Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Attigus R. Rosh
192 abonnés
2 505 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 14 février 2021
Bad Lieutenant est un film qui repousse les limites de la morale et il va mieux ne pas avoir une vision angélique de la police pour voir ce film. Le film est magistralement porté par Harvey Keitel qui trouve un rôle à la hauteur de sa démesure. Jamais l'acteur n'a autant captivé l'écran (alors qu'il a tout de même à son actif des rôles très marquants dans des films de Scorsese ou de Tarantino). Il incarne ici un flic corrompu comme il est impossible de l'être (empêtré dans des affaires de paris manqués et de dettes envers des usuriers, accro à la drogue, mêlé à la prostitution). Le film réussit également son pari d'être cru dans sa réalisation racontant des crimes tabous (le viol d'une nonne). A voir, ne serait-ce que pour la performance d'acteur.
J'aime beaucoup la narration hachée de ce Bad Lieutenant. On y découvre des personnages et des situations de façon complètement décousue, hasardeuse. Dans son univers où tous les junkies et les criminels à la petite semaine font figure de vulgaires chiens errants, le seul fil conducteur est la lutte avec lui-même d'un Harvey Keitel (réellement) défoncé et en proie à ses vices. La caméra lui est fidèle, jamais contemplative, et son ardeur à suivre le personnage lui pèse comme un boulet. Le montage jamais explicatif (certains personnages dans le champ ne seront jamais présentés, le background des scènes n'est jamais développé et on ne porte presque aucun intérêt aux personnages auxiliaires, comme la junkie avec laquelle Keitel se pique) renchérit sur cette impression que dans ce New-York délavé, on est complètement livré à soi-même, complètement écarté de toute idée ou de toute vision qui pourrait rendre un sens à l'existence. C'est ce que dit d'ailleurs en substance la camée que je viens de citer, qui se dit condamnée à se bouffer elle-même, tiraillée par une faim qu'elle ne sait sur quoi diriger. Le seul recours proposé est la Foi, qui sonne comme une alternative délirante et absurde ; quasi-inhumaine, elle se découvre au personnage spoiler: par le biais d'une sœur violée qui pardonne à ses agresseurs, comme l'abandon de son propre ego et sa dilution dans la croyance. Une philosophie qui sonne comme un écho renversé de toute la société, où l'individu parait plus auto-centré que jamais. Tentant une rédemption à laquelle il ne comprendra rien (il n'y a qu'à le voir continuer à gémir lamentablement sur ce quai de gare), le personnage de Keitel est la victime d'un monde où le spirituel s'est évaporé, et où lorsqu'on fait appel à lui, on a depuis longtemps oublié la langue dans laquelle il faudrait lui parler. Désenchanté et radical, le film d'Abel Ferrara s'écrit d'après un programme parfois un peu redondant, mais reste une oeuvre âpre à la force vive intacte.
Un portrait au vitriol de la société américaine : Drogue, alcool, corruption, perversité dans un cocktail explosif qui fait de l'Amérique un monde bien glauque. L’interprétation d'un flic plus que border Line par Harvey Keitel est réjouissante mais le film film pâti d'un rythme trop mou. Du coup certaines scènes sont chiantes tant elles sont longues. Un film dit "culte" qui est plutôt bon, mais ne m'a pas marqué plus que cela.
Un bon film d'action! De bons acteurs, de l'action et de l'humour. Harvey Keitel joue très bien le flic complètement pourri et le scénario est bien mené. Rien de transcendant, mais on passe un bon moment!
Sans doute le meilleur film d'Abel Ferrara, magnifié par l'interprétation hors norme d'Harvey Keitel. Une descente aux enfers filmée sans concession, brillante, sombre, sur le fil du rasoir comme rarement le cinéma a osé s'aventurer. Un très grand film.
Porté par un Harvey Keitel au sommet de son art, dans ce qui constitue certainement l'un des plus grands rôles de sa carrière, Bad lieutenant, sorti en 1992, a gagné ses galons d'œuvre culte. À juste titre. Cette plongée hallucinante et hallucinée dans un New York crépusculaire, à travers le parcours délirant d'un flic alcoolique, fumeur, camé, accro au sexe et surendetté, nous fait passer 1h30 de folie pure (aussi pure que l'héroïne que s'injecta a priori réellement Keitel et sa partenaire Zoë Lund dans une séquence particulièrement éprouvante). Ce grand film sur la déchéance, le pardon et la rédemption a en effet connu un tournage aussi dingue que son résultat final, entre prises de vues sauvages, drogue à gogo et gnôle en tous genres. Choquant parfois, fascinant toujours.
