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kibruk
146 abonnés
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2,5
Publiée le 14 septembre 2012
Ce film retrace les soixante dix derniers jours de la vie de Van Gogh et se concentre sur ses relations avec la fille du docteur Gachet. Mais où est passée la passion dévorante de peindre ? Elle n'est presque jamais retranscrite par Pialat qui préfère s'éterniser sur des moments interminables de repas, de fêtes et de soirées décadentes.
En dépit de sa réputation flatteuse, le «Van Gogh» (1991) de Pialat ne m'a guère convaincu! Ce n'est pas que le film soit dépourvu de qualités, tant sur le plan plastique que sur celui de l'approfondissement psychologique des personnages. Mais quel besoin le réalisateur avait-il finalement de faire un film sur Van Gogh dans la mesure où le peintre hollandais n'est plus ici qu'un prétexte? Il s'intéresse d'abord à ce qui présente le moins d'intérêt intrinsèque: la vie de l'artiste, plus précisément les derniers mois de sa vie à Auvers-sur-Oise. Mais, tout en passant délibérément à côté de ce qui est le plus intéressant, à savoir l'oeuvre picturale et l'acte créateur spécifique qui préside à celle-ci, Pialat n'est même pas fidèle à la biographie réelle en réinventant celle-ci à sa guise. Pourtant, le problème le plus profond est ailleurs. Pialat est en effet totalement infidèle à l'esprit même de l'oeuvre du peintre. On assiste ici à la récupération franco-française d'une peinture éminemment nordique, dont le style proprement expressionniste n'a que très rarement eu la France comme terre d'élection (Rouault peut-être?). Ce n'est pas parce que Van Gogh était fasciné par la lumière du midi qu'il est pour autant devenu un peintre méditerranéen. Il est toujours demeuré un artiste batave déraciné, ce que Dutronc, avec son accent bien français, suggère, il faut le dire, assez mal. Qu'on me comprenne bien! Le film aurait pu être réussi s'il avait porté sur un peintre imaginaire. Mais rien ici ne concerne vraiment Van Gogh! Et le génie de celui-ci est trop grand pour qu'un réalisateur, fût-il Pialat, puisse se permettre de le réduire au rang de faire-valoir de son propre travail créateur. Ce film est en définitive indécent...
Une très belle réalisation que nous propose Maurice Pialat sur Vincent Van Gogh. De magnifiques images ressemblant à des tableaux d'époque. Ce biopic parfaitement mis en scène nous conte les derniers mois de la vie du peintre impressionniste : Vincent a 37 ans. Malade, il arrive en 1890 à Auvers-sur-Oise pour consulter le Dr Gachet, un bourgeois amateur d'art qui possède un Renoir et adule Paul Cézanne. Des scènes émouvantes avec la rencontre de Marguerite, la fille du docteur, jouée par Alexandra London, les rapports difficiles avec son frère Théo qui n'aimait pas sa peinture. Ce film bénéficie également d'un superbe casting avec un magistral Jacques Dutronc bien entouré de Gérard Séty dans le rôle du Dr Gachet et d'Elsa Zylberstein.
Maurice Pialat demeure décidément un mystère pour moi et je crois bien que je ne vais jamais réussir à l'apprécier. Ce film raconte les derniers mois de Van Gogh, selon Pialat, qui impose donc sa vision au spectateur, ce qui est certes une intention louable d'un point de vue artistique. Mais voilà, il ne se passe rien durant 2h30. Ça bouffe, ça boit, ça baise pendant les ellipses, ça discute de tout et surtout de rien, ça s'engueule, et de temps en temps, ça peint un petit peu. C'est tout. Aucune action, aucune psychologie. On me rétorquera que Pialat est un auteur, qu'il utilise le cinéma pour faire passer sa vision des choses, que son art exprime quelque chose. Soit. Mais "Van Gogh" marque définitivement les limites du supportable du cinéma d'auteur français.
