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gak1976
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1,0
Publiée le 26 février 2007
Maître de grands film, Chabrol nous offre ici une fleur sans épine et sans parfum. Sur un sujet original qui laisse présager de terribles secrets et des revirements de situation saisissants, le film sonne finalement creux, de par son intrigue sommaire et le peu de profondeur des personnages. Si les comédiens sont épatants - mention à Nathalie Baye, Bernard LeCoq et Mathieu Chabrol -, on s'ennuie ferme devant la vacuité du propos.
Cette œuvre ouvre la cinquième et dernière décennie de longs-métrages Chabroliens qu’on pourrait résumer en une phrase: « casting choc pour film moyennement convainquant ». Cette nouvelle réflexion sur la culpabilité et les non-dits est un peu gâchée par une intrigue cousue de fil blanc. On s’en consolera aisément grâce à la réalisation rigoureuse et à la magnifique distribution du film. Mention spéciale à la regrettée Suzanne Flon et à la pétillante Melany Doutey.
Un Chabrol du début des années 2000, tranquille, un peu paresseux, aux allures de téléfilm. Mais un vrai Chabrol tout de même puisque toujours tourné vers la critique de la petite bourgeoisie de province, ici celle des élus et des pharmaciens… Film sur la culpabilité (grand thème chabrolien s’il en est) centré sur le personnage de la tante, superbement joué par la grande Suzanne Flon. Film enfin sur le passé et le souvenir, celui de l’enfance, de la jeunesse perdue et qu’on peut avoir l’impression de retrouver à la faveur d’une répétition tragique soixante ans plus tard. Au niveau de la distribution, Bernard Le Coq est égal à lui-même dans un rôle de salaud inattendu, Nathalie Baye est hiératique à souhait, Benoît Magimel correct en fils ingrat et Mélanie Doutey charmante en fille modèle… Il est dommage que toutes ces bonnes intentions soient gâchées par un scénario incroyablement lâche, particulièrement au niveau d’une fin cousue de fil blanc et expédiée à la va-vite. Trois étoiles tout de même pour l’atmosphère et la direction d’acteurs, deux domaines où Chabrol est maître depuis toujours.
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3,0
Publiée le 25 juillet 2010
Avec "La fleur du mal", dont le titre choisi s’inspire du recueil de Baudelaire, Claude Chabrol signe un thriller psychologique rèussi qui fait penser à une plante vènèneuse dans la mèmoire! A son habitude, le cinèaste observe ses personnages à la loupe, tel l'entomologiste ses insectes, et attend que le vernis de la bourgeoisie de province s'ècaille et craque! Un jeune homme (Benoît Magimel, dont les baisers avec Mèlanie Doutey sont filmès superbement) rentre dans sa famille, en Bordelais, après un long sèjour à Chicago, ce qui lui donne un regard neuf sur les siens! Mais quel est donc le secret tapi dans les coeurs comme au fond d'un grenier? Un scènario bien construit, de l'humour grinçant et une Suzanne Flon parfaite en tante Line...
A la vue d’un casting aussi brillant et d’un titre renvoyant directement à l’œuvre de Baudelaire on pouvait espérer un mélodrame romantico-psychologique mais Chabrol a en fait signer une de ses petite histoire de famille aussi déprimante que mal alambiquée. La fleur du mal est un film qui saura avant tout plaire aux amateurs de longue date du réalisateur qui apprécieront d’y voir toutes ses gimmicks en matière de scénario (amours impossibles, secrets de famille…) et de mises en scène (musique lancinante, flashbacks…), mais quiconque est un tant soit peu récalcitrant à cette patte vieillissante sera d’autant plus incapable d'entrer dans le film que le rythme pâteux et l’absence assumée de suspense rendent la trame très peu prenante. Par-dessus le marché les acteurs ne semblent vraiment pas investis dans leurs rôles, accentuant la piètre qualité artistique de ce long-métrage assimilable à un banal téléfilm.
J'ai du mal avec les derniers films de Chabrol qui sont des espèces de pseudo-satire de la bourgeoisie qui ne dépassent jamais leur idée de départ et qui sont d'une lenteur épouvantable (voir "Merci pour le Chocolat"!). "La fleur du Mal" ne déroge pas à la règle avec son rythme inexistant, ses tartines de dialogues insipides et son scénario vide. Heureusement, il reste le casting avec des acteurs parfaits (Nathalie Baye, Benoit Magimel, Mélanie Doutey, Bernard Le Coq, Suzanne Flon) mais ils ne suffisent pas à sauver le film.
Une fois de plus Chabrol plonge son petit nez chafouin dans les secrets intimes de notre bourgeoisie provinciale faite comme chacun le sait d’hypocrisie, de mensonges, de veuleries et de coups bas en tout genre. Dans ce village girondin en pleine période d’élections municipales tout semble se liguer contre Nathalie Baye, femme du plus gros pharmacien de la ville qui tente de succéder au maire en place. Les lourds secrets de sa famille ont été retracés en bloc sur un trac distribué par un mystérieux corbeau. Il faut dire que les deux familles qui ont uni leurs liens depuis plusieurs décennies ont quelques casseroles accrochées à leurs basques avec comme porte drapeau ce grand-père autrefois collaborateur qui aurait participé à la déportation d’enfants juifs et qui aurait été assassiné par sa propre fille (Suzanne Flon). Bernard Le Coq symbolise à lui seul le mélange devenu incestueux des deux familles : veul, hableur et coureur de jupons. Pour couronner-le tout le fils rentre des Etats-Unis pour concrétiser une union incestueuse avec sa cousine devenue par le jeu des remariages sa demi-sœur. Tout ça se terminera par l’élection de Nathalie Baye et la mort de Le Coq après avoir tenté de violer sa belle-fille. Rien que du beau monde ! Ce type de portrait est dans les habitudes de Chabrol mais cette fois-ci il corse la note encore plus que d’habitude. Le problème c’est que ces personnages sont globalement froids et manquent de l’humour qui faisait tout le délice de « Poulet au vinaigre » ou « L’inspecteur Lavardin » avec Poiret, Brialy ou Laffont. Son tableau de famille est pourtant plus vraisemblable car dans la vraie vie les gens ont rarement du recul et de l’humour sur leur comportement. Oui c’est vrai mais c’est aussi moins drôle !
