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chrischambers86
13 621 abonnés
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4,0
Publiée le 6 mai 2013
Jusqu'à quel point un flic peut-il être le tèmoin de viols, d'actes de torture et de meurtres sans que sa conception du pèchè en soit affectèe ? Camè, ripoux, joueur, et dèpravè, le "Bad Lieutenant", jouè de façon halucinèe par Harvey Keitel, dèpouille les cadavres, braque les dealers et escroque ses collègues pour se refaire dans ses paris! Avec ce film coup de poing qui fait sans cesse rèfèrence au sacrifice christique, Abel Ferrara continue son exploration dètonante des bas-fonds new-yorkais et filme un Harvey Keitel complètement barge et pourri jusqu'à l'os, dans une descente aux enfers où le cinèaste y ajoute des fulgurations inouïes! Une oeuvre dèglinguèe, violente et crasseuse, qui prend aux tripes avec des personnages d'une noirceur absolue qui partent à la dèrive entre alcool, drogue et masturbation! Un vèritable choc...
Un film magnifique dans lequel Harvey Keitel excelle en flic ripoux. Bad Lieutenant devient très vite passionnant car c'est un film nuancé : LT n'est pas une simple ordure, c'est avant tout un homme ayant perdu la foi, un homme qui a tourné le dos au Christ quand la vie s'est mis à le détester. Abel Ferrara filme ce personnage comme un homme ordinaire et déchu, bien décidé à appliquer la justice que le malheur lui a inculqué. Plus qu'un sale type, LT est un pauvre type. Harvey Keitel respire l'humilité, sa prestation est magistrale. On pense bien sur à Mean Streets de Scorsese, moins pour l'atmosphère que pour certains thèmes voisins. La chanson Pledging my Love est parfaitement adéquate au film ( je vous laisse écouter les paroles ! ), chanson que l'on retrouve d'ailleurs dans le film de Scorsese. Bad Lieutenant est donc un film aux allures de chef d'oeuvre, une errance urbaine désespérante, amer comme un café noir. Il reste encore à voir ce que va nous offrir Werner Herzog avec le remake... Sublime.
Adulé par certains, détesté par d'autres : je dois reconnaître que je ne savais pas trop à quoi m'attendre en regardant ce « Bad Lieutenant » du si controversé Abel Ferrara. Toutefois, c'est rapidement du côté positif que la balance penche tant on ne peut être qu'impressionné par la personnalité que met Ferrara dans sa mise en scène, nous offrant qui plus est l'un des personnages les plus troublants et les plus fiévreux des années 90, magistralement interprété par un Harvey Keitel dans une de ses prestations dont il a le secret. Provocateur, violent et même assez malsain, « Bad Lieutenant » n'y va ainsi pas avec le dos de la cuillère et nous réserve quelques scènes particulièrement marquantes, à l'image de cette hallucinante apparition du Christ lui-même. Mais alors pourquoi Ferrara se perd t-il de la sorte dans la dernière demie-heure, le scénario déjà presque prétexte à une incroyable (et perpétuelle) descente aux Enfers d'un homme ne faisant alors même plus semblant de raconter quelque chose, nous laissant ainsi totalement seuls pour essayer de comprendre les raisonnements (bien tordus, inutile de le préciser) du lieutenant, si bien que la claque promise par la première heure vient (presque) à tomber à l'eau par la faute de ce dernier tiers fort décevant... Reste qu'il n'est pas si courant d'assister à des expériences aussi redoutables que celles proposées par ce « Bad Lieutenant », et c'est pourquoi il n'en demeure pas moins résolument fréquentable, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion.
"Bad Lieutenant" est l'histoire de deux matchs: la finale du championnat de baseball entre les Mets de N.Y et les Dodgers de L.A et le combat d'un flic qui cherche la rédemption tout au long de sa descente aux enfers. Les deux sont liés dans un rapport de cause à effet et sont le centre des tensions apparentes: l'argent et la mort. Au milieu, ce flic pourri (Harvey Keitel intense) coincé entre ces deux extrémités, tentant de gagner l'un mais lentement attiré par l'autre. Le film tient ses promesses jusqu'à un final trop écrit qui manque de nous bouleverser. Sans retenue, Ferrara livre un film radical, froid et quelques images malades qui n'ont pas fini de nous hanter.
