« Aviator » de Martin Scorsese est le huitième long-métrage de Martin Scorsese que je visionne, dans lequel on assiste à la seconde collaboration entre le réalisateur et son nouvel acteur fétiche Léonardo Dicaprio. Si je devais le classer selon mes préférence sur sa filmographie, je dirais que le préfère à « Les Affranchis », « Taxi Driver » et « Gangs Of New-York » mais il reste bien loin derrière « Shutter Island », « Les infiltrés », « Casino » et « Le loup de Wall Street », parce que les films biographique sur une personnalité ayant réellement existé ne font pas parties de mes genres favoris, car en général elles cherchent à glorifier et/ou à faire connaître un homme ou une femme en particulier autour duquel va principalement tourner le film. Tout est question de goût lorsque l’on va voir un film biographique sur une personnalité commune et ce n’est pas le genre que je visionne le plus, malgré tout il y en a certains qui me marquent et auxquels j’adhère facilement en fonction de la personnalité, de son milieu et des actes du protagoniste en question. Parmi les biographies de filmographie que j’avais admiré, il y a bien sur « Le Loup de Wall Street » avec le personnage de Jordan Belfort, coursier de la mafia boursière de Wall Street, qui était un grand salopard mais interprété du tonnerre par Léonardo Dicaprio, ainsi que Ray Charles de la biographie de 2004 « Ray », joué brillamment par Jamie Foxx. Et pour parler de Howard Hughes, je dois dire que ce n’était pas n’importe qui et je n’étais pas mécontent, après le film, d’avoir appris durant 2 heures et 37 minutes à connaître un homme à tout faire comme lui.
Le film est emmené principalement par Léonardo Dicaprio qui a mit une fougue et beaucoup d’application dans le rôle d’un homme d’affaire multimilliardaire, réalisateur, inventeur, aviateur et un excentrique plein de vie, d’extravagance et de passion pour ce qu’il fait, à tel point qu’il délaisse sa vie privée au profil de ce qu’il aime, de son travail qu’il considère comme un art de vivre en permanence. Mais ce qui fait que c’est un homme d’exception et un être hors du commun, c’est qu’il vit lui aussi avec un grave handicap au niveau mental avec lequel il devra vivre jusqu’à la fin de ses jours. En effet, c’est un maniaque de l’hygiène mais il est victime également de trouble mentaux qu’il s’efforce de cacher à son entourage afin de vivre pleinement de sa passion et de ce qu’il fait, ce qui en fait un marginal. En dehors de l’acteur principal, Cate Blanchett et Alec Baldwin étaient les plus en avant parmi les secondes rôles et ils ont fait ce qu’ils avaient à faire, le reste du casting fait aussi ce qu’il faut pour que le film soit réussi.
Toutefois, si je dois souligner un point important quant au personnage, c’est que Dicaprio n’avait pas du tout une apparence qui collait à ce qu’était Howard Hughes, j’ais été voir ses photos sur le net et si ce que ce film raconte est vraie chronologiquement, Dicaprio ne ressemble pas du tout physiquement à l’aviateur en question. En revanche, l’acteur a cherché à gagner le personnage pour être au plus proche sur le point de la personnalité et sa prestation n’en est pas moins excellente, malgré les explosions de rage qui sont peut être hors propos et qui tient plus du jeu de Dicaprio que de son investissement dans Howard Hugues.
Pour parler ensuite de la mise en scène de Scorsese, difficile de trouver grand-chose à redire encore une fois, les plans larges en déplacement sur la ville de New-York des années 1920/1930/1940, ainsi que sur les paysages sont très beaux, toutefois : le split screen ou écran divisé, pour que ça soit plus précis, est utilisé à certains moments dans ce film lors des conversations avec le personnage central du film et son interlocuteur, alors ce n’est pas que ça soit mauvais mais c’est assez superflu je trouve dans l’ensemble sauf à une seule scène ou ce montage a une utilité intéressante, c’est lors de la scène finale du film lorsque Howard se remémore son enfance à travers un miroir utilisé en transition pour refléter son passé, et j’adore ce genre de transition personnellement.
Après, si il y a un truc sur lequel j’ais envie de râler un peu : c’est sur le numérique et la synthèse pour les avions testés dans le film. Sans blague Scorsese, je sais que ces avions sont d’une autre époque et donc, pour les filmer le réalisateur et son équipe ont dû les reconstituer… mais chiotte quoi : ce film a un budget de 100 000 000 dollars, et le numérique au niveau des hélices ainsi que des avions en vol est parfois bâclé, ça se voit comme dans une soupe transparente de limpidité que ce n’est pas très réaliste et lorsque l’on voit ça à l’écran, ça casse un peu le réalisme du contexte.
En plus, la scène du crash de l’avion dans la seconde partie du film est maladroite pour ce qui est du numérique, et il y a des faux raccords flagrant lorsque l’avion percute et s’écrase sur la maison.
Bon alors, on ne va certainement pas demander qu’un acteur soit réellement tué ou de détruire un avion ou une maison plusieurs fois pour une scène et je sais qu’en 2004/2005 la technologie ne permettait pas tout et puis c’est un film, mais là c’est du travail maladroit pour un résultat assez négligé, même si on a connu bien pire que ça.
Pour parler de la musique, après la composition du film « Gangs Of New-York » qui avait un thème mémorable signé Howard Shore, c’était la seconde fois, je pense, que j’entendais vraiment un film ou ce mec avait composé toute un disque de bande-son pour le film parce que : dans les « Affranchis », « Casino » ou encore « Le Loup de Wall Street », ces films reprenaient des chansons ou des musiques déjà existantes la plupart du temps et les compositions d’Howard Shore n’étaient pas aussi présent que ça, à vrai dire j’ais parfois du mal à faire la différence entre ce qu’il compose et les musiques ou chansons reprises pour le film. Ici, il ne signe pas la meilleure bande-son que j’ais pu entendre, mais c’est en parfait accord avec le contexte de l’époque et il y a quand même certaines musiques qui sont tout de même efficace et donne du caractère et de la force dans les propos du contexte, et j’ais un faible pour les chansons qui sont chantées au Coconut Grove.
« Aviator » de Martin Scorsese n’est finalement pas la biographie la plus réussite de tous, ni le meilleur film du réalisateur, mais l’histoire de l’homme dont elle raconte la vie est en elle-même exceptionnel, complexe et avec un homme difficile à cerner. La mise en scène est toujours aussi bonne que dans la plupart de ses films, les seconds rôles sont bons, Dicaprio est épatant, et comme toujours son comédien de doublage français, Damien Witecka donnait sa splendide voix à l’acteur pour un résultat juste parfait.