Zabou Breitman réalise là un très beau film sur la mémoire(et son absence),empli de justesse et de générosité. Isabelle Carré est douce et curieuse dans la peau de cette amnésique soudaine qui se retrouve dans un centre pour remettre de l'ordre dans ses idées. Bernard Campan lui donne une belle réplique,en homme pudique également trahi par ses pensées. Le film évolué entre la comédie cocasse et le drame à fleur de peau,tout en ayant des accents documentaires. "Se souvenir des belles choses"(2001)tombe parfois dans le piège du distille suffisamment d'intelligence et de fulgurances instinctives pour émouvoir sans peine.
En dépit d'un scénario au dénouement couru d'avance et d'un jeu d'acteurs parfois hasardeux du côté des seconds rôles, "Se souvenir des belles choses" mérite largement le détour. Le charme d'Isabelle Carré constitue évidemment le point fort du film, avec à la clé un mérité César de meilleure actrice obtenu en 2003. Sans faire montre d'un jeu brillant, elle parvient à provoquer une troublante émotion, quitte à éclipser le reste du casting qui s'avère largement en retrait. Le background musical compte beaucoup également dans le succès de "Se souvenir des belles choses". Il transforme le néant en beauté, et sans une telle qualité musicale l'intérêt du film aurait été clairement moins évidente.
Bon, dans le registre film à déconseiller aux déprimés, je mets Se Souvenir des belles choses. Clairement pas le métrage qui va plaire aux gouailleurs et à ceux qui aime se marrer au cinéma. L’histoire est en effet tout à fait déprimante. Je n’en dirai pas trop pour ne pas dévoiler un rebondissement majeur, mais en somme une femme à la mémoire défaillante tombe amoureuse d’un type responsable de la mort de sa famille dans un accident de voiture et qui lui aussi a des trous de mémoire. A priori c’est cool, mais à la fin, non. Le drame est dur, et le film s’apparente en fait à une longue déchéance qui pourra passer pour une torture à ceux qui n’aiment pas voir des films pessimistes. Cela étant, le métrage est tout de même très solide, avec de vrais moments forts et des émotions vraies. L’histoire ne s’enfonce pas dans le pathos facile ou le misérabilisme ridicule, et c’est très louable. Il en résulte un film au sujet lourd mais digeste. Il faudra quand même accepter un début très longuet (la première demi-heure est réellement lente), et une narration pas toujours top. Elle devient beaucoup plus fluide et rapide dans la dernière partie, et cela la rend d’autant plus efficace. Le film aurait réellement gagné à être sur ce rythme tout du long. Le casting est inégal, mais clairement un atout. Le seul un peu en-dessous c’est Bernard Campan, plutôt bon globalement mais qui surjoue à mort ses scènes dramatiques. Il en fait quand même beaucoup, dommage. Cela étant le reste c’est très bon, voire parfait pour Isabelle Carré qui livre une impressionnante prestation. Elle donne énormément de volume à son personnage, et elle est le noyau dur de la réussite de ce métrage qui repose beaucoup sur ses épaules. Cela étant je saluerai aussi la qualité des seconds rôles, notamment d’un très sobre et convaincant Bernard Le Coq. Mais je le redis, le choix d’Isabelle Carré était idéal, rien à redire. Visuellement le métrage est très propre. La mise en scène est peut-être un peu lente, un peu statique, mais rien de bien méchant, surtout qu’il y a aussi des séquences fort réussies, et que la réalisatrice saisie à merveille les regards et les émotions. Pour le reste le film choisi une ligne intéressante, celle de la lumière naturelle et une palette de blanc, de bleu, de vert principalement qui donne une harmonie agréable au film. Harmonie qui est aussi celle de la bande son, sobre et tout à fait en adéquation avec les images et le propos. En somme, Se souvenir des belles choses est un film que je peux recommander, car il est de qualité et traite un sujet malaisé avec une délicatesse certaine. Même si le rythme de la première partie est parfois très lent, même si Campan en fait parfois de trop, les aspérités restent tout de même limitées. Cependant je précise bien, c’est vraiment un film déprimant, même si ce n’est pas le pire que j’ai vu, donc vous êtes prévenu. 4
Avec SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES, Zabou Breitman nous propose un film tendre et troublant. Sur un sujet grave traité avec délicatesse, elle réalise une direction d'acteurs efficace et judicieuse, nous offrant une mise en scène parsemée de belles images, d'instants graves mais aussi quelques bribes d'humour, des scènes tendres ou joliment fantastiques. En plus d'une BO riche et attractive, ce très beau film offre un casting fastueux avec les participations de Dominique Pinon ou le déjanté et sympathique François Levantal, les belles présences d'actrices et réalisatrices comme Zabou Breitman et Anne Le Ny, et les superbes prestations d'acteurs d'Isabelle Carré et de Bernard Campan pour les rôles majeurs.
