Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Léa H.
34 abonnés
225 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 26 janvier 2014
Pour ce grand bal de la solitude contemporaine, Resnais a réunit une belle troupe de comédiens, qui interprètent avec un plaisir communicatif ces cœurs esseulés, perdus dans les artifices du monde contemporain. Magnifiques décors de Jacques Saulnier qui donnent au film une saisissante dimension de conte (impossible de ne pas penser à Hopper), volupté sinueuse de la mise en scène qui accompagne les errements de chacun : le film a une belle tenue. Et si rien ne semble très sérieux dans ce petit théâtre aux couleurs acidulés, une gravité sourde, dissimulant une détresse profonde, un cri étouffé de désespoir. Ce « pessimisme joyeux » est une constante de l’œuvre Resnais (de « Je t’aime je t’aime » à « On connaît la chanson ») ; d’où vient alors l’impression de voir ici se rejouer en mode mineur et un peu mécanique cette musique en contrepoint qui accompagna plusieurs chef d’œuvre du maître ? La faute sans doute à certains personnage qui tombent dans la caricature (Lambert Wilson, Laura Morante), à des situations qui s’épuisent parfois (les vidéocassettes d’Arditi, les affrontements d’Azema et du vieillard, les scènes de ménage Wilson/Morante)… Comme si l’adaptation très café-théâtre de Ribes venait affadir le verbe aiguisé et acerbe d’Ayckbourn (l’adaptation de Smoking/No smoking était bien plus enlevée). Il y a certes des moments de grâce dans le film (le personnage bouleversant d’Arditi, la détresse d’Isabelle Carré, toujours très juste, les moments d’intimité partagés entre Azéma et Arditi) et la tonalité globale, entre mélancolie et gravité, fait parfois mouche, pourtant, le film tombe plus d’une fois dans le démonstratif, le trop littéral.
Si « Cœurs » n'a rien d'un Resnais majeur et ne procure clairement pas la même émotion que certaines œuvres antérieures, tout n'est pas à jeter pour autant. Il faut avant tout reconnaître au maestro que son univers est unique et reconnaissable entre tous, sa troupe d'acteurs quasi-identique à chaque film nous offrant comme toujours le meilleur d'elle-même. Et si je n'ai jamais réussi à m'enflammer ou à m'émouvoir comme je l'aurais souhaité, l'ensemble sonne souvent juste et apparaît globalement cohérent, malgré une évidente différence d'intérêt selon les personnages et les récits. Bref, si l'œuvre laisse un souvenir positif et ne laisse pas indifférent (ce qui est déjà beaucoup), le grand moment de cinéma attendu n'est pas vraiment au rendez-vous : dommage, le cœur y était.
"Coeurs" est tiré de "Peurs privées en places publiques", une pièce d'Alan Ayckbourne, dramaturge anglais dont il avait déjà adapté "Smoking" et "No Smoking". Cette matrice théâtrale se fait sentir, et pesamment. Que ce soit dans les décors (aucune action ne se passe en extérieur), dans les dialogues souvent à la limite du ridicule, dans les situations boulevardières ou dans le jeu accentué des acteurs (mention particulière à André Dussolier, mauvais comme un cochon), on sent le théâtre filmé. Les moyens du cinéma ne sont pas déployés pour donner de l'ampleur au récit, au contraire. Là où l'épure et le symbole servaient la densité de la narration dans un film comme "Dogville", ici tout est étriqué, téléphoné, mille fois vu.
La trame du récit est un enchevêtrement de personnages dont on découvre progressivement les liens, et la communauté de solitude. Ce procéde très à la mode aujourd'hui ( voir "Babel" ou "Trois Enterrements") n'est pas nouveau, il suffit de revoir "La Ronde" ou "Short Cuts", du déjà regretté Robert Altman. Mais ici, le procédé est voyant, peut-être parce qu'on sent très vite que l'histoire n'est qu'un prétexte pour faire autre chose, à savoir filmer les agitations des personnages cherchant à échapper à leur solitude comme les souris de laboratoire de "Mon Oncle d'Amérique".