Avec "La Fleur du Mal", Claude Chabrol mettait en scène une famille bourgeoise quelque part en Province devant faire face à de lourds secrets qu'elle croyait pourtant enterrés. Pas grand chose de nouveau dans l'univers chabrolien, il n'empèche que sans être inoubliable (loin de là), "La Fleur du Mal" est un assez bon exercice. En effet si par exemple "Au Coeur du Mensonge" (1999) ne brillait que par son extrème lourdeur narrative, on voit que des efforts ont été faits ici. Le cinéaste se montre incroyablement fin, instaurant le mystère avec une habileté tout à fait prenante. On pense aux voix-off évoquant le passé qui sont placées avec grand soin et très efficaces, on pense à ces jolis mouvements de caméra, ces angles intéressants ; tout cela au service d'une histoire au départ captivante. Malheureusement ce travail ne sera effectué qu'à moitié. Car Chabrol ne vient jamais enrichir son intrigue ; pas de rebondissements majeur, une maitrise qui s'essouffle progressivement, une fin très perplexe. On aurait aimé cette "Fleur du Mal" plus vénéneuse tout comme l'interprétation sans aucun plus (je mets juste au dessus de tous les autres Suzanne Flon qui est sublime) tant les personnages sont inaboutis. Un cru moyen.
Je n'ai pas reconnu Chabrol dont j'apprécie généralement les films. Les acteurs sympathiques ne parviennent pas à sauver une histoire sans rythme. Le scénario obscur et manichéen ne réserve aucune surprise. Tout paraît factice. Même si les deux jeunes gens se bécotent longuement, leur passion n'est pas convaincante. L’atmosphère de la campagne électorale n'a rien de réaliste et les décors aseptisés font toc (le HLM nickel, le matelas de la maison de campagne tout neuf). Heureusement, le jeu de Suzanne Flon et Bernard Le Coq nous aide à digérer ce film qui n'est pas très digne d'un grand cinéaste.
On reconnaît l'emprunte de Chabrol : bourgeoisie de province, famille, demeure familiale, trahisons et suspicions. Toutefois l'œuvre est poussive voire soporifique. On cherche la trame, le suspens est absent et en définitive même à la fin on en cherche l'intérêt.
Avec une très grande dextérité, Claude Chabrol combine un secret honteux de famille bourgeoise avec un pamphlet contre la politique. Pleins de verve, les comédiens se donnent à coeur joie dans l'interprétation des dialogues : Nathalie Baye en tête, incroyablement réaliste en candidate de droite sans aucun scrupule, prête à faire des alliances malsaines avec l'extrême-droite pour remporter l'élection à la mairie. Toute ressemblance avec des faits divers et des partis politiques n'est en aucun cas fortuite! Une fois de plus, l'excellent Chabrol nous bluffe en poussant le cynisme jusqu'à la scène finale, dans un des ses (nombreux) meilleurs films!
Emmené par un casting en grande forme (Nathalie Baye en tête) et un Claude Chabrol des plus inspirés derrière la caméra, « La Fleur du mal » nous plonge sans concessions dans le milieu de la bourgeoisie, où la mère de famille décide de se lancer dans la politique. Derrière le vernis apparaît ainsi peu à peu un monde cruel, diablement élégant et plus ou moins prêt à tout pour arriver à ses fins. Chabrol n'en fait néanmoins jamais trop, si bien que ce petit monde presque sans scrupules nous apparaît terriblement réalistes, et où les plus gentils et honnêtes sont loin d'être les grands gagnants... Une oeuvre très forte, aussi réussie sur le fond que sur la forme, à l'image d'un dénouement aussi saisissant que brutal, et tout simplement l'un des meilleurs films de son auteur.
Depuis pas mal d'années, avec Chabrol, c'est toujours le même phénomène: ça démarre assez fort pour piquer la curiosité du spectateur, et ça se termine en eau de boudin. Cette "fleur du mal" n'échappe point à la rêgle... Le décor est vite planté, c'est une fois de plus cette bourgeoisie de province faux-derche que le metteur en scène affectionne qui est le thème du film... Mélanie Doutey et Benoit Magimel sont crispants. Le Coq cabotine dans son rôle de saligaud friqué. Quant à la conclusion -un homicide aussi subit qu'invraisemblable- elle semble bâclée, comme si Chabrol en avait marre de tourner et qu'il avait inventé la fin vite fait avant de passer à autre chose. Et puis, quel manque d'imagination !! Quand donc les "cinéastes" trouveront-ils autre chose pour finir leurs films qu'une histoire de secret de famille bidon à base de méchant papa collabo qui fait tuer son brave fiston résistant ?? Quel manque d'imagination, et quel manichéisme... d'un côté la barbarie fasciste, de l'autre, le courage à l'état pur, le sacrifice d'une vie pour la nation. Et dans la même famille s'il vous plaît! Ce film mérite tout de même une étoile pour l'excellente scène de la visite des HLM par Nathalie Baye, en femme politique condescendante et ultradémago, et pour la prestation, brève mais intense, de Bénureau dans le rôle d'un candidat FN plus vrai que nature.