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Carne
78 abonnés
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4,0
Publiée le 19 avril 2008
Un western dramatique et poétique transcendé par les prestations magnétiques de Brad Pitt (ultra charismatique) et Casey Affleck (très ambigu), la musique enivrante de Nick Cave, la réalisation quasi parfaite d’Andrew Dominik dont l’élégance visuelle est d’un niveau rarement atteint ainsi que par la vision très sombre d’une Amérique qui, déjà au 19ème siècle, était comme fascinée par les malfrats au point de les transformer en véritables légendes. Sans pour autant être un chef d’œuvre ultime du septième art, ce second long-métrage d’Andrew Dominik s’impose incontestablement comme étant une œuvre incontournable et reste suffisamment atypique pour faire date dans l’histoire du cinéma américain. C’est pas bien dur en ces temps…
Alors là je crie au chef d'oeuvre, un film magistral ! Des antihéros, un Jesse James miné par la déprime, une histoire chargée d'une profonde réflexion sur l'amitié, et autre complexité des sentiments. Un Casey Affleck qui arrive à égaler Brad Pitt. Je dis chapeau. Un très très bon film.
Il serait injuste de cantonner L'Assassinat... à un soubresaut du western que notre époque connaît rarement (Appaloosa, True Grit...) puisque le film vient bien plus loin. Oui, c'est un western mais il n'est pas filmé tel quel, ni vécu tel quel. Au-delà du lyrisme évident des images bouleversante et enivrante, Dominik dresse le portrait de la toute première "rock star" de notre histoire. Jesse James est filmé dans toute sa laideur et pourtant garde ce caractère fascinant (magnifique Brad Pitt), son charisme se confronte à son manque d'humanité pour créer cet hybride transcendant. Face à lui, Casey Affleck compose de manière remarquable cet homme mal assuré, perfide et déconnecté de la réalité. Le face à face n'en est que plus époustouflant. Flanquées d'une bande d'excellents acteurs, les deux figures se jaugent sans cesse dans un défilé de réminiscences, de violence et d'émotions. La beauté du film est donc partout, et particulièrement là où l'inhumanité prévaut. La paranoïa de James et celle de Ford insuffle à l'univers du film une dimension tétanisante, dans lequel résonne le compte-à-rebours des dernières de Jesse James. L'Assassinat... est certainement une des oeuvres les plus importantes et les plus aboutis de la décennie.
Par où commencer? L'assassinat de Jesse James[...] est un film fort, beau, intense, mélancolique, froid, triste. Andrew Dominic filme les derniers instants de la vie du célèbre braqueur avec une virtuosité déconcertante. Prenant le temps de contempler ces hommes dans leurs fragilité, il nous offre de magnifique moment de cinéma. Brad Pitt et Casey Affleck ajoute avec leur jeu tout en retenu et en non-dits, une intensité palpable à chacune de leur confrontation. Et si l'on connait l'issue de cette histoire, cela n'enlève rien à cette finalité. Car on l'attend ce moment. La relation forte et le défi d'acceptation par son héros de Robert Ford alors qu'il ne subit que moqueries, la détresse et la paranoïa de Jesse James, Dominik réussit pendant ces 2h40 majestueuses à mêler tout ces sentiments et ces malaises à ce qui sonne comme une inévitable traitrise. Et quand enfin Jesse James semble orchestrer sa propre mort, notre ventre se noue et le film se termine comme un hommage à cet homme aux prises avec ses démons et son histoire qu'il aura écrit jusqu'à la fin participant ainsi à sa propre grandeur. Du grand et beau cinéma avec ce superbe western, véritable marche funèbre contemplative bercée par une douce mélancolie qui vous laisse un peu abasourdi. Admiratif.
Parfois un titre de film vous donne plus envie de le voir qu'une affiche ou une bande-annonce. "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" fait incontestablement partie de ceux-là. Formidable titre, complexe, lisible à plusieurs niveaux (à vous de choisir lequel) qui ouvre sur un film remarquable, tout simplement. D'un calme, d'une mélancolie, d'une froideur rare. Un film à l'image de son personnage secondaire (Jesse James), dépressif, qui pourrait presque être un film sur la star planétaire qui l'interprete, sur la célébrité en tout cas. Bien sur il y a Brad Pitt, surprenant, mais que dire de Casey Affleck qui donne à son personnage une dimension innattendue? C'est lui le héros, le lâche, l'admirateur, l'assassin du film. Sans lui, malgré Brad Pitt, le film perdrait une immense partie de sa dimension. Avec lui le film est magnifique, grisant. On en ressort au ralentit, en ayant pour la première fois sans doute compris réellement ce qui a fait passer un adolescent de l'admiration au meurtre. Grand film, que Terrence Mallick n'aurait pas renié.
Ce dramatique western nous retourne dans tous les sens en nous faisant aller de tête en tête (celle des personnages) et arrive à nous faire éprouver ce que ressentent chacun des protagonistes.
Et des émotions, des sueurs froides, je peux vous garantir que le film en délivre.