Mais voilà : ces élucubrations tournent à vide, et on s'ennuie ferme. Intéressés ni par des personnages stéréotypés et peu crédibles (Thierry vivant avec sa soeur de 30 ans sa cadette...), ni par une intrigue poussive, ni par une mise en scène tournant à vide, les spectateurs n'ont plus qu'à décompter le temps qui s'écoule si lentement. Nombreux furent ceux dans la salle où je l'ai vu qui n'ont pas eu cette patience...
Film tout simplement incroyable. La mise en scène est très recherchée et d'une qualité inconstestable. Quant à lui, le scénario résulte de l'écriture d'un Resnais qui maitrise son art d'une manière excellente. Le film possède ainsi de nombreuses richesses : artistiques, philosophiques (notamment sur la religion), esthétiques, scénaristiques... Resnais signe ici un chef d'oeuvre, "l'amour à mort" dans une version réussie, également un prolongement de son formidable "Smoking/No Smoking". Le jeu d'acteur est également très bien mené par Resnais.
Quelle déception... Un casting superbe et un grand réalisateur pour un film qui râte un peu sa cible. Un film choral dont le scénario manque de fantaisie, autant dans fond que dans la forme. Extrêmement découpé le montage accentue cet effet désagréable d'accumulation de scénettes très structurées, dans des décors froids et laids. La fin est aussi une déception, elle nous laisse sur notre faim avec des histoires tristes, mélancoliques où une K7 vidéo prend une importance inattendue mais peu compréhensible. Le seul vrai bonheur, au contraire de beaucoup, est son casting. Tous sont merveilleux de justesse et d'émotion, à l'exception de Lambert Wilson (pas très à l'aise en alcoolo), mais les autres sont un vrai bonheur avec une mention spéciale à Laura Morante. En résumé, quelques belles scènes mais au fil conducteur invisible pour un film qui surnage grâce à l'interprétation de ses acteurs. Alain Resnais s'essouffle...
Un des derniers films chorals sortis, quoique vus que c’est la mode en ce moment faudrait presque éviter d’en parler de sous-genre à notre époque. Mais justement, "Coeurs" se distingue des autres par son pessimisme et de son originalité. Repartit bredouille des Césars mais ayant mérité ses récompenses chez nos amis les italiens, on peut dire que ce film a passé inaperçu en France. Laissant de côté ses comédies musicales, Resnais offre une jolie (ou triste) histoire autour d’une galerie de personnages aussi variés que différents. L’interprétation est bonne laissant derrière elle la présence bien supérieure aux autres de Sabine Azéma qui excelle dans son rôle de "Marie sainte nitouche" diablement extravagante (vous comprendrez).
Alain Resnais signe un film profondément triste. Sur la solitude contemporaine avec des personnages de middle age, isolés tournés vers le materialisme, le trivial (Dussollier amateur de film X ou Wilson porté sur l'alcool) ou le spirituel (la toujours divine Azéma ou I.Carré croyant à l'amour). Des personnages sortant des sentiers battus (le couple usé Wilson-Morante ou l'acariatre Claude Rich) Le film réserve des surprises dans sa narration, serre souvent le coeur, le trait est pertinent...Alors pourquoi avoir fait évoluer ces personnages dans des décors si artificiels, si peu naturels ???
Le dernier Resnais s'avance masqué : la première demi-heure, presque irritante, nous propose un nouveau marivaudage léger, actionnant avec trop de théâtralité et une emphase en peu grotesque, des mécanismes déjà vus dans ses deux précédents films. Si l'on s'émerveille sur la mise en scène acérée et l'inventivité constante des décors et de la construction narrative, on se résigne à un nouveau Resnais mineur, signe de fossilisation de ce grand metteur en scène. Puis, insensiblement, quelque chose bascule : vers la douleur d'abord, quand des monologues hébétés s'insèrent dans la fausse légéreté de la comédie... Puis vers l'horreur pure, lorsque, enfin, Resnais dévoile son véritable propos, qui n'a donc jamais été les peines de coeur et les illusions déçues : tout simplement l'horreur de la mort, solitude extrême, et les pièges que nous nous tendons à nous-mêmes en voulant y échapper. La fin ne laisse que le choix au spectateur assommé de quitter la salle en silence.
