Pour ceux qui ne le sauraient pas, Basic Instinct, réalisation de Paul Verhoeven, est la rencontre au sommet entre deux excellents acteurs, dont un que l'on pourrait considérer comme le meilleur de sa génération, Michael Douglas, l'autre étant bien sur Sharon Stone. Quelques un traiteront certainement Basic Instinct de meilleur film de la filmographie de Sharon Stone, ou encore de meilleur réalisation de Paul Verhoeven. Sauf que prétendre cela, voyez-vous, ce serait oublier Casino, où l'actrice blonde avait un rôle plutôt important. Mais ce serait aussi passer à côté du travail du cultissime réalisateur ( Robocop, Total Recall ( avec Sharon Stone ), et autres chefs-d’œuvre ). Venons en au film, à présent. Souvent, on résume Basic Instinct à une scène et une seule, celle de l'interrogatoire, intelligemment parodiée dans "La cité de la peur". A elle seule, elle pourrait résumer ce métrage : intense, amusant quelques fois, bien dialogué, parfaitement interprété, extrêmement bien tourné. Cette séquence, voyez-vous, c'est un peu comme la scène d'introduction de "Desperado" en bien plus célèbre; elle est cruciale, presque tout tourne autour et on ne peut s'empêcher, en la voyant, de rester comme bluffés. Car dans ce métrage, il n'y a pas que du suspens, il y a aussi de l'humour, surtout dut aux dialogues finement ciselés, comme le démontre cette scène précédemment évoquée. Attention, je ne dis pas que le suspens est peu présent, car c'est tout simplement faux. Il a une part importante dans l'histoire, au même titre que le scénario est très bien rédigé. Ce dernier est d'ailleurs l'un des points forts les plus imposants de l'oeuvre en question. Au fil des rebondissements et des retournements de situations, on sera transportés d'un bout à l'autre de l'intrigue sans avoir de réelle certitude. On pensera que telle personne est le meurtrier ou la meurtrière, mais on ne pourra réellement en être sur jusqu'à la dernière scène, jusqu'à ce plan sublime sur un élément du décor que je ne vous révélerai pas, par peur de vous gâcher le plaisir. Et c'est lors de cette ultime séquence que l'on se rendra une nouvelle fois compte d'une chose : le suspens et la musique qui l'accompagnent sont bluffants. La bande sonore composée par Jerry Goldsmith, étouffante et oppressante, apporte un vrai plus à la qualité de Basic Instinct, et lui aura offert une ambiance et une atmosphère unique, que sa suite ne sera pas parvenue à capter, même vingt ans plus tard. Mais ceci est une autre histoire, et je me pencherai sur ce deuxième épisode raté dans une autre critique. Une fois de plus, Michael Douglas est hors norme, et crève l'écran. Son interprétation est si parfaite et si soignée que l'on aurait pu penser qu'il ferait de l'ombre à Sharon Stone, actrice qui n'avait alors pas la même carrière et la même expérience que lui. Je ne dis pas que tous deux sont aujourd'hui égaux, puisque cela serait, à mon avis, complètement faux. Les autres acteurs aussi s'en sortent très bien, mais sont un peu éclipsés par la présence démesurée de Douglas et la mystérieuse personnalité de Stone. Entre eux deux se tisse un vrai lien : l'alchimie de leur "couple" est palpable, et plus d'une fois on pensera qu'ils étaient nés pour jouer ensemble. Un superbe thriller sulfureux qui ne tombe pas dans la gratuité, comme l'a fait sa suite, et qui en marqué plus d'un. Le meurtre au pic à glace? Culte!