La réalisation est de plus magistrale digne des plus grands, sans parler de la photo le point culminant du film!
Effectivement, les fans de fusillades, de western à la John Wayne, passez votre chemin.
Ce film est une oeuvre poignante, limite bouleversante qui au fil du temps nous en fait voir de toutes les couleurs...
« L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » est, dans notre volonté actuelle de visionner (ou de revisionner) les westerns « modernes » tournés ces dernières années, certainement le plus ennuyant qu’on ait vu. L’histoire est intéressante par l’aspect biopic d’un des célèbres hors-la-loi américains, mais l’intrigue est vide et les quelques scènes d’actions sont peu attractives. La distribution est sympathique et livre de bonnes prestations, mais la mise en scène est tellement nonchalante qu’on bascule très rapidement dans la lassitude.
Un western différent des autres, crépusculaire, poétique et sombre qui nous parle de la cohabitation d'un homme avec sa légende. Pendant la première partie du film on nous montre un Jesse James fantômatique, mystique, il entre et sort d'une fumée blanche seul d'un pas assuré, son teint blanc et son costume sombre nous glace tout comme ses inquiétants silences, l'image se trouble parfois, la voix off nous fait penser à un conteur: on nous parle de la légende James. Mystérieux et charismatique Jesse fascine le jeune Robert Ford qui lui est tout le contraire de son idole, le film nous parle des relations ambigues entre les idoles et les adorateurs. Ford passe par l'idolâtrie, la jalousie, l'amour, la haine, la crainte pendant tout le film, Dominik nous parle autant de James que de Ford finalement, d'ailleurs époustouflante performance de Casey Affleck dans ce rôle qu'il habite et qu'il semble vivre au plus profond de ses entrailles. Un film ennivrant dont il faut réussir à adopter le rythme pour l'apprécier car malgré quelques longueurs qui peuvent paraître pesantes le film dégage une vraie ambiance grâce au jeu de présence et d'absence de lumière, grâce à sa très belle photographie, grâce a son peu de violence et à la prestation juste des deux principaux acteurs. Dans la seconde partie du film, la légende laisse place à l'homme dépassé par le mythe qu'il a créé, sombrant petit à petit dans la folie devant les yeux de Bob qui lui aussi changera d'attitude face à son "héros", excès de colère, de pleures ou de violence subite l'état de Jesse se détériore à vue d'oeil même si il gardera toujours l'aspect que lui impose son statut. Un film psychologique s'attachant à observer et décrire la relation entre la future "victime" et le futur assassin. Le tout est de savoir, comment se passera le fameux acte..?
C'est la fin de "carrière" du bandit Jesse James et son assassinat par un de ses derniers complices, le jeune Robert Ford qu'évoque le réalisateur Andrew Dominik. Loin de la légende, connue en Amérique mais probablement pas au-delà, loin des westerns de bruit et de fureur -seule le scène initiale relate un hold up de James et sa bande- Dominik donne plutôt dans le drame intimiste et crépusculaire sur fond de Missouri hivernal. Lunatique et déprimé -les héros sont fatigués- soupçonneux, Jesse James (Brad Pitt, laconique et inquiétant) s'est mis en tête que des complices de ses derniers méfaits le trahiront -ce qui sera, et le titre du film n'en fait pas mystère. Le cinéaste développe simultanément la relation ambigüe entre James et l'un d'eux, son futur assassin, un gamin qui voue au célèbre hors-la-loi une admiration mélée de ressentiment, celui que lui font éprouver la méfiance et le mépris de James à son endroit. La dimension psychologique n'est pas absente du récit et c'est ce qui confère leur authenticité, outre la peinture réaliste de l'Amérique profonde, aux personnages. Long -un peu trop par moments jusqu'à l'approche du dénouement annoncé- le film prend le temps, néanmoins, de donner une réelle dimension humaine à ses protagonistes. La mise en scène, élégante et mélancolique, suggère une dimension et une destinée tragiques à ces héros dérisoires et malfaisants d'une jeune Amérique en manque de figures historiques.
