Pas du tout si mauvais que cela, American Haunting souffre de jouer sur un fond un peu trop attendu, et qui niveau horreur à un côté clairement désuet. Mais pour voir le réalisateur, c’est loin d’être infâme.
Visuellement, le film est assez esthétique. Pas de grandes audaces visuelles mais un classicisme élégant. Le côté rétro des décors est sympathique, le réalisateur choisit un cadre huis-clos qui permet de ne pas trop craquer le budget et de s’appliquer sur les petits détails. La photographie est raffinée et l’ambiance assez prenante, avec toutefois une petite tendance à une obscurité trop prononcée. Propret, le métrage profite aussi d’une mise en scène étonnement appréciable pour voir que le réalisateur est celui qui a œuvré sur l’infâme Donjon et Dragon. Reste qu’on a malheureusement peu de scènes horrifiques, et que globalement, malgré le soin général, l’ambiance ne suffit pas à effrayer.
Le casting est solide. Sutherland, sobre mais toujours efficace. Sissy Spacek, qui depuis Carrie a un peu peiné à avancer dans sa carrière mais qui ici ne démérite pas. James d’Arcy en « beau gosse » du jour, et la jeune Rachel Hurd-Wood. Globalement l’interprétation ne fait pas les étincelles qu’on aurait pu attendre, mais c’est très correct. Le problème vient peut-être davantage des personnages qui manquent un peu de relief, de vigueur, d’originalité et d’approfondissement.
Finalement, ce qui surprend agréablement et m’a fait monter un peu ma note c’est l’intrigue. Plutôt classique durant une grosse partie du film, le début est assez intriguant et la fin, très originale, est bien vue, même si elle est un peu abstraite par certains aspects. La partie centrale est un poil en-dessous, le réalisateur vivotant sur quelques scènes d’attaques, et essayant de créer un suspens avec quelques maladresses ou lieux communs. Après, American Haunting se laisse suivre avec un certain plaisir, mais ça manque d’un quelque chose de transcendant.
En conclusion, l’amateur du genre ne sera pas trop déçu. Rien de bien surprenant ou original en dépit de la fin, mais le métrage est assez soigné pour être un divertissement de série B correct. En tout cas, moi qui n’avais aucune attente, je me suis surpris à me prendre au jeu. 3