Peu après son King Of New York, Ferrara revenait avec son Bad Lieutenant, campé par l'excellent Harvey Keitel. Cette proximité de réalisation permet d'autant plus de rapprocher le grand thème de ces deux oeuvres: la rédemption, qu'elle soit celle d'un mafieux repenti ou d'un flic voleur, amoral, drogué. L'un est parrain de la drogue, l'autre se détruit avec. Bien que King of New York se révèle un excellent cru, Bad Lieutenant m'apparaît supérieur; la raison principale en est la mise en scène, très terre-à-terre, brutale, sous bien des aspects quasi-documentaire (pour cause, Ferrara et son équipe eurent souvent recours aux "images volées", en filmant sans aucune autorisation dans les rues de New York). Et c'est justement cet aspect de tournage pris sur le vif qui donne une force au propos. L'histoire, elle, est simple, déjà vue, mais tellement bien gérée et amenée qu'on est ébloui par la maestria de Ferrara ; n'étant pas croyant (contrairement à lui), je n'ai néanmoins pas boudé mon plaisir dans cette confrontation certes manichéenne, mais où les valeurs pures et métaphysiques permettent de mieux détacher les déviances et horreurs humaines contemporaines. Aussi Bad Lieutenant se situe-t-il comme un film clef et une référence en la matière ; film culte, jouant sur les séquences violentes, crues, sordides (de longs plans de shoots à la seringue réels et non simulés, entre autres), il demeure l'un de mes films préférés, tous genres confondus.
Evidemment, on ne peut s'empecher de penser à "Taxi Driver" en voyant ce film. Descente aux enfers dans NYC, Keitel en flic véreux et défoncé, le pêché, la rédemption, Ferrara réussit néanmoins à pousser plus loin que Scorcese ne le fait l'impact métaphysique de ses films et la rédemption en question ne se fait pas si facilement et surtout elle coûte très cher à ses personnages. Le sommet sera néanmoins atteint avec "The Funeral" à mon avis.
J'ai beau réfléchir, je ne parviens pas à le noter. Je mets donc 2 étoiles mais je serai capable de lui en attribuer 4 comme 0. C'est un film unique dans sa conception et son propos. Mais surtout, il m'a transmis une sensation que je n'avais jamais ressenti auparavant : une sorte de malaise sans angoisse. On pourrait l'attribuer à une compassion triste et désespérée. Bizarre... Je n'ai ni aimé ni détesté mais je ne suis pas resté tiède non plus, bien au contraire. Il n'y a pas de scénario au sens propre, l'intrigue étant minimale et les personnages réduits à notre anti-héros. Il est le seul à compter. Pas de véritable mise en scène, Scorsese a déclaré à ce sujet (il admire énormément le film et le cite souvent en référence) que Ferrara dans "Bad Lieutenant" n'avait pas de style et qu'il n'en avait pas besoin. La musique est pratiquement absente, tout comme les dialogues par instants. La souffrance n'a pas besoin d'être exprimée par les mots. Le montage en est réduit au strict minimum, juste présent pour opérer des ruptures de ton. Le sang n'apparaît pas, le sexe est suggéré plutôt que montré, ce qui contribue à distiller une violence psychologique immense, jamais égalée à ma connaissance. Tout est paradoxal, on ne sait jamais où Ferrara va aller mais on comprend ses décisions. C'est une descente aux enfers, la joie n'existe pas, la défonce est légion, tout n'est qu'une jungle animale, jamais d'humanité. C'est la première fois que c'est osé de cette manière, même "Taxi Driver" n'avait pas été aussi loin dans cette représentation. Harvey Keitel a trouvé le rôle de sa vie, il est extraordinaire de réalisme, point barre. Certaines séquences donnent un peu de poésie au film, mais d'autres sont là pour le faire retomber dans le malsain à la limite du supportable. La confrontation directe avec l'esprit est là. Il n'y a pas à critiquer "Bad Lieutenant". Il faut le voir et le ressentir. Quelque soient les avis, ils seront juste et faux à la fois. Comment rester insensible ?