Quand elle livre au grand public son premier film de réalisatrice, Zabou Breitman est plutôt connue pour être la bonne copine des comédies sans prétention des années 80 et 90. "Se souvenir des belles choses" avec son sujet grave et plutôt dérangeant peut donc surprendre ceux qui ignorent que Zabou est la fille de Jean-Claude Deret lui-même acteur mais aussi auteur de pièces de théâtre et de séries télévisées comme "Thierry la fronde". C'est donc avec son père que Zabou Breitman écrit ce scénario parfaitement équilibré qui parvient sur un sujet tire-larmes à éviter un trop plein de pathos qui aurait certainement atténué la force du propos au profit de la recherche facile de l'empathie du public. L'amour impossible est l'ingrédient favori des drames sentimentaux un peu dégoulinants dont l'archétype reste "Love story" d'Arthur HIller qui fit pleurer l'Amérique puis la planète toute entière en 1970. Zabou Breitman navigue sur les mêmes eaux dangereuses sans jamais tomber dans la trappe à bons sentiments. Pour éviter les pièges qui se dressent sur son chemin, le scénario sort des cinq temps habituels du genre qui s'ordonnent en général de la manière suivante : portraits séparés des futurs amants, rencontre fortuite souvent marquée d'une hostilité initiale, phase extatique de l'amour parfait, apparition soudaine de la maladie d'un des deux partenaires (parfois remplacée par un accident), montée crescendo du pathétique avec la déchéance héroïque de celui qui va laisser l'autre orphelin de cet amour idyllique. Marchant à contre-courant, les auteurs nous mettent d'emblée face aux difficultés que vont devoir affronter les deux jeunes gens. Nous est ainsi évité le couplet habituel, ils sont beaux, ils sont jeunes et ils s'aiment. Cet amour, ils vont devoir le mériter et s'en remettre à la bonne volonté d'un directeur de centre, humaniste (Bernard Le Coq formidable comme d'habitude) qui va faire le choix de laisser la vie poursuivre son chemin jusqu'au bout avant que le néant s'empare de la jeune Claire frappée d'un Alzheimer précoce sûrement héréditaire. L'amour qu'ici personne n'a cherché à réprimer, pas même la sœur un peu collante de Claire, est la chose qui restera encore quand tout sera parti y compris les mots car pouvant se transmettre par le seul instinct. Avec de telles vérités rarement si joliment exprimées, Zabou Breitman nous donne des grands coups au cœur et on se prend à prier qu'un remède miracle vienne sortir Claire du sombre chemin dans lequel elle est engagée. Pour porter un tel message il ne fallait pas d'impair sur le choix des acteurs mais on pouvait faire confiance à l'actrice confirmée pour savoir s'entourer. Isabelle Carré qui est la fragilité incarnée, un peu notre Sissy Spacek à nous français, était un choix sans trop de risque. Et c'est avec tout sa candeur que la belle Isabelle nous prend par la main pour l'accompagner dans le voyage à rebours du moi inté Claire Poussin C'est donc sans surprise qu'un César est venu récompenser la performance de cette grande actrice dont on peut s'étonner que les américains n'aient pas encore remarqué son sourire éclatant. Le choix de Bernard Campan des Inconnus était lui plutôt risqué, en tout cas inattendu. Et c'est bien lui la très bonne surprise du film, parvenant dès son premier rôle dramatique à une retenue que l'on pouvait peut être deviner dans le décalage de son humour par rapport à la force comique brute de ses deux compères Didier Bourdon et Pascal Légitimus. La relation aura été si fructueuse que la nouvelle réalisatrice fera presque systématiquement appel à lui pour ses futurs films. Vous n'avez pas vu "Se souvenir des belles choses"? Précipitez-vous !
