Reeker est un film d’horreur d’une grande banalité. On dirait que le réalisateur a tout misé sur sa conclusion qui se voudrait surprenante, mais le souci c’est que ce n’est pas le cas, on a déjà pu voir ça dans beaucoup d’autres films.
Le manque d’originalité est donc un souci majeur de Reeker. Le déroulé est mou, voire même très mou par moment, avec peu d’action, et tous les passages sont à peu près attendus et déjà-vu. Pas assez de second degré pour sauver les meubles, ni assez d’horreur pour satisfaire les amateurs, et encore moins de suspens. Reeker est un film pénible à suivre, qui accumule donc les lieux communs du slasher, tout en faisant moins bien que beaucoup de films d’un genre qui ne comprend déjà pas beaucoup de pointures. C’est-dire.
Le casting regroupe pas mal de jeunes acteurs, pour certains assez prometteurs à l’époque mais qui n’auront pas forcément réussi à transformer l’essai. Surtout en jouant dans ce genre de films ! Je retiendrai donc les noms d’Arielle Kebbel et d’Eric Mabius, dans des seconds rôles. Dans l’ensemble, les acteurs ne se débrouillent pas trop mal, mais avec des personnages hautement convenus, dans des situations banales, et avec des dialogues quelconques. Bref, du coup ils passent sans retenir l’attention, et même le vétéran Michael Ironside dans un petit rôle ne surprendra guère. Pour le coup, là il y a eu une erreur, c’est un acteur capable de très bonnes prestations, il aurait dû être mieux utilisés.
Formellement je ne vais pas là non plus m’étendre beaucoup. Sorte de huis-clos à petit budget, le film n’a aucune personnalité marquante. Photographie fade, décors sans relief, mise en scène tout fait pâlichonne, je ne sauverai que quelques scènes d’action très rares mais honorables, et un ou deux effets horrifiques qui retiennent l’attention, mais bien trop épars. Certains se veulent assez gores, mais il n’y en a réellement pas beaucoup, c’est frustrant, surtout que le film aurait au moins pu sortir un peu du quelconque par cette voix là. Musicalement, rien de significatif non plus.
Honnêtement, Reeker est un film d’horreur tout à fait quelconque. Il s’oublie aussi vite qu’il a été visionné, souffrant de sa fadeur abyssale. 1