Ce film est un crachat rageur envoyé à la face d'une société moralisatrice et bien-pensante. Outrancier à l'extrême "Bad Lieutenant" est une descente aux enfers sublime et troublante avec un Harvey Keitel immense dans ce rôle autodestructeur. Unique
Abel Ferrara est réputé pour son jusqu'au-boutisme. En effet, il ne recule devant rien pour illustrer la descente aux enfers de son personnage, flic ripou sans le moindre scrupule. Inutile d'y chercher une quelconque nuance ou subtilité : le parcours du personnage est extrêmement prévisible et grossier, voire caricatural. D'autant plus que Harvey Keitel en fait des caisses (la scène de rédemption grotesque...).
Œuvre emblématique au sein d’une filmographie déjà culte et respectée, après L'Ange de la vengeance (1982) & The King of New York (1990), Abel Ferrara dépeint au vitriol les aléas d’un flic pas comme les autres, sous perfusion constante de coke, d’héroïne et cumulant les dettes, il décide d’enquêter sur une affaire de viol (concernant une nonne) afin d’oublier son addiction aux paris et aux jeux d’argent. Mais sa quête va s’avérer bien plus dangereuse qu’il ne l’aurait imaginé. Seul Abel Ferrara pouvait réaliser une oeuvre aussi glauque et amorale, politiquement incorrecte et corrosive, Bad Lieutenant (1993) est criant de réalisme, grâce à une mise en scène pointilleuse et surtout, une interprétation qui laisse de marbre. Harvey Keitel en pleine descente aux enfers est tout bonnement saisissant, un rôle qui aura d’ailleurs marqué à jamais sa carrière d’acteur. Plus de quinze ans après, le cinéaste Allemand Werner Herzog a réalisé Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (2010), que l’on se rassure, il ne s’agit en aucun cas d’un remake, d’un reboot, d’un prequel ou d’une quelconque suite, très loin de l’ambiance christique & pieuse présente dans le film d’Abel Ferrara, le cinéaste a simplement réalisé une toute autre histoire, en reprenant simplement le personnage central dans une toute autre histoire.
Abel Ferrara utilise tout son génie pour mêler les mondes de la police et de la religion en leur donnant à chacun une vision détournée vers un fatalisme effrayant. Pour illustrer ceci il nous fait suivre la descente aux enfers d’un personnage de flic ripoux au cœur d’un univers urbain sombre et baroque (au point d'en devenir mystique...) superbement mis en image, tout en accumulant des scènes de défonce parmi les plus impressionnantes du 7ème art. Tout cela fait de ce film l’un des polars noirs les plus déjantés jamais réalisés et donc à ne pas rater sous aucun prétexte!
Sûrement le film le plus connu d'Abel Ferrara, "Bad Lieutenant" est une plongée brute dans le quotidien d'un lieutenant de police qui enquête sur l'agression et le viol d'une nonne. A travers le prétexte de l'enquête (infiniment mince dans le film), Ferrara en profite pour offrir à son personnage criblé de dettes, corrompu, pervers et accro à la drogue, un chemin vers la rédemption. Sur un scénario dont l'histoire ne tient pas à grand chose, Harvey Keitel livre ici l'une des meilleures prestations de sa carrière, se montrant impliqué dans son rôle d'ordure dont les lamentations sont déchirantes. Osé et choquant (la scène dans laquelle le lieutenant arrête deux jeunes femmes en voiture), le film a pourtant quelque chose de très beau dans sa démarche, celle d'une rédemption à priori impossible. Doué quand il s'agit de révéler les faiblesses de véritables ordures, Ferrara ne manque pas de nous offrir l'un de ses meilleurs films même si on lui préfèrera "Nos Funérailles" ou "Go Go Tales", plus classiques.
J'ai longtemps été impatient de voir Bad Lieutenant, puis j'ai vu le métrage précédant de Ferrara : King of New York. Le film fût une énorme douche froide, bien que la mise en scène du cinéaste m'avait beaucoup plu dans sa mesure et son élégance. Ce n'est que récemment, avec l'acquisition de la version d'Herzog, que j'ai eu un regain d'intérêt pour le film de Ferrara, et là, c'est une claque.