Je veux bien qu'un biopic ne soit pas un film d'action, mais là... il n'y a pas de profondeur, c'est plat. Il pourrait au moins y avoir une ambiance due à la présence des acteurs... Non non ! En plus j'apprends en feuilletant les critiques Allociné que la vérité biographique n'est même pas respectée alors franchement j'ai bien du mal à trouver un intérêt à ce film
Si vous souhaitiez découvrir plus profondément Van Gogh et son oeuvre passez votre chemin! Le «Van Gogh» de Maurice Pialat n'est qu'un prétexte pour recréer une France d'autrefois, celle des peintres impressionnistes et des guinguettes sur le bord de l'eau. Dans la droite lignée de tout un pan de notre cher cinéma français Pialat se complait dans le naturalisme le plus pur, avec ce soupçon qui fait tout le charme des téléfilms de France 2 : des dialogues du terroir, des jeunes filles se roulant à poil dans l'herbe, des amourettes contrariées, quelques scènes d'hystéries, etc etc. Mais... et Van Gogh dans tout ça? Et bien on le voit s'enticher d'une jeune fille, aller au bordel, boire, se promener... mais très rarement peindre. Alors si seulement les scènes où il ne travaille pas servaient à approfondir sa personnalité, mais c'est loin d'être le cas. C'est bien joli de nous montrer de temps en temps ses tableaux mais on reste sur notre faim! Heureusement que Dutronc est bon acteur, seulement son personnage est si peu développé que ça en devient fort décevant. Attention ça n'est pas parce qu'il ne parle pas beaucoup que je fais cette remarque, d'ailleurs Dutronc lui donne tout de même une certaine épaisseur avec son jeu d'une sobriété bienvenue, mais on se demande rapidement où veut en venir Pialat avec son film tellement il parle de tout, et futilement, sauf du peintre (ou presque). La mise en scène, quoique fade, reste agréable (quelques références à des tableaux de maîtres) et la photographie jolie (un peu « téléfilm » parfois), malheureusement ces qualités certaines ne suffisent pas à sauver ce laborieux long métrage. Indéniablement Dutronc méritait son César, mais pour tout le reste quel gâchis! [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Maurice Pialat et la peinture, une grande histoire. On savait le réalisateur adepte de l'art du pinceau, ayant déjà réalisé un court-métrage sur Van Gogh en premier hommage au peintre néérlandais, et s'étant inspiré pour la création de son chef d'oeuvre "La Maison des Bois" de la peinture impressioniste. Pour son deuxième "Van Gogh", on retrouve chez Pialat sa faculté de filmer des choses simples de la vie de fort belle manière. Chaque plan se révèle être d'une beauté proche des peintures qu'à pu peindre Van Gogh en son temps. Le cadre champêtre dans lequel Pialat met en scène les derniers jours de la vie du peintre, aide aussi énormément, cadre rappelant "La Maison des Bois" certes, mais aussi ces lieux dont les artistes impressionistes se sont inspirés. Outre cette beauté naturelle mise en évidence, la douleur, la souffrance, se mélangent dans cette joie, souffrance que ressent Van Gogh (Jacques Dutronc, impressionnant dans son jeu d'acteur). Cette hypersensibilité qui le plonge dans les affres de la dépression jusqu'à sa fin tragique. Cependant, Maurice Pialat filme sa vision personnelle de ce qu'était Vincent Van Gogh et ne s'occupe point d'être fidèle à sa biographie. Coureur de jupons, fou, éternel romantique, victime de la société, le Van Gogh de Pialat représente toutes ces caractéristiques, caractéristiques en rapport surement avec le réalisateur français, maintes fois décrié à l'époque (souvenons nous de la remise de la Palme d'Or pour "Sous le Soleil de Satan" lors du festival de Cannes 1987) tout comme l'est le peintre. "Van Gogh" un film plus personnel qu'il ne le prétend? Peut-être. Dommage que la dernière partie soit plus formatée notamment lors de la longue séquence se déroulant à Paris qui aurait méritée d'être raccourcie ou alors mise en scène autrement. Se différenciant de "La Vie passionnée de Vincent Van Gogh" de Vincente Minnelli" qui respectait à la lettre la biographie de l'artiste, "Van Gogh" reste une excellente adaptation d'une vie tourmentée alimentant la légende de cet homme aussi doué artistiquement que présentant des faiblesses mentalement.
