Akira est un film que je connaissais de réputation, et je n’avais jamais eu jusqu’à récemment le courage de me lancer dans son visionnage. Finalement mon verdict est le suivant : un film très bien fait visuellement, après l’histoire reste tout de même très absconse !
C’est sûr que techniquement il n’y a pas grand-chose à redire. Très belle ambiance, un graphisme soignée, une animation fluide pour un manga, un décor qui ne manque pas de spectaculaire, et il y a de vraies idées qui retiennent l’attention, notamment par une mise en scène ample qui réussit son coup lors des séquences épiques. La violence visuelle m’a paru aussi bien exploitée, quoique d’un rendu pour le coup peu crédible. Réussi sur la forme, le film possède aussi une ambiance sonore particulière qui colle parfaitement à l’atmosphère post-apocalyptique, mêlant un côté industriel par les sonorités métalliques, et oniriques.
Akira c’est donc un film plastiquement et musicalement au point, qui ravira les amateurs de belle animation. Le souci c’est le fond.
Honnêtement la première partie m’a plu, et j’attendais avec impatience que les mystères patiemment construit donnent une fin à la hauteur. Mais non, la seconde partie continue d’accumuler les mystères sans expliquer grand-chose, jusqu’à un final en totale abstraction. Du coup, c’est clair, le film dans sa deuxième partie devient assez lourd, voire ennuyeux, tant le métrage semble avancer dans son coin, laissant le spectateur sur le bord du chemin. De l’action vient de temps en temps réveiller notre attention, mais j’ai été déçu, c’est sûr, par cette recherche d’abstraction. On en vient parfois à se demander : « pourquoi tout ça pour ça ? ». « Pourquoi deux heures pour n’être pas foncièrement plus avancé qu’au début ? ».
Les personnages sont assez classiques du genre. Un savant fou, un colonel monolithique, qui a cependant ici le mérite de ne pas être juste le méchant antagoniste habituel, un héros maltraité qui prend la grosse tête avec ses pouvoirs… Néanmoins, quelques seconds rôles apportent une vraie épaisseur au film, et même si les autres personnages sont classiques, il n’empêche qu’ils sont bien construits. Akira offre une galerie de héros et d’anti-héros variée, complète, et intéressante, même si elle est au service, finalement, d’une intrigue qui les sous-exploite.
En clair, Akira est sans doute un sommet de l’animation japonaise, mais uniquement sur le plan formel. Sur le fond, c’est une œuvre abstraite, presque expérimentale dans certains cas, qui ravira peut-être les amateurs d’analyses tortueuses, mais qui, pour ma part, laisse trop en route, délaisse trop son spectateur, et ne justifie pas assez ses tarabiscotages pour mériter une note très élevée. 3 car ça reste de la belle œuvre !