Déjà le film conserve toute les qualités formelles propre à Ferrara et rien que ça c'est génial, la mise en scène est vraiment d'une élégance folle et la photographie est à tomber. Mais surtout Ferrara corrige le problème narratif de King of New York et offre avec Bad Lieutenant un film dense et complexe. Il y aurait beaucoup à dire sur le métrage, comme sa manière de faire vivre la ville qui est hallucinante ou sa moquerie de la bien-pensance avec cette scène entre policiers dans un parking. Mais, ce que je trouve réellement fascinant c'est la représentation de christ corrompu du personnage de Keitel, cette caractérisation est déjà présente dans l'imagerie du film comme ce plan où Keitel s'écroule dans à côté d'une statue de Marie ou encore lorsqu'il prend la "place" de Jésus dans un plan sur un canapé. Mais ce parallèle est surtout narratif, le personnage suit clairement un parcours christique.
L'autre élément fascinant du film c'est sa mise en image de l'impuissance (surtout sexuelle) du personnage, dont l'exemple le plus parlant sont ces quelques secondes d'un érotisme fou où une femme prend la place de Keitel dans l'acte, pendant que ce dernier boit à côté. Il faut aussi parler de la scène, où le Lieutenant force une femme à imiter une fellation, qui nous fait prendre pleinement conscience de la démence du personnage.
Si il fallait citer des défauts, le plus important serait sûrement une seconde partie moins bien rythmée ainsi qu'une répétition des scènes de shoot de Keitel pas toujours pertinentes.
Ferrara montre tout son talent de metteur en scène au travers d'un personnage complexe et dérangeant au service d'un film fascinant dont les images hanteront le spectateur.
Un chef d'oeuvre incontournable de la filmographie d'Abel Ferrara ! L'histoire intensément saisissante d'un flic drogué, victime d'un tas d'addictions, a l'hygiène de vie douteuse et aux habitudes pas tres catholiques... Qui va s'attirer de sacrés ennuis, et va finalement décider de venger le viol d'une bonne sœur, pour se mettre sur la voie du pardon, du changement... Un film tres cru, violent et sombre, mais également tres optimiste et émouvant. Entre les scènes dans lesquelles le "Bad Lieutenant" (brillamment interprété par Harvey Keitel) se laisse envahir par ses pulsions, ses dépendances, (scènes qui nous mettent aussi mal a l'aise que lui, notamment sa marquante rencontre avec les deux jeunes filles qui roulaient sans permis...), et les scènes plus calmes, d'une grande sincérité et d'une grande beauté... Un film riche en émotions et en action, qui prend d'autant plus de force grâce a la mise en scène de Abel Ferrara qui est juste parfaite.
Ferrara signe ici une œuvre résolument noire et underground, certainement la plus subversive de sa filmographie en dents de scie. Il n'y a rien à redire sur la réalisation de ce film, tout est parfait et l'auteur gomme les quelques défauts de cadrage, redondance, narration ou enchaînement que l'on pouvait déceler dans de précédents films comme « Driller Killer », « L'ange de la vengeance » ou l'excellent « King of New York ». La prestation d'Harvey Keitel est également absolument époustouflante tant ce rôle était compliqué. Non, ce qui pose plus problème dans ce film, ce n'est pas le «comment » mais le « pourquoi ». Pourquoi filmer (excellemment) la descente aux Enfers aussi cinglante d'un flic pourri jusqu'à l'os, chargé à à peu près toutes les drogues qui peuvent exister, criblé de dette de jeu et visiblement légèrement complètement dépressif et le mot est faible. Ferrara n'apporte pas suffisamment de clefs qui permettent de comprendre les raisons d'un tel déferlement de provocation à travers les actes de son protagoniste. Quand on connaît un peu la filmo de réalisateur, on connaît son rapport particulier au sexe et à la religion catholique, mais il y a à chaque fois des trames permettant de justifier les envolées transgressives (artiste raté dans « Driller Killer », jeune fille violée dans « L'ange de la vengeance », gangster rancunier et un brin mégalomane dans « King of New York »). Ici, il manque des explications sur cette dégringolade crescendo (ennui ? vie de famille ? impuissance face au crime ? ville ?) et qui font de ce film une pépite sur la forme mais une interrogation sur le fond (n'est-ce pas là seulement provoquer pour provoquer ?). Dans le doute, il reste un bon film à ne pas mettre entre toutes les mains.