Hudson Hawk semble diviser un peu les critiques qui le considèrent soit comme culte, soit comme un nanar. Personnellement, je pense que les gens de la première catégorie s'emballent peut-être un peu trop, tandis que ceux de la seconde n'ont certainement pas compris le caractère extrêmement parodique du film. Personnellement, je ne crierai pas au chef d'oeuvre ni au film culte, mais il faut bien avouer que j'ai passé un très agréable moment, malgré quelques longueurs inévitables. Les raisons pour lesquelles ce film a été autant descendu tient probablement du genre des films de Bruce Willis à cette époque. Le film est sorti en 1991 tout juste après les deux premiers volets de la saga Die Hard, où l'acteur interprète John McClane, un taré qui sauve les gens et tue les gros méchants. Du coup, le public s'attendait certainement à un film du même genre et la plupart ont même dû penser que ce film était sérieux. Ce n'est que 10 ans plus tard que les critiques se sont repenchées sur le cas "Hudson Hawk" et se sont posées la fameuse question "J'ai manqué quelque chose ?!". Et je me demande comment on peut croire un instant que ce film est à prendre au premier degré. Il est tellement décalé et absurde que c'est l'évidence même : ce film est une grosse parodie des films d'action parfois invraisemblables. Hudson Hawk est truffé de scènes totalement absurdes et incohérentes, on entre dans un grand délire de 90 minutes où le "n'importe quoi" est omniprésent. Au début du film, il faut l'avouer, le doute est permis. Quelques scènes sont vraiment très grosses et très invraisemblables, mais on se dit que ce genre de films regorge toujours d'explosions ridicules et de passages exagérés. Mais Hudson Hawk va beaucoup plus loin que ça. Lorsque commence l'évasion involontaire du héros sur un brancard, on commence à vraiment rire et à se dire que non, ce film n'est absolument pas sérieux et qu'il ne faut pas le prendre comme tel. Dans cette scène, le personnage incarné par Bruce Willis est sujet un nombre incroyable d'événements totalement improbables. Il double toutes les voitures au volant d'une civière, prenant le temps d'attraper au vol un mégot de cigarette qu'il recrache aussitôt, dégoûté parce qu'elle est mentholée (ce qui m'a beaucoup rappelé le gag du "sans plomb" dans l'Arme Fatale 3). Puis, continuant à rouler à vive allure contre son gré, il s'aperçoit qu'il arrive à un péage. A toute berzingue, il lit que le péage coûte 57 cents, argent qu'il sort d'on ne sait où et qu'il balance dans le panier, tout en zigzaguant entre tous les véhicules. Cette scène m'a vraiment fait beaucoup rire. Ce film est vraiment excellent parce qu'il accumule toutes sortes de clichés volontaires et complètement assumés qui font plutôt mouche. La présence de scènes ultra-improbables est décalée et amusante. On pense par exemple aux fois où le héros saute d'un camion en marche (ou d'un immeuble) et atterrit tranquillement assis sur un fauteuil ou à la table d'un restaurant, suite à quoi il lance au serveur un "QUOI ?" assez agressif. Au milieu de tout ce foutoir qui passe à toute allure, on n'a même plus le temps de compter toutes les invraisemblances tant le héros se tire de toutes les situations dangereuses avec une extrême aisance, ce qui peut également nous rappeler le cultissime Last Action Hero. Et au beau milieu de ce grand bazar, le film regorge de répliques cultes à la Bruce Willis comme lorsqu'il lance à un décapité que "ce sera pas la peine de t'acheter un nouveau chapeau pour les vacances", ou encore le mythique "Bunny...... Bo-boll !". Egalement pas mal d'humour avec le gang des barres chocolatées et notamment Bounty, l'abruti de service, ainsi qu'avec l'incapacité pour le héros de boire son fichu Capuccino. Bruce Willis a la classe dans un rôle taillé pour lui, un cambrioleur qui connait par coeur une bonne centaine de chansons, si ce n'est plus, ainsi que leurs durées exactes, lui permettant de réaliser ses casses à la seconde près au lieu d'utiliser un simple chronomètre. On retrouve dans ce film cet humour particulier, propre à l'acteur, que lui seul (ou presque) peut manier et dont il a le secret. Le personnage de Danny Aiello est également très drôle, notamment à la fin où il survit on ne sait comment à une chute d'une centaine de mètres dans une voiture enflammée. Survie miraculeuse qu'il expliquera par le "déclenchement automatique des extincteurs" à l'intérieur du véhicule. Bref, le mec s'en est tiré parfaitement indemne, il rigole et demande carrément à passer à autre chose, comme si c'était un simple petit détail dans sa vie bien remplie. Néanmoins, le film souffre parfois de quelques longueurs. Personnellement, j'ai trouvé l'histoire de ce gros "diamant" assez lourde, même s'il fallait bien un semblant de scénario pour justifier ce gigantesque n'importe quoi. C'est pour ceci que je ne le qualifierais quand même pas de culte. Néanmoins je me suis bien diverti avec cette comédie très fraîche qui m'a vraiment fait marrer.