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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 8 juin 2021
Pour son deuxième film, Andrew Dominik réussit à innover dans un genre qui malgré le dépoussérage des années 1970, demeure assez codifié, le western. Le choix des couleurs, la voix-off, les éclairages et le jeu des acteurs donnent au film l’apparence d’un rêve prenant la forme d’un compte à rebours. Le titre explicite du film indique clairement qu’il s’agit d’asssiter au moment de bascule où une petite frappe va voir son nom basculer dans le statut d’icône de l’Ouest américain comme le deviendront après lui Bonnie and Clyde. Cette tonalité si particulière peut dérouter mais permet de donner un éclairage nouveau sur la fin du bandit qui revenu de tout et ne supportant plus de vivre dans la paranoïa qui le pousse à assassiner sans raison a peut-être choisi de se suicider en s’offrant la mort qui pourra perpétrer sa légende. Pour étayer son propos, Dominik a bizarrement choisi de mettre dans la bouche de ses personnages une langue digne des meilleurs intellectuels new-yorkais. C’est ainsi que régulièrement Jesse James, Robert Ford et son frère dissertent sur le sens de la vie et sur les raisons qui les poussent à agir. Or, l’on sait que ces bandits de grands chemins étaient sans aucun doute tous incultes. Mais sans cet artifice, le film n’aurait sans doute pas pu avoir ce côté magique qui amène à comprendre pourquoi l’histoire de Robert Ford et de Jesse James était déjà écrite avant d’avoir commencé. Finalement, Jesse James semble avoir tout orchestré dès le début, jusqu’au choix de l’arme du crime qu’il offre lui-même à celui qu’il sait devoir être son bourreau. C’est en réalité un sale tour qu’il joue à celui qui imagine devenir à son tour un nom célébre de l’Ouest. En offrant son dos à Robert Ford il condamne ce dernier au rejet du peuple et par la même ravivera sa propre légende, faisant oublier ainsi les crimes crapuleux qu’il aura commis tout au long de ses larcins. Robert Ford le comprendra douloureusement ne trouvant pas mieux pour clouer le cercueil d’une légende improbable que de rejouer sur scène à travers le pays la scène où il abat lâchement un Jesse James s’offrant en sacrifice. C’est ainsi que se bâtissent les légendes semble nous dire Andrew Dominik. Jesse James avait donc besoin de son Robert Ford pour passer à la postérité. Le tout est magnifiquement filmé et interprété, emportant le spectateur pendant deux heures trente sans qu’il ait le temps de s’en apercevoir. Brad Pitt a sans doute trouvé ici l’un des ses meilleurs rôles. A noter la présence de Marie Louise Parker, actrice trop peu souvent employée, pourtant magnifique dans « Les beignets de tomates vertes » (Jon Avnet en 1992).
Dès les premières minutes, le film nous entraîne dans une étrange spirale envoutante ouatée. La beauté ocre de l'image, les paysages sublimes d'une Amérique du Far West en voie de disparition, les chevaux lents dirigés par des cavaliers fantomatiques, la musique calme et entêtante, tout dans Jesse James dépeint la fin d'une époque, un crépuscule triste et désabusé. Brad Pitt est parfait en héros charismatique désabusé. Il imprègne le film d'une énergie forte et glacée et parvient, avec ses sauts d'humeur, à terrifier d'un coup ses complices et le spectateur par la même occasion.Sa maladie et sa paranoïa grandissante le fragilisent et l'obligent à se rendre à l'évidence, à comprendre qu'il appartient au passé, qu'il est dépassé par cette Amérique en mutation. En futur tueur de légende, Casey Affleck remplit également parfaitement son rôle. Son physique fragile et sa voix tremblante parviennent à rendre toute la complexité de cet homme fasciné et jaloux de son idole qu'il tuera lâchement, dans une scène mémorable, minutieusement montée et terrible de tristesse et de rage contenue. Voici un film qui sait utiliser l'image pour dépeindre une histoire belle et sombre, comme un tableau magnifique et accessible, qui parle à nos sens et nous touche longtemps après la première vision. Un chef d'oeuvre.
Waow !!! Long mais excellent, Casting 5 étoiles, décors juste splendide ! Brad Pitt joue sont rôle à fond, il en ferait presque peur ! Casey Affleck méconnaissable ! Les autres acteurs sont incroyable ! Superbe mise en scène, tout est génial dans ce film génial !!!