Pialat a fait très fort. Faire un film sur Van Gogh et reléguer la peinture à un simple accessoire. C'est fort, très fort. Il a choisi en plus de ça de réinventer le personnage et sa vie. V. Gogh devient un type bien de chez nous à travers Dutronc. Mais oui, pourquoi pas Will Smith, Cate Blanchett, ou Woody Allen dans la peau du peintre? Une légère coloration de cheveux, un peu de barbe et le tour est joué. Pialat vide le personnage de tout ce qui le rend unique pour en faire un type plat, lisse, et d'une banalité ennuyeuse. Son film devient du même coup lui aussi ennuyeux à mourir. A quoi ça sert de filmer le personnage dans sa vie de tous les jours? Dutronc marche, parle, boit un coup au bistrot, danse, va chez le docteur, se tape des filles et de temps en temps peint. Bon et alors? Alors rien ou presque pendant 2h30... Pialat vivait il dans un autre monde? Est ce de l'arrogance de sa part de vouloir s'attaquer à un tel personnage. Je ne sais pas. Pour des raisons artistiques tout est possible, on peut transformer, changer, ou inventer. Si le résultat est bon, on crie au génie, par contre si c'est raté...
Dans ce biopic de Van Gogh, Maurice Pialat a choisit de centrer son intrigue sur les derniers jours de la vie du peintre. Malgré sa renommée, ce long métrage est extrêmement décevant. En premier lieu, la réalisation de Pialat est pauvre, peu inventive voire proche d'un téléfilm. Les acteurs ne sont pas bons non plus, ne véhiculent aucun sentiment et se contentent de réciter un texte de manière peu naturelle. Le pire reste sans doute le scénario qui fait la part belle aux histoires sentimentales de Van Gogh et relègue sa peinture au deuxième voire au troisième plan. Quel intérêt alors de réaliser un biopic sur ce célèbre peintre? Surtout que cette intrigue, qui s'étale quand même sur 2h30, est profondément soporifique et contient un nombre impressionant de scènes inutiles et longues. En plus de nous enlever l'aspect instructif d'un tel biopic, on nous supprime également le côté divertissant. Je ne le conseille pas.
Pialat restera un incompris, voir un type austère tout comme ces films d'ailleurs mais il reste un realisateur unique. Van Gogh avec Dutronc, cela pouvait faire sourire or il se trouve, que ce dernier tient son plus grand rôle. Sa version est très personnelle, ce qui en fait un film à part, le personnage du Dr Gachet ainsi que Théo est loin de l'idée originelle, on y retrouve la patte "Pialat": Personnages ordinaires, province, plans figés... On aime ou pas, moi j'adore!!
Inintéressant et trop long...Pialat parle de Van Gogh sans vraiment parler de sa peinture...décevant...peut-être le film aurait été différent avec un autre acteur que J.Dutronc...
Van Gogh, le chef d'oeuvre de Pialat, dans lequel le réalisateur donne une humanité à un mythe comme Vincent Van Gogh, et détruit ainsi tous les clichés sur la création et l'artiste. Van Gogh est un homme avant tout, avant l'artiste, qui doute, regrette, manque d'amour. De sa fin de vie, qui est au centre du film, surgit quelques bribes de bonheurs - une femme, une danse, un bon repas. La mise en scène est de toute beauté, et les acteurs, Dutronc en tête, géniaux. Ils campent une série de personnages complexes, changeants, dont les destins qui s'entrecroisent donnent une grande profondeur et une densité incroyable au film ; la relation entre Marguerite et Van Gogh, par exemple, est sublimement narrée.