Scénario cliché flic ripoux lent comme pas possible comment peut-on aimer ce genre de film trop bizarre par moment enfin bref je n'ai pas du tout aimé ce genre de film très décevant je n'ai même pas réussi a accrocher !
Honnêtement, déçu ! Encore un film que bon nombre de gens glorifie et dont cette gloire me semble malvenue ... Non pas que ça soit un mauvais film mais ... Je pense en fait qu'il a réellement beaucoup vieillit et ce qui pouvait surprendre et choquer, car voilà le but ici, choquer ... Eh bien le film aujourd'hui, n'a plus l'impact du passé... Ajoutez à cela les pleures redondant de H. Keitel qui s'ils n'exaspèrent pas, sont risibles, voilà un pain dont la levure est foireuse... Reste un film potable mais beaucouyp trop noir pour entrainer un quelconques plaisir ou l'envie d'une seconde vision ...
Tourné dans les rues de New-York en seulement 18 jours comme une urgence vitale le plus dingues dans ce film est que toutes les scènes de prises de drogues et d'alcool sont réelles et sans trucages ! spoiler: Ainsi, les réactions des badauds dans les rues sont authentiques, tandis qu'il faut rappeler qu'à l'époque, le trio Ferrara-Lund-Keitel étaient eux-mêmes toxicomanes, leurs connaissances furent donc "idéales" pour le film comme en témoigne ce lien entre la dealeuse alias Zoë Lund qui pique le flic junkie alias Keitel. Le réalisateur place dans son histoire toutes les thématiques qui le hantent ; un homme de loi qui a tous les vices, la puissance de la foi qui pousse malgré lui le flic vers la rédemption, mais parce qu'il y a toujours deux faces à une pièces, il y a aussi le blasphème symbolisé par la religieuse souillée. On peut pourtant se dire qu'un flic aussi déviant reste invraisemblable sans doutes, enquêtes internes ou conflits entre collègues. Mais Ferrara filme les bas-fonds new-yorkais de telle façon qu'on pourrait se croire dans une autre ville et à une autre époque, sorte de ghetto post-apocalyptique et pourtant si actuel. Interdit au moins de 16 ans. Site : Selenie
Abel Ferrara est visiblement dégoûté par le monde qui l'entoure, impossible de regarder Bad Lieutnant sans se dire que le personnage du flic n'est pas une catharsis pour son auteur tellement accablé par son environnement qu'il plonge dans l'auto destruction. La prestation d'Harvey Keitel est impressionnante, littéralement possédé par son rôle. Dommage cependant que le scénario n'est pas été plus travaillé car si l'ambiance est prenante, l'histoire elle paraît simpliste.
Moi qui m'attendais à un véritable film coup de poing je dois dire que j'ai été bien déçu. Malgré mes efforts et la belle interprétation de Keitel, je n'ai pas accroché à ce film dont j'ai entendu tant de bien. La mise en scène est bien clairement, mais je n'ai pas réussi à rentrer dans le film. D'habitude dans les films d'anti-héros on trouve un truc esthétique ou une intrigue pour s'accrocher, là rien. On ne fait que suivre les mésaventures de ce flic ripou campé par Keitel.
le "Bad Lieutenant" de Abel Ferrara a plus que marqué les esprits en 1992.Il faut dire qu'on a rarement vu polar aussi glauque,pessimiste et désespéré.Harvey Keitel,de tous les plans,joue le rôle d'un lieutenant pourri,se shootant en permanence,se vautrant dans une luxure d'égout(la scène de la branlette mimée fait froid dans le dos)et parieur à perte.Un mec perdu dans un New York crade.Un mec qui cumule tous les vices,et veut racheter ses pêchés,donc sa rédemption,en retrouvant les violeurs d'une jeune nonne.La proximité de son enquête avec l'Eglise Catholique le confronte à ses vieux démons,ceux qui le suivent au quotidien.Culpabilité et rédemption.Un cocktail asséné de force par un Abel Ferrara bien trop démonstratif.Multipliant les scènes choquantes,il n'éveille que dégout chez le spectateur,et aucunement la compassion.Cet anti-héros hérissant les poils est toutefois incarné de chair et de sang par un Harvey Keitel monstrueux de présence physique,poussant son râle à une issue forcément tragique.Lourd de signification métaphorique.Mais le style de Ferrara abrupt,amateur et maladroit me laisse sur la paille.De même que la violence stylisée me paraît gratuite.Cependant,l'image finale s'imprimera profondément dans les esprits.