Film d'une mélancolie constante, traversé par les cieux gris et les paysages désolés. Beaucoup de longueurs, renforcées par les commentaires omniprésents de la voix off. Plus de 2h30 à suivre Jesse James et ses acolytes durant les derniers mois de la vie du bandit. Le film prend le temps de nous montrer toute la psychologie de chaque personnage. Aucun n'est vraiment attachant et pourtant, à la fin, on éprouve une certaine tristesse. Jesse James n'est jamais glorifié, il est presenté comme un hors-la-loi en fin de course, privé de ses meilleurs complices, qui doit se contenter de quelques petits voyous pour faire ses coups. Le film ne comporte qu'une seule attaque : la dernière faite avec son frère Franck, qui se sépare de Jesse. Il traîne, paranoïaque, morbide et dépressif, toujours vêtu de noir. Il est également présenté comment extrêmement brutal, et très peu présent pour sa famille, même s'il tente de se comporter comme un bon père lorsqu'il est présent dans sa maison. La seule issue qu'il entrevoit est le suicide, qu'il va organiser méthodiquement, afin que l'un des frères Ford l'abatte et le fasse entrer dans la légende. Et cette légende occupe toute la dernière partie du film. Elle va se révéler terrible pour Bob Ford, personnage vivant par procuration, remarquablement interprété par Casey Affleck. Veut-il être comme Jesse ou veut-il être Jesse ? Il sera considéré comme un lâche ayant assassiné un "gentil bandit", que la légende populaire érige en une sorte de Robin des Bois... alors que Jesse était juste un bandit sanguinaire sans aucune considération politique ou sociale. Tout semble très authentique dans ce film, et c'est ce qui le rend intéressant. Il s'agit presque d'un documentaire. Même les fusillades sont à l'opposé de celles des films habituels. Lorsque Dick Liddle et Wood Hite se disputent et se tirent dessus quasiment à bout portant, ils vident leurs chargeurs en arrivant juste à se blesser sans gravité. C'est du jamais vu ! Et pourtant, sous le coup de l'émotion et de la surprise (Hite déboule dans la chambre en défonçant la porte), ça parait assez crédible. Et cet affrontement se conclut par une balle en pleine tête de Hite, tirée par Bob Ford, assis sur son lit, alors que Hite était de dos et avait tiré toutes ses cartouches. Ça aussi, c'est peu courant car une telle fin manque d'honneur, de panache. Et pourtant, elle est terriblement crédible. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film, qui ne ressemble à aucun autre.
Deux étoiles pour la bande sonore et l'esthétique générale du film (l'attaque du train est sublime dans sa mise en scène). Mais à part ça... ouuuuhh que c'est long et lourd... On aurait facilement pu retrancher une heure au film sans que ça paraisse. Si vous cherchez un somnifère, je vous le conseille.
Casey Affleck joue à merveille le personnage fourbe et lâche dont sera victime Jesse James (Brad Pitt). Autrement le film nous entraine dans l'univers sobre et dépouillé des plaines américaines du XIXème siècle, reconstitue une histoire ayant vraiment existé (jusqu'à sa mise en scène théâtrale peu de temps après et dont fait référence le film), et s'avère instructif autant que divertissant. On déplore toutefois des longueurs, il aurait sans doute fallu étoffer un peu plus les deux premiers tiers du film, car c'est surtout le dernier tiers qui s'avère intéressant.
Apres un début de film un peu long avec quelques scènes inutiles, le film prend de l’ampleur, pour se terminer en apothéose tragique ! Commençons par Brad Pitt, totalement habité par le rôle, reflétant toute la complexité du héro ; tantôt séduisant puis terrifiant quand la réalisation sobre et intelligente lui donne l’occasion d’être stressant et impérial dans sa composition ! Casey Affleck en face ne démérite pas, dans un autre registre de grand enfant troublé pour finir en adulte tracassé. Le décors épuré et froid dénote d’autre western et convient parfaitement aux thèmes musical et à l’époque ! Le scenario ce donne le temps quand à lui d’explorer la complexité de chaque personnages et de monter en terrible tension par moment ! La narration intelligente quand à elle permet au spectateur d’être parfaitement à l’éveil de chaque rebondissements jusqu'à la toute fin !
Pour un réalisateur inexpérimenté, c'est un grand succès. Le film est très soigné, la retranscription de l'époque est parfaite, les costumes et accessoires sont étonnants. Mis à part le casting exceptionnel, j'ai particulièrement apprécié la prestation de Sam Rockwell. Un western sans action digne du genre.
Avec une histoire passionnante, avec deux figures centrales passionnantes et le tout sous un angle passionnant, celui de la démythification, il y avait de quoi faire un film passionnant. Andrew Dominik choisit de montrer Jesse James tel qu'il était, un être lunatique, assez violent et paranoïaque, loin de l'image ultra-idéalisé de "Robin des Bois du Far West", réunit deux acteurs talentueux l'un en face de l'autre, donne quelques superbes images mais au lieu de faire simple préfère s'engouffrer dans une pseudo-complexité-ambiguïté qui ne mène à rien et qui surtout ne raconte rien. Pendant plus d'une heure et demie, on assiste à une succession de belles images et de beaux numéros d'acteurs mais on s'ennuie ; enfin au bout d'un long moment, le réalisateur se souvient enfin qu'il a une histoire à raconter et commence tant bien que mal à le faire. Résultat c'est la dernière demi-heure qui est de loin la meilleure c'est-à-dire à peu près à partir du jour de l'assassinat et on trouve ce qu'aurait dû être l’œuvre entière. Autre gros regret, conséquence de l'absence de rigueur au niveau du scénario, la présence du personnage brillamment jouée Zooey Deschanel aurait pu donner une protagoniste intéressante ainsi que par son intermédiaire une plus grande épaisseur à Robert Ford, mais elle n'apparaît que deux minutes à l'écran. Un beau gâchis !!!