C'est du cinéma qui triture la durée des plans et des séquences ; c'est un art de la pause, de l'étirement temporel et du déséquilibre... Maurice Pialat sculpte chaque plan de son film, il dénature l'écorce du réel pour mieux la rendre visible aux yeux du spectateur. Van Gogh est un paradigme d'impureté - et donc aucunement naturaliste, comme l'ont prétendu certains - une oeuvre d'Art agaçante - car témoignant d'une certaine antipathie de la part de son auteur - mais qui repose sur la conviction d'un vrai regard de cinéaste : regard tiède, mêlant l'instabilité empirique du personnage du peintre ( Un Van Gogh partiellement détourné de son authenticité historique, mais qu'importe ! ) à l'imposante charpente du métrage. Le réalisme chez Pialat est un réalisme de la fabrication : décomposé par le cadre puis finalement raccommodé grâce à l'incarnation des comédiens, le réel est un terrain complexe car nuancé, mesuré, partagé. Une fois encore le cinéaste explore le réel dans son absence de dramatisation : longues séquences dialoguées, escamotage de l'action pure et dure, visage de Jacques Dutronc taillé par la caméra-burin de Maurice Pialat. C'est une oeuvre manifeste de l'absence, un film d'une rare profondeur : Van Gogh, c'est le Pialat de la maturité.
Un film qui m'a permis d'être en complète empathie avec le héros, à savoir Van Gogh. Ce fut 2h30 de torture cinématographique, durant lesquelles j'ai dû vaille que vaille lutter contre l'endormissement. Même les coups de colère de l'artiste, pourtant légion, n'ont pas réussi à me maintenir en éveil. Pialat a choisi de n'évoquer que les derniers jours de Van Gogh, soit. Je suis sceptique, mais bon. En plus, il le fait sur 2h30. Merde ! Du coup, il en arrive à nous montrer moultes scènes sans intérêt, par exemple l'espèce de farandole qui dure indéfiniment environ une demi-heure avant la fin. Et on ne peut pas dire que les dialogues atteignent des sommets de la prose. C'est même plutôt le désert sonore. L'ambiance ? Bof, c'est visuellement moche et musicalement dépouillé, on dirait un documentaire d'Arte ou alors un téléfilm allemand des années 80 passant le lundi après-midi sur France 3. Je ne sais même pas pourquoi je mets une demi-étoile d'ailleurs, peut-être parce que j'ai entre-aperçu des paires de seins se baladant ici et là.
Il fallait s'y attendre, avec Pialat ce ne pouvait être autrement. Il a donné sa version de Van Gogh, point final. Mais il il y a bien des chances pour que l'esprit en soit conservé et que quelque part Van Gohg fut ainsi dans les trois derniers mois de sa vie. C'est donc avant tout une oeuvre cinématographique personnelle s'attachant à décrire un homme marginal, difficile à vivre, mais sans doute assez passionnant à fréquenter par intermittence. Pialat , nous le connaissons bien, c'est un grand cinéaste à la carrière peu prolifique mais intense. Il n'était pas non plus facile et surtout d'une extrême indépendance, le faisant parfois considérer également comme un marginal. Le résultat est magnifique, ce film est lumineusement beau. Pialat y a apporté un soin extrême, il n'y a pas un plan qui ne fasse pas penser à une peinture, les personnages filmés à distance idéale nous donnent l'impression de nous mêler à leur vie. Cela procure même parfois un sentiment de malaise et comme le drame est partout ,il n'est pas étonnant que les spectateurs indifférents à l'art cinématographique s'ennuient et même sortent fâchés. Il ne se passe rien, il n'y a aucun scénario, nous partageons juste l'intimité de Van Gogh mais c'est vraiment rare qu'un film réussisse à ce point de nous faire passer dans l'écran tant les personnages sont proches de nous. Dutronc compte beaucoup, sa personnalité est même parfois trop forte pour emprunter celle d'un autre, il donne à ce film un ton étrange qui accentue sans doute les désaccords qu'il pouvait y avoir entre Théo et Vincent. Si vous passez à Auvers sur Oise, arretez vous quelques instants au cimetière, leur tombe est sans doute une des plus émouvantes qui soient.