Coeurs est un joli film choral, habile, tout en entrelacements d'histoires et quiproquos. Qu'ils soient célibataires, veufs ou en phase de rupture, les personnages gèrent tant bien que mal leur solitude, leurs fantasmes secrets, leurs espoirs amoureux, leurs désillusions... Alain Resnais les cerne avec ironie et tendresse à la fois. Mais la drôlerie du début laisse place peu à peu à un sentiment mélancolique et désabusé, renforcé par la photo du film et les décors : lumière très blanche d'une agence immobilière, néons fluo et ouatés d'un bar d'hôtel, intérieur sombre d'un appartement ancien, intérieur design d'un appartement moderne... Autant de représentations d'une certaine forme de solitude et de froideur urbaines. Des ambiances quasi déréalisées pour un tableau social cependant bien ancré dans la réalité. On n'est pas très loin, dans l'esprit, des tableaux d'Edward Hopper.
Mon opinion sur ce film est que c'est un ratage complet : redite par rapport à ces deux films précédents, artificialité des situations et des propos, un sentiment de gachis et (c'est pour moi un mystère) d'un ennui total.
Coeurs est un film inégal, parfois drôle, souvent inspiré, mais qui tombe malheureusement dans la vulgarité à de nombreux passages. Les personnages en sont réduits à la caricature le plus souvent : si l'on part de ce principe en amont du visionnage, alors le film d'Alain Resnais demeure tout à fait surprenant pour le reste. Coeurs jongle habilement entre une esthétique affligeante, en parfaite osmose avec ses personnages, et une direction d'acteurs en tout point remarquable. André Dussollier, Pierre Arditi, Sabine Azéma et les autres sont impliqués dans une affaire de théâtralité déroutante. C'est peut-être pour cela que Coeurs sonne faux, parfois : il emprunte sciemment ses codes à l'Art théâtral ( décors artificiels, diction un brin grandiloquente de certains acteurs, notamment Lambert Wilson et Laura Morante...). Nous sommes face à un film totalement maîtrisé dans sa mise en scène, peuplé d'audaces indiscutables, mais résolument factices. On a connu Alain Resnais plus pertinent dans ses intentions. Pas mal, si l'on part méfiant...
Mais comment est-ce possible? Rendre Dussolier, Arditi et Azéma mauvais ?? par quel tour de force ? C'est ce que réussit Resnais pourtant avec ce film soporifique , aux personnages caricaturaux, jamais crédibles, et qui, c'est un comble,manque ...de coeur. "LE" ratage complet. Le film de trop ? Je préfère penser à Mon oncle d'Amérique , L'amour à mort, On connaît la chanson, et tant d'autres oeuvres majeures que j'ai tant aimées....
Avant de voir ce film, j'en avais entendu surtout du mal... Mais pour ma part j'ai trouvé ça pas si mauvais.
Le problème de ce film, c'est qu'il n'apporte vraiment rien, à mon sens. J'ai failli mettre deux étoiles, mais je trouve que ce film est plat, j'ai pas l'impression que ce film apporte et offre quelque chose de spécifique.
Il laisse la désagréable sensation d'avoir perdu son temps plus qu'autre chose. Je me suis pas ennuyé spécialement en le regardant, c'est juste qu'il est vraiment très plat je trouve.
Un film sans queue ni tête, aussi brumeux que la neige qui n’arrête pas de tomber, et ce malgré un casting de prestige. La malice de Sabine Azéma, la tendresse d’André Dussollier et la présence de Pierre Arditi ne suffisent pas à donner du corps à un scénario inexistant, une mise en scène sans intérêt, et un Lambert Wilson aussi crédible dans son rôle de militaire que Woddy Allen dans celui d’un champion du monde de boxe.