FIlm vue au cinéma, à sa sortie ( donc critique un peu à la bourre), rare sont les films qui arrivent vraiment à retransmettre une émotion ou un sentiment de certains protagonistes, à un point qu'ils te marquent juste grâce à cela. Brad Pitt est impeccable, comme à son habitude, mais ma vrai révélation est Casey Aflleck, qui arrive a lui seul à nous scotcher au déroulement du scénario. Ses mimiques et sa vois fébrile nous fait partager avec lui sa crainte, son angoisse sur le terrifiant Jasse James, car sa fascination pour lui, rend son idole de plus en plus invulnérable tel un mythe, à un point que quand il n'est plus a l'écran, on ressent toute la détresse et la peur des frères Ford. Un film trés humain, sur la peur et le fanatisme.
Un western étrange, lent, méditatif. Une photographie exceptionnelle, un casting impérial. Casey Affleck, incroyablement talentueux, tient largement la corde face à un Brad Pitt toujours aussi génial et impressionnant dans ses rôles schizophrènes (comme dans "L'armée des douze singes" ou "Fight club"). La BO de Nick Cave est sublime. Un OVNI philosophique fort séduisant.
Quand la balle pénétrait son crâne, Jesse était déjà mort. Bob ne le saurait jamais, mais même le privilège de le tuer, son héros le lui avait volé. Chronique d'un suicide maquillé, The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford est autant un film sur les caprices de l'Histoire qu'un affrontement psychologique ou une fable sur la célébrité. Riche de cette complexité, il est pourtant tissé d'une mélancolie homogène qui lui rend toute sa cohérence. Andrew Dominik la saisit avec tout son génie, iconisant Jesse James en un clin d’œil, captant l'écoulement du temps de façon presque perturbante, se faisant tout à tour organique et stellaire. Si on lui a parfois reproché d'être un peu toc, pas tout à fait sincère, c'est sans doute en oubliant qu'il filmait un mensonge, une illusion. Son image très travaillée par des jeux de lentille permanents admet d'elle-même la falsification qui s'opère quand on raconte une histoire, sans annuler pour autant la force d'un récit qui se sait imprécis mais s'en sert pour en tirer des recoins d'ombre, de doute, de mystère et d'humanité brimée. La musique de Nick Cave et Warren Ellis est purement fascinante, se fondant dans l'image comme jamais, suspendant la course du temps comme si le monde était touché dans sa matrice. De cette partition variée mais très cohérente dépend le rythme du récit, presque autant que de la narration et des cadres contemplatifs sur une nature qui poursuit inlassablement son cycle. Et au milieu de tout ça, Dominik dirige un casting exceptionnel. On parle souvent de Casey Affleck, confondant de fragilité et de désirs retenus. Dans tout ça, attention à ne pas oublier Sam Rockwell, tout aussi subtil dans la composition d'un personnage veule et obtus mais immédiatement attachant. Brad Pitt est pour sa part hypnotisant d'intensité, de violence et de mélancolie, donnant ses couleurs à un long-métrage contaminé par un mal-être et une amertume de tous les plans. Fort, beau, émouvant, le cinéma comme je l'aime, tout simplement.
L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est de ces films envoutant dont on ne peut se défaire et ce même une fois le générique passé. Une œuvre précipitant inéluctablement ses personnages vers un funeste destin tels une tragédie grecque. Certains traverseront les âges à titre posthume, leur mémoire étant glorifiée tandis que d'autres sombreront dans l'oubli ou verront leur noms conspués par la vindicte populaire.
Ici Andrew Dominic cherche pourtant à immortaliser ses personnages dans chaque plan et on ressent chez ce dernier une inspiration lorgnant aisément du côté de Terrence Malick. De cette histoire de fascination virant à la haine et du besoin de tuer son modèle pour exister, Dominic en tire les meilleurs enjeux rappelant que c'est avant tout l'histoire d'hommes face à leur destin. On regrettera qu'il s'attarde sur des passages dispensables mettant en avant des protagonistes peut utiles à l'intrigue, ces moment alourdissant l'ensemble et handicapant le rythme. Toutefois devant l'interprétation excellente de Brad Pitt et le jeu fascinant et tout en nuance du prodige Casey Affleck, on ne peut que s'incliner.
La musique de Nick Cave achève de conférer à ce film une ambiance délicieusement mélancolique. Un grand film tout simplement.
"The Assasination Of Jesse James By The Coward Robert Fort" (en anglais parce qu'il doit être vu en VO pour être apprécié, et en entier par simple respect) est à mes yeux un chef d’œuvre. C'est le genre de film dont on ne reste pas indemne, auquel on pense encore deux heures plus tard. Un Casey Affleck tout simplement poignant et Brad Pitt carrément intimidant et angoissant. Tout est fait pour nous motiver à finir le film une fois commencé, que ce soit via les acteurs, l'histoire, les décors ou la musique. Orchestré d'une main de maître, il nous transporte à une époque où le moindre faux pas peut vous coûter la vie, surtout si vous êtes un gamin marchant sur les traces du bandit que vous admiriez le plus étant petit. Si vous avez aimé "The Assasination Of Jesse James By The Coward Robert Fort", je vous conseille vivement de vous procurer la bande originale pour que la magie continue à opérer. Car cette dernière à elle seule est un trésor.
J'avoue que le film avait des raisons de me rebuter : le fait que le réalisateur était inconnu à ce jour, la longueur du film et le fait qu'il n'y ai pas la moindre gouttes d'action.
Finalement il s'agit (à mon sens) d'un des meilleurs western de ces dernieres années notamment grâce au fait que le film vous transmet beaucoup d'émotions : la tristesse, la compassion, l'empathie ...
Les acteurs sont tous parfaits (Brad Pitt, Sam Rockwell, Jeremy Renner...) en particulier Casey Affleck qui nous livre une des meilleurs performance de sa carriere. Les musiques sont magnifiques, les paysages sont sublimes et la réalisations magistrale.
Le film est décomposé en deux parties distincts La premieres partie, qui pose les bases, vous permet de vous attacher aux personnages (on a le temps, elle dure plus d'1h30...) et demeure assez calme et posée.
La seconde partie monte en intensité et nous expliques comment Robert Ford en est venu a assassiné le GRAND Jesse James, et est magistralement mise en scène.
Le film a quand même quelques défauts comme le fait qu'il traîne un peu en longueur à certains moments (2h40 oblige..) ou que quelques scènes n'ont pas de réelle importance. Mais outre ces petits défauts le film ne contient que du bon, boulversant, magnifique, "L'assassinat de Jesse James ..." fait deja parties des grands noms du western du 21e siècle.
"Un Western Poétique" cela résume bien le film, très contemplatif. Qui repose avant tout sur la magnifique photo de Roger Deakins et le duo Casey Affleck/Brad Pitt qui est prodigieux. Très déroutant.
Un western crépusculaire qui raconte de manière très poétique les derniers jours de la légende de l'Ouest américain Jesse James.. Le titre du film n'est pas si long par hasard, car au lieu d'être un simple biopic racontant la vie du desperado, le film d'Andrew Dominik se concentre sur la relation ambigüe qu'il entretient avec Robert Ford. L'admiration que ce dernier lui vouait étant plus jeune va se transformer en pur fanatisme qui finira par l'obséder au point de vouloir absolument devenir un nouveau Jesse James. "L'assassinat de Jesse James.." tient plus du drame romantique que du western car ne vous attendez pas à voir pleuvoir de partout attaques de trains et duels au pistolet. Après l'indifférence que Robert maudissait tant, une sorte d'amitié va s'installer entre eux avant que celle-ci ne se transforme en véritable rivalité. Peur de l'autre, appât du gain et égoïsme, toutes ces thématiques sont brassées de manière magnifique dans ce petit chef-d’œuvre. Il n'y a pas de héros à proprement parler dans ce film, seulement des personnages plus ou moins pourris de l'intérieur qui finiront tôt ou tard par en payer le prix. En plus de son intrigue complexe et limpide (les voix off qui s'attardent sur les errances mentales des personnages), le film est impeccablement maîtrisé par son réalisateur (image splendide et sens du cadre travaillé), la BO composée par Nick Cave et Warren Ellis est magnifique et les 2 acteurs principaux divins ! "Just because you shot Jesse James doesn't mean you are Jesse James.."
Parler de chef d'oeuvre quand au bout d'un moment on n'espère plus rien du film , est-ce reasonable ? Parler de chef d'œuvre quand chaque plan est étiré jusqu'à l'absurde, est-ce sérieux ? Idem quand on voit deux gangsters aguerris vider leurs six coups à 2 mètres l'un de l'autre sans se tuer ? Idem de ses bavardages qui s'étirent, se dispersent et finissent par nous saouler ? Idem pour l'écriture chaotique parsemée d'ellipses malheureuses et de facilités de scénario absurdes genre "Jesse James est toujours au courant de tout…" Désolé de ne pas rejoindre le point de vue de ceux pour qui lenteur et ennui serait un gage de qualité mais en ce qui me concerne Monsieur Dominik n'a pas réussi à m'intéresser à son pensum. !