diversité des récits (de l'imaginaire le plus débridé à la chronique quotidienne), des styles graphiques (de la BD indé US au manga) et des techniques (animations traditionnelles, numériques, 3D...). Avec une unité cependant : le noir et blanc. Mention spéciale pour le sketch de Charles Burns, où il est question d'insecte, d'amour et de métamorphose. Kafkaïen ! En revanche, l'épisode inspiré de la japanimation est plus grand-guignolesque. Au global, ce film dégage une intelligence et une poésie horrifiques assez singulières, soutenues par les voix non moins singulières de Nicole Garcia, Guillaume Depardieu ou Arthur H.
Ce film est une abomination, car à part une seule histoire, aucune n'est lié au noir . Il n'y en a que deux qui nous épargne des scènes malsaines, je ne comprends vraiment pas l'intérêt de ce film . Je ne suis pas une âme sensible car je visionne très souvent des films d'horreur, ce qui me dérange ce sont certaines scènes pleines de sous-entendus très malsains et un conte qui fait passer les légendes japonaises pour des choses débiles .
Film assez étrange... Cette oeuvre est plus un groupement de (très) courts métrages qu'un long à proprement parlé. De fait, Peur(s) du noir est très dur à noter; néanmoins on ne peut que reconnaitre que le tout ne manque pas de charme, bien que ce dernier sois souvent glauque. Ma note moyenne s'explique uniquement à cause de quelques "chapitres" assez destabilisant, notemment le dernier que je vous laisse soins de découvrir. Néanmoins, un film à voir. En plein jour, de préfèrence.
Sur un film ralliant plusieurs réalisateurs il est difficile d'avoir une qualité constante. Peur(s) du noir ne fait pas exception certains courts métrages fonctionnent d'autres non. Graphiquement c'est inventif et beau,mais faire des images ne suffit pas à raconter une histoire.
Des courts métrage d'une grande qualité, une variété de style, d'effets, de niveaux de gris, de peurs, la création d'une certaine anxiété coupé par des pauses comiques, un projet prometteur, une grande reussite!
Un rendu esthétique magnifique, très artisanal avec des styles de dessins variés et un noir et blanc somptueux du plus bel effet. C'est la première fois que je vois une telle harmonisation pour un film à sketchs. Les segments sont si bien intégrés à l'ensemble qu'on n'a jamais l'impression de regarder une succession de court-métrages. De ce fait, on ne compare jamais leurs qualités respectives, ce qui donne au film une unité hors normes. Les scénarios sont originaux voire "auteurisants" mais toujours pertinents et la musique, même si elle se fait rare est géniale. Un grand film d'animation pour les amateurs de film d'auteur(s) et les amoureux du dessin (animé ou pas) .
J'ai pu lire à plusieurs reprises que certains arrivaient à faire un parallèle entre Peur(s) du Noir et Renaissance, et même à le trouver mieux... Cette comparaison est idiote, l'un étant réalisé en 3D, l'autre en dessins moches à la main. Et même en faisant un effort, Renaissance sera de toute façon largement beaucoup mieux. N'en reste que ceux qui aiment les dessins moches à la main seront ravis avec Peur(s) du Noir.
Un film incroyablement violent, dérangeant. Peur(s) du noir veut frapper là où ça fait mal et réussit à merveille. Une énorme claque ! Une oeuvre d'art à l'état brut !
Intimiste, graphique et sensitif, Peur(s) du noir est un emboîtement de court-métrages de professionnels du dessin. On aurait aimé y voir Foerster (ou même Franquin!). L'idée est originale mais le total de tous les courts ne fait pas une unité puisqu'ils n'ont comme lien que le noir & blanc (et pas l'histoire, ni même le style). Du coup, c'est très inégal. Le dernier (de Richard Mc Guire) est très minimaliste, curieux avec un travail sonore indispensable à la compréhension : il fait appel aux sens. Celui avec la meute de chiens (de Lorenzo Mattotti) est sale et sans intérêt. Les interludes cubistes de Pierre di Sciullo sont étranges,intimes et inattendus. Bref, le tout est une agglomération manichéenne innovante mais décevante. À voir au p'tit déj'.
L’épouvante peut venir du vérisme dans les effets de terreur, ou alors de la désorientation dans l’onirique. Le film de cinéma est plus adapté (grâce à la photo) au premier, par contre le dessin animé, grâce à sa liberté formelle, sa possibilité de tendre à l’abstraction, est bien adapté au second. L’aspect onirique est le plus réussi dans « Peur(s) du noir ». C’est en tous cas profondément original et graphiquement très réussi. Le film réussit à faire un tout cohérent en confrontant des histoires et des styles très disparates.