Un tel sujet fait craindre le pire. Et la plus grande réussite de Zabou Breitman est de ne pas verser dans la sensiblerie. Cet écueil est évité principalement grâce à l'interprétation toute en finesse de Bernard Campan et d' Isabelle Carré. Un film sensible et émouvant.
Le cinéma français est un des plus brillant au monde et Isabelle Breitman en fait la démonstration avec ce chef d' oeuvre: "Se souvenir des belles choses". Un thème très difficile, très délicat à aborder: I. Breitman l' a fait avec délicatesse et sensibilité, sans faux pas, sans tomber dans une émotion excessive, enchaînant le tragique dans la seconde partie du film à l' humour de la première. I. Carré est sublime dans son interprétation de la déchéance d' une Alzheimer précoce. I. Carré est-elle une des meilleures actrices de notre époque? Les dialogues du film sont parfaits, de même la mise en scène.. Pour un coup d' essai, I. Breitman réussit un coup de maître.
Un film bouleversant et touchant, on passe du rire aux larmes en deux secondes grâce à Bernard Canpan et Isabelle Carré. Zabou Breitman a visé juste en employant ces deux acteurs qui ont su jouer avec tellement de sensibilité. Un sujet effrayant qui peut arriver à tant de personnes, nous toucher si facilement... Il provoque notre empathie, c'est un film à voir. Dans sa maladie progressant lentement, Claire nous désarme par sa légèreté et sa fragilité. Moi il me colle le cafard mais ça doit se passer autrement chez les autres, j'espère... Elle a pourtant l'air heureuse dans son malheur...
Pour son premier film, Zabou offre une magnifique et émouvante histoire d’amour, sans sentimentalisme tapageur, servie par l’interprétation géniale d’Isabelle Carré.
Se souvenir des belles choses est un bon film de Zabou Breitman. Même si je pense qu’il aurait pu être mieux exploité, ce long-métrage est très intéressant. Le sujet est bien traité, la mise en scène est correcte, le rythme est bon et les acteurs comme Isabelle Carré, Bernard Campan ou encore le grand Bernard Le Coq sont parfaits dans leurs rôles. Bref, c’est à découvrir…
Une frappe chirurgicale. Campan Carré au top, des éclairs esthétiques superbes, une bande son astucieuse... Un film dur, dramatique dans sa simplicité, mais qui ne sombre jamais dans le cliché ou le tape à l’œil. Et une belle critique de Telerama : on n'aime pas avec des mots, ni avec des sentiments, mais avec la mémoire. Et oui, ça fait réfléchir...
Le titre est sympa, le sujet est intéressant, la narration et la mise en scène sont sobre, ce n'est pas plus mal dans un sujet comme celui-ci mais je n'ai pas été plus ému que ça. C'est dommage. Pourtant il y avait matière. C'est plutôt bien écrit, c'est pas niais mais l'émotion ne m'a pas pris plus que ça pour autant et c'est ce qu'il m'a manqué. J'ai trouvé que Zabou Breitman (qui s'en tire avec les honneurs pour une première réalisation) n'arrivait pas complètement à installer cette ambiance de nostalgie perpétuelle qui aurait pu (et du) se mettre en place dans ce genre d'œuvre et du coup là où j'aurais pu trouver certaines scènes vraiment émouvantes j'ai surtout trouvé que c'était un peu longuet sur les bords. Bref, un avis personnel mais le film est tout de même plutôt bon.