Je n’avais pas un mauvais souvenir de Whiteout, vu il y a assez longtemps. Ne me souvenant plus du dénouement et me rappelant que c’était un suspens avec une ambiance sympa, je l’ai révisionné de sorte à faire une critique un peu plus objective. Bon, au final, Whiteout reste un film très moyen. Je me rends compte que mon cerveau n’avait retenu que les points positifs, évacuant le reste !
L’histoire prend un contexte plutôt sympa. L’Antarctique est un cadre peu usité, et il est idéal pour instaurer des huis-clos étouffants. Et c’est vrai que l’histoire n’est pas si mal rythmée, et qu’il y a quelques moments de tension assez sympathiques, qui font cependant pâle figure face à la référence du genre : The Thing, évidemment. Si l’histoire n’abandonne pas complètement son côté divertissant, le souci c’est les incohérences très nombreuses qui cassent complètement toute l’intrigue. Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué, n’est-ce-pas ? Le souci c’est que Sena n’est pas spécialement un bon narrateur, et surtout, si l’on peut pardonner des incohérences dans 60 secondes chrono, on est un peu consterné de voir une enquête a priori très rigoureuse s’enliser dans des trucs assez énormes. Il y a vraiment des réactions de personnages totalement pas crédibles. Dommage, car le suspens n’est pas si mal entretenu.
Le casting alterne entre quelques vedettes affirmées, d’anciens couteaux plutôt habitués aux téléfilms et de seconds rôles de prestige dans des productions plus friqués. Beckinsale prend la tête dans un rôle musclé qu’elle affectionne, et tient la route. Charismatique, solide, elle mise peu sur son corps ici (sauf en ouverture), et plus sur son jeu, et on se rend compte qu’elle peut porter un rôle avec juste cela ! Pour le reste je ne peux pas dire que ce soit mauvais, avec un Tom Skerritt convaincant, un Gabriel Macht un peu fade mais juste et qui entretient bien le mystère sur ce qu’il est (dès fois l’acteur peut tout balancer avec un jeu maladroit), et Columbus Short navigue au petit bonheur la chance mais reste honorable. Les interprètes sont plutôt à la hauteur donc, et ce n’est pas vraiment là qu’il faut critiquer Whiteout, en dépit de seconds rôles pas terrible pour le coup.
Quant à la forme, c’est du Sena ! Eh oui ! Autant dire que le réalisateur transforme malheureusement son film en une bouillie numérique assez désagréable parfois. Si Whiteout propose quelques scènes efficaces, en intérieur, dès qu’on est à l’extérieur la tempête devient numérique, et c’est assez moche et bien moins rafraichissant que dans The Thing par exemple. Ca fait artificiel, et c’est dommage. Après, si l’on est sensible à l’ambiance huis-clos parfois bien sympa et relevé d’effets sanglants intéressants, et si l’on se laisse prendre à l’action, bien présente à défaut de casser la baraque, on peut passer un moment efficace avec Sena. Pour ma part le film aurait mérité à moins jouer la carte de la grandiloquence visuelle, de tenter des effets plus artisanaux, ça aurait pu fonctionner aussi bien. A souligner une bande son correcte mais quelconque.
Pour ma part Whiteout c’est un film avec des intentions louables, et pas complètement raté. L’interprétation pas mauvaise, quelques bonnes idées dans l’histoire et une ambiance glacée parfois convaincantes font que ça reste un divertissement pas trop rebutant. Mais lorsqu’on imagine le potentiel du film, on se dit